L'autre chose qui a marqué 2014 est le deuil qui a régné sur la presse algérienne. Ils étaient nombreux à perdre l'âme, laissant derrière eux une grande tristesse et un grand vide. Décès du journaliste-écrivain Benabdallah Belkacem Le 27 juin, le journaliste et écrivain Benabdallah Belkacem, a été accompagné, après la prière du d'hor, à sa dernière demeure, au cimetière d'El-Kiffane. Le défunt venait de subir une intervention chirurgicale avant qu'il ne ressente un malaise, à la suite duquel il a été évacué d'urgence à l'hôpital de Tlemcen, où il a rendu son dernier souffle. Homme de lettres et journaliste, spécialiste dans la littérature et la poésie, le défunt Belkacem Benabdallah a passé plus de 40 ans de sa vie au service de la presse écrite. Il avait d'abord collaboré au bureau d'Oran de l'agence APS, avant d'intégrer l'équipe rédactionnelle du quotidien oranais El Djoumhouria. Durant les années 1990, Belkacem Benabdallah a rejoint la radio de Tlemcen jusqu'à sa retraite, pour se consacrer à l'activité littéraire au sein de l'Union nationale des écrivains algériens, et au niveau de la Fondation Moufdi Zakaria.
Nesrine Sellal C'est le cas aussi de Nesrine Sellal, journaliste à El Watan. La défunte a déposé à tout jamais la plume, le 22 juillet dernier. Elle est partie sur la pointe des pieds, sans faire de bruit. Talentueuse, promise à un bel avenir, Nesrine Sellal qui nous quitter restera un exemple d'humilité, d'éducation et de courage. Nesrine Sellal est née le 18 mai 1987 à Alger. Elle était journaliste au quotidien El Watan depuis 2011. Résolue et ambitieuse, elle a touché à tout : chroniqueuse un temps au site électronique Tout sur l'Algérie, elle a aussi fait un bref passage à la radio, avant de se mettre à la photographie et au cinéma. Passionnée de littérature, elle écrivait depuis son plus jeune âge, poèmes, prose et nouvelles. En 2009, elle avait été finaliste du Prix du jeune écrivain de langue française en France et avait remporté, en juin 2011, en Algérie, un prix d'encouragement au 4e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d'Alger. En dépit de la maladie qui la rongeait, elle s'intéressait, en tant que journaliste, aux maux et aux malheurs des autres, dans sa vie et dans ses écrits, sans jamais faire cas des siens et notamment de cette maladie qui vient de l'emporter à un âge si beau que la mort ne devrait pas être permise. Mais derrière ses sourires et sa bonhommie se cachait un être fragile qui luttait en silence contre la maladie. Elle se savait condamnée, mais elle tentait toujours de garder le moral. Nesrine, nous ne t'oublierons jamais. Nesrine s'en est allée, trop tôt, trop vite. Et avec elle sa fraîcheur, son émotion, son talent.
Décès du journaliste Khaled Djender Le 07 août, le journaliste, Khaled Djender, est décédé suite à un malaise. Le défunt a été inhumé au cimetière d'El-Alia à Alger. Né en 1942, Khaled Djender, a été l'un des premiers journalistes en Algérie. Il a travaillé notamment aux quotidiens " Alger-Ce soir " au lendemain de l'indépendance, et " El-Moudjahid " durant les années 1960, avant de rejoindre l'agence Algérie presse service (APS) dans les années 1970. M. Djender était spécialiste des grandes questions internationales et chargé de dossiers qui marquaient la scène internationale. Il était, également, correspondant de l'APS à Addis Abeba durant les années 1980. A son retour à Alger il s'occupait du service des synthèses à l'agence.
La grande voix de la radio Mustapha Abdessadok Le 7 septembre dernier, la famille médiatique et la Chaine 3 venaient de perdre Mustapha Abdessadouk, l'un des plus anciens journalistes, décédé suite à un malaise survenu sur le lieu de travail. Agé de 62, Mustapha célèbre par sa revue de presse quotidienne qu'il a quittée pour un temps avant de reprendre le micro à partir d'aujourd'hui et en assurer la présentation régulière durant la nouvelle saison. Mais le malaise qu'il a eu l'en a empêché, avant de tirer sa révérence et nous quitte à jamais. Né le 25 janvier 1952 à Mostaganem, Abdessadok a débuté sa carrière au sein de la Radio en 1977. Le défunt a occupé plusieurs postes au sein de la Radio nationale. Il était notamment connu pour la revue de presse qu'il présentait quotidiennement depuis les années 1990.
Nadir Benseba nous a quittés à jamais Nadir Benseba, directeur de publication du quotidien en langue arabe El Mihwar est mort tôt dans la matinée du 10 aout dans un accident de la route à Zéralda, a-t-on appris auprès de sa famille. Le défunt a été demain à Akbou à l'ouest de Béjaïa. Nadir avait travaillé durant la terrible décennie noire à la rédaction du quotidien Le Matin. Il faisait partie de ces journalistes qui avaient bravé les menaces terroristes et continué à faire leur travail d'information souvent dans des conditions particulièrement dangereuses. Nadir Benseba faisait partie de la pléiade de journalistes algériens qui ont rallié la profession dans des circonstances douloureuses. C'était le temps où les journalistes rasaient les murs. L'atmosphère funèbre qui régnait dans les salles de rédaction au début des années 1990, la détonation des bombes dans les rues d'Alger et l'assassinat en série de ses confrères n'ont pas affecté sa détermination. Nadir a dû rompre bien des lances pour résister à un climat hostile et donner un sens à son combat.
Une période douloureuse de l'histoire de l'Algérie contemporaine Les Journalistes rasaient les murs et accomplissaient leur travail dans des conditions pénibles. Connu pour son journalisme militant, il ne renoncera pas à ce métier lorsque l'atmosphère des rédactions deviendra de plus en plus funèbre. Les détonations des bombes rythmaient la vie quotidienne dans la capitale.
Samer Riad enfonce la plaie Le 3 décembre dernier, le Président-directeur de la chaîne de télévision privée Numidia News TV, Samer Riad est décédé à Alger à l'âge de 39 ans,. Les circonstances du décès du défunt restent confuses. Le corps de la victime, de son vrai nom Samir Ouail, a été acheminé dans une clinique médico-chirurgicale d'Al-Azhar (Alger) pour les besoins d'une autopsie. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour élucider les circonstances exactes du décès du défunt. Le défunt a, pour rappel, exercé en tant que journaliste dans plusieurs journaux, notamment Al-Fadjr et El-Khabar, et s'était spécialisé dans le journalisme d'investigation avant de se lancer dans l'audiovisuel.
Le journaliste Amine Hammouche du "Jeune Indépendant" n'est plus Et encore un autre journaliste perdu, le 18 novembre, la corporation des journalistes de la wilaya de Béjaïa était en deuil. Leur confrère et ami Amine Hammouche, correspondant du quotidien Le Jeune Indépendant à Béjaïa, est décédé, à l'âge de 42 ans, victime d'un arrêt cardiaque. La nouvelle, qui a vite fait, le tour des réseaux sociaux et autres sites Internet, est tombée tel un couperet au sein de la corporation journalistique, jetant émoi et consternation parmi ses collègues, amis et proches. Les obsèques du défunt journaliste ont lieu, le mercredi 19 novembre 2014, à 12h, au cimetière de Sidi-Ahmed, sur les hauteurs de la ville de Béjaïa. Repose en paix cher ami.
Décès du journaliste Ramdane Sadmi Le 29 avril, le journaliste Ramdane Sadmi est décédé à Montréal (Canada) à l'âge de 78 ans, des suites d'une longue maladie, a-t-on appris mardi auprès de sa famille. Natif d'Aït Frah, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen (wilaya de Tizi Ouzou), feu Sadmi avait embrassé le métier de journaliste, dès le début des années 1960. Il a bénéficié, lui et 26 autres journalistes en 1963 à Berlin (Allemagne), du premier stage de formation organisé à l'étranger par l'Algérie indépendante au profit de la presse nationale. Il a travaillé par la suite à El Moudjahid (1965-1971), à Révolution africaine (1971-1985) et collaboré avec le journal Horizons jusqu'en 1992. Spécialiste des questions internationales, il s'est notamment illustré par ses écrits sur les différents conflits touchant notamment le monde arabe. Durant la révolution, Sadmi a rejoint les rangs du Front de Libération nationale pour défendre la cause nationale. Arrêté par les services de sécurité français, il a passé 4 ans en détention dans les geôles française à Fresnes. Après l'indépendance, il a rejoint le Mouvement démocratique pour le renouveau algérien (MDRA) où il a été un membre très actif. Ramdane Sadmi était père de neuf enfants. La veillée funèbre aura lieu samedi prochain à son domicile à Dar El Beida à Alger. Il a été inhumé dimanche 4 mai au cimetière d'El Alia.
Et Mohamed Berkane Le 26 septembre, le journaliste sportif du quotidien national La Tribune, Mohamed Berkane, plus connu sous le pseudonyme de Mohamed Gemmill, est décédé des suites d'une longue maladie. Victime d'un accident vasculaire cérébral il y a un mois, il avait été admis à l'hôpital Mustapha Bacha, mais n'a pas survécu malgré une amélioration constatée par nos soins ces derniers jours. Berkane est décédé, hier, à l'âge de 57 ans, laissant derrière lui une riche documentation à travers ses écrits dans les différents quotidiens où il a exercé depuis les années 1980. Il avait commencé sa carrière en tant que journaliste à Alger républicain, puis avait intégré Le Matin avant d'atterrir à La Tribune en 2004. Notre confrère Berkane était une véritable encyclopédie. Il était beaucoup plus versé dans le handball et l'athlétisme, des disciplines où il avait exercé comme entraîneur adjoint des jeunes catégories au TRBB et à l'ex-DNC. Il était courtois, aimable, toujours souriant, notamment lorsqu'il s'agit de parler sport en général ou de son club préféré, le NA Hussein Dey.
Et aussi Hakim Chaouchi Le 30 août, la corporation des journalistes algériens venait de perdre un autre confrère en la personne de Hakim Chaouchi, décédé suite à un malaise. Ancien journaliste du quotidien L'Expression et assistant chargé de la communication au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Hakim est parti à 35 ans, à la fleur de l'âge, laissant une épouse et une fillette de 5 ans. Le regretté était très apprécié par l'ensemble des journalistes pour sa sympathie et son dynamisme. Constamment disponible, il a notamment brillé dernièrement lors de l'épidémie qui a touché le cheptel bovin en ne ménageant aucun effort pour informer les journalistes des derniers développements de cette maladie. L'enterrement du défunt a eu lieu dans son village, à Tizi Ghenif, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, l'année 2014 a été pour la corporation des journalistes algériens celle du deuil. Nous avons perdu plusieurs personnalités de la presse nationale. Irremplaçables, chacun d'eux, a apporté une pierre à l'édification d'une presse indépendante en étant tous, et tout au long de leur existence, au service de l'information. Nous ne pouvons que leur rendre cet humble hommage en nous inclinons à leur mémoire.