La simple évocation du patrimoine matériel et immatériel dans la région de Médéa, paraît une incongruité. Une consultation sommaire des projets de sauvegarde et de restauration nous révèle qu'en dehors de “ haouch el Bey ” et “ Dar el Emir ”, les vestiges numides, romains, médiévaux localisés en dehors du chef-lieu de wilaya sont laissés en rade. A commencer par la commune de Berrouaghia où le village romain Thanaramusa Castra édifié, en l'an 122, par l'empereur Septime, sévère, reste enfoui à la smallah alors que sa réputation touristique dépasse les frontières de la région. Idem pour la célèbre cité Achir, capitale des Zirides , réduite à un amas de pierres au même titre que le site de Rapidum (Djouab). Constat identique pour le ksar antique, à Ksar-El-Boukhari, qui a connu une apogée civilisationnelle remarquable immortalisée par des écrivains européens comme Eugène Fromentin, Maupassant, Fraigneau ou le sociologue Dermenghem.En aval, des personnalités historiques à l'image de cheikh Tebbal, Ahmed Chadouly continuent à subir une triste conspiration du silence.C'est le cas également du grand maître des chadouliyas, cheikh Mohamed El Moussoum, parvenu à noter connaissance grâce à des historiens arabes et étrangers tels Adel Nouihard, Alex Joly. Il est temps pour les préposés à la culture et au tourisme de réhabiliter le patrimoine matériel et immatériel de toute la wilaya de Médéa, loin des idées “ réductrices ”...