L'antique Thanaramusa Castra n'a gardé de ses précieux vestiges historiques que cette renommée bien établie dans la région du " village des asphodèles ", orgueilleuse et fière de ses mille martyrs. Berrouaghia a payé un lourd tribut au terrorisme qui, en plus de dizaines de victimes, a jeté brutalement beaucoup de familles rurales aux portes de la commune. Conséquence : le taux de 36% de population urbaine qui n'aurait dû être atteint qu'en 2010, l'a été dès 2000. Le processus s'est donc accéléré durant 10 ans, et Berrouaghia compte aujourd'hui quelque 72 000 habitants entassés sur une superficie de 161 km2. Et l'on mesure mieux la tonalité des problèmes de logement (10 000 postulants), d'emploi (3 500 à 5 000 demandes par an), du transport, de l'entonnoir urbain, du mode de vie si bien que l'on parle de " campagne dans la ville ". Des quartiers structurés depuis 1860 ont été disloqués et où se juxtaposent des blockhaus de 3 ou 4 niveaux aux architectures composites. Jadis, espace de convivialité et de civisme aujourd'hui, elle a été désertée par les vieilles familles citadines.Ce que l'on désigne par zone industrielle, n'est en fait qu'un terrain immense de 127 ha en statu quo depuis 1991. En effet, après la fermeture de quelque neuf entreprises publiques qui employaient près de 6 000 travailleurs, ce fut au tour de POVAL (500 à 600 travailleurs) de baisser rideau. Cela sans évoquer une récession dramatique des rentrées fiscales estimées à 15 milliards de centimes par an. Une situation similaire touche les zones d'activité de Aïn Omrane (2 ha) et de Chorfa (3,62 ha) pourtant viabilisées et distribuées dans les années 1980 alors que la station thermale, une ressource précieuse et porteuse ne trouve pas preneur depuis 5 décennies ! Néanmoins, en matière de relance locale, la commune a réalisé de gros progrès durant ces huit dernières années, particulièrement dans les domaines de la santé, de l'enseignement, l'habitat, l'hydraulique et l'aménagement urbain. Le problème le plus crucial de Berrouaghia est incontestablement le taux de chômage très élevé au moment où les perspectives offertes par le tissu industriel restent paradoxalement inexploitées. Un consultant en économie prône " une décentralisation des crédits au profit des collectivités locales afin de leur permettre de mesurer sur place les vices rédhibitoires, de juger également des opportunités et émettre des propositions en matière de type d'investissement à déployer et encourager au niveau de ces zones industrielles aujourd'hui réduites à un capital mort ". C'est le défi à relever par les futurs locataires de l'Assemblée populaire communale.