Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a écarté toutes mesures restrictives sur les importations et exclu toute éventuelle révision de la politique de subvention des produits de large consommation, en dépit de la chute des prix du pétrole. L'Algérie n'envisage ni la révision des subventions des produits de première nécessité, ni de limiter les importations, suite à la baisse des recettes des hydrocarbures après la forte baisse des cours du pétrole sur le marché mondial. Amara Benyounès était catégorique : " Aucune subvention ne sera revue, nous ne toucherons à aucune des subventions ", a-t-il affirmé, aujourd'hui, en marge d'une séance plénière du Conseil de nation consacrée aux questions orales. L'Etat consacre chaque année des sommes colossales à la subvention des prix des produits de large consommation, à l'instar du lait, le blé, l'huile de table et les carburants. L'Algérie consacre 30% de son PIB, soit l'équivalent de 60 milliards de dollars, aux transferts sociaux, en plus des montants consentis au secteur économique au titre des subventions indirectes pour les prix de l'énergie et de l'eau. La baisse des prix du pétrole ne constitue pas une crise, et l'Etat a les moyens pour en faire face", a rassuré le ministre qui écarte à la même occasion le recours à l'interdiction de certains produits à l'importation. " Nous n'allons pas interdire l'importation d'aucun produit", a-t-il indiqué avant d'ajouter qu' " il est impossible d'interdire à nos jeunes ou jeunes filles l'accès à certains produits dont ils ont l'habitude d'utiliser ". Selon lui, l'Algérie ne peut pas interdire leur importation bien qu'ils ne soient pas nécessaires, étant donné que le respect des règles du commerce extérieur consacre la liberté des échanges. " Chacun est libre d'importer ce qu'il veut ; la gestion administrative du commerce est terminée ", a-t-il soutenu. En septembre dernier, rappelle-t-on, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait assuré du maintien de la politique de subvention en relevant que 30% du PIB de l'Algérie, soit l'équivalent de 60 milliards de dollars, étaient orientés annuellement aux transferts sociaux, en plus des montants consentis par l'Etat au secteur économique au titre des subventions indirectes pour les prix de l'énergie et de l'eau. Evoquant les suggestions du FMI adressées à l'Algérie sur la nécessité d'un ciblage des subventions vers les seules couches défavorisées, M. Sellal avait affirmé que les pouvoirs publics avaient rétorqué à cette institution financière internationale que "chaque chose en son temps".