Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé, mardi dernier à Alger, un conseil restreint consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international et leurs retombées sur la démarche économique et sociale du pays. C'est ainsi que le président de la République a appelé à la "rationalisation" de la dépense publique, des importations et de la consommation interne d'énergie. "Face à cette inquiétante crise, l'Algérie dispose d'une certaine marge de manœuvre résultant d'un désendettement public anticipé quasi-total", a déclaré le président Bouteflika lors de ce conseil restreint consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international. Ont pris part à cette réunion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, et le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Les ministres des Finances, Mohamed Djellab, de l'Energie, Youcef Yousfi, de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, du Commerce, Amara Benyounes, de l'Agriculture, Abdelouahab Nouri, le ministre délégué chargé du Budget et de la Prospective, Hadji Baba Ammi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, et le conseiller du président de la République, Karim Djoudi, ont également pris part à cette réunion. A propos de cette marge de manœuvre, le président a indiqué qu'elle résulte également "des réserves de change constituées, ainsi que de l'épargne publique accumulée au niveau du Fonds de régulation des recettes". Pour ce qui est de la rationalisation de la dépense publique, notamment au niveau du budget de fonctionnement, il s'agit de veiller à la rationalisation des importations et au renforcement du contrôle des opérations de financement du commerce extérieur, pour "prévenir toutes formes d'évasion de capitaux". "Le secteur de l'énergie est chargé de promouvoir la rationalisation de la consommation interne d'énergie, de promouvoir la transition énergétique grâce au développement des énergies nouvelles et renouvelables, et d'accroître la recherche et l'exploitation des hydrocarbures, y compris non conventionnels", a-t-il recommandé. Et comme les citoyens ont tous été préoccupés par les retombées des prix du pétrole sur l'économie nationale et leur vie quotidienne, la président Bouteflika rassure en instruisant, par la même occasion, le gouvernement d'"exclure toute remise en cause de la politique d'investissements publics qui demeure le moteur de la croissance et de la création d'emplois et qui permet aussi de répondre aux besoins sociaux de la population, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement et de la formation, de la santé et du logement". A ce titre, le programme quinquennal d'investissements publics "sera maintenu", tout en adaptant le rythme et les priorités de lancement des nouveaux projets et en veillant aussi à la "maîtrise de leurs coûts", a bel et bien affirmé le président de la République. S'exprimant au cours d'un "Conseil restreint" consacré exclusivement à ce sujet, le chef de l'Etat, tout en se voulant rassurant sur les capacités dont dispose le pays pour continuer à fonctionner malgré cette crise "sévère" et "inquiétante", n'a pas manqué d'imprégner ses propos d'une gravité solennelle pour mieux rappeler chacun à assumer ses responsabilités face à la situation. L'exercice est d'autant plus délicat que le président Bouteflika a signifié clairement, à cette occasion, l'inopportunité de toute idée de remise en question des principaux objectifs de développement déjà tracés, et qu'il veillerait personnellement à l'application des nécessaires mesures d'urgence et d'ajustement à mettre en place. Il en est ainsi du "suivi permanent" que le gouvernement est instruit de réaliser en vue des adaptations économiques et budgétaires nécessaires dans l'objectif suprême d'exclure, comme l'a ordonné le Président, toute remise en cause de la politique d'investissements publics en cours, surtout dans les secteurs auxquels les populations sont légitimement les plus sensibles.