Wall Street a terminé dans l'hésitation une séance majoritairement haussière, la frilosité l'emportant chez les investisseurs malgré un bon indicateur américain et des espoirs de relance monétaire en zone euro: le Dow Jones a gagné 0,20% mais le Nasdaq a cédé 0,40%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 32,43 points à 16 550,97 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, s'est replié de 16,18 points à 4 054,50 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,14% ou 2,58 points, à 1 875,63 points. En hausse franche à la mi-séance, les indices new-yorkais ont vacillé dans les dernières heures d'échanges, tirés une nouvelle fois à la baisse par le Nasdaq. Ce basculement dans le rouge ne se doit à aucun événement en particulier, a estimé Dan Greenhaus, de BTIG. La faiblesse des indices est davantage une manifestation d'une inquiétude plus large des investisseurs vis-à-vis d'un marché qui n'a pas été très solide ces derniers temps et qui cède face à la pression des vendeurs, a-t-il détaillé. Les opérateurs observaient avec une nervosité croissante les niveaux toujours bas des bons du Trésor américain à long terme, notamment à 10 ans, qui dénotent un engouement des investisseurs pour le marché obligataire. Or, l'anticipation d'une hausse à moyen terme des taux d'intérêt aux Etats-Unis et des signes de reprise économique solide dans le pays devraient, à l'inverse, détourner les acheteurs de ce marché considéré moins rentable mais jugé moins risqué que les actions. Cela démontre que le marché ne croit pas vraiment au scénario: la croissance et l'inflation reviennent et les taux (d'intérêt de la Réserve fédérale américaine) vont finir par augmenter, a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. La patronne de la Fed Janet Yellen a cependant réaffirmé jeudi, au cours d'un deuxième jour d'intervention devant des élus du Congrès américain, qu'elle s'attendait à une croissance solide au deuxième trimestre. Sur le plan des indicateurs, les opérateurs ont accueilli favorablement l'annonce d'un recul plus important que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis pour la semaine achevée le 3 mai, une bonne nouvelle pour le marché de l'emploi du pays. Une nouvelle salve de résultats d'entreprises contrastés était également au centre de l'attention à Wall Street. Les publications trimestrielles de l'opérateur satellitaire américain Dish Network (-0,19% à 62,54 dollars) et du fabricant automobile de véhicules de luxe électrique Tesla Motors ont notamment déçu. Le constructeur, qui s'est enfoncé dans le rouge au premier trimestre, plombé par l'explosion de ses dépenses, notamment de recherche-développement, glissait de 7,08% à 187,10 dollars, limitant un peu ses pertes après un début de séance en chute de plus de 9%. 21st Century Fox, qui regroupe les activités audiovisuelles du magnat des médias Rupert Murdoch, a fait mieux que prévu sur les trois premiers mois de 2014, portée par ses chaÎnes de télévision. Son titre grimpait de 7,07% à 34,39 dollars. Le voyagiste en ligne à bas prix Priceline, qui a satisfait les attentes de Wall Street au premier trimestre, s'appréciait de 0,88% à 1 141,67 dollars. D'autre part, le groupe automobile américain Ford, qui a annoncé le rachat de 1,8 milliard de dollars de ses propres actions, s'appréciait de 2,94% à 15,91 dollars. Le géant de la restauration rapide McDonald's a fait état jeudi de ventes mensuelles plus ou moins en ligne avec les attentes, mais manquait de souffle sur les marchés américain et européen. Son titre reculait de 0,24% à 101,72 dollars. Le géant des boissons sans alcool Coca-Cola, qui va fermer deux usines en Russie dans les prochains mois, cédait 0,12% à 40,86 dollars. Le laboratoire pharmaceutique Pfizer s'appréciait de 0,93% à 29,29 dollars, tandis que des rumeurs bruissaient à Wall Street sur un nouveau relèvement de son offre de rachat sur AstraZeneca. Le marché obligataire progressait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait très légèrement à 2,589% contre 2,590% mercredi et celui à 30 ans à 3,379% contre 3,403% à la précédente clôture.