Le P-DG de Sonatrach, M. Saïd Sahnoun, a affirmé, hier, sur les ondes de la radio chaîne 3, que pas moins de 70 milliards de dollars seront investis sur 20 ans par l'Algérie pour développer l'exploration et l'exploitation de gaz de schiste dans la perspective de générer 50 000 emplois directs et indirects. Un programme qui s'étale jusqu'à 2020 nécessite des investissements allant de 60 à 70 milliards de dollars pour générer 50 000 emplois directs et indirects avec pas moins de 200 puits qui seront forés chaque année pour produire 20 milliards M3 de gaz par an. Intervenant durant l'émission l' "Invité de la rédaction " de la chaine 3 de la Radio algérienne, Said Sahnoun a souligné qu'il s'agissait là d'une décision " incontournable ". Et de l'expliquer par le souci d'accroitre, de renforcer et de diversifier la base des réserves d'hydrocarbures du pays " pour assurer, affirme-t-il, l'approvisionnement du marché intérieur sans éroder la valeur de nos exportations ". La Sonatrach, ajoute-t-il encore a décidé de développer les ressources schisteuses parce que " nous avons besoin d'accroître et de diversifier la base de réserves de sorte que nous puissions disposer d'une offre en ressources qui soient suffisamment flexibles et qui nous permettrait de nous adapter à un environnement en constante évolution. D'aileurs pour conforter un tel choix, M. Sahnoun prévoit que pour la seule année 2015, l'Algérie devrait consommer quelque 35 milliards de M3 de gaz naturel. D'autre part, et contrairement à ce qui est dit, ici et là, " les réserves du pays en gaz naturel ne s'amenuisent pas " affirme le P-DG de Sonatrach en ajoutant que " Nous avons besoin tout simplement de les renforcer ". D'un autre côté, Sahnoun a tenu à signaler que le développement des hydrocarbures non conventionnels permet de faire " une marge et non pas de la rente " comme c'était le cas pour les hydrocarbures conventionnels. Puis il confirme les avis des experts selon lesquels, sur 6 dollars investis dans l'exploitation du gaz de schiste on arrive à dégager un bénéfice de 1 dollar. Seulement, estime-t-il cette marge est " suffisamment attractive ". Et de citer come exemple qu'avec un coût de 18 millions de dollars par puits produisant 250 millions de M3 par jour, l'entreprise est " rentable ", d'après les évaluations faites par Sonatrach. Le premier responsable de la plus grande compagnie en Afrique a tenté de rassurer les populations du sud du pays qui ont affiché clairement leur refus à l'exploitation du gaz de schiste, à travers des manifestations organisées sur l'ensemble des villes du Sahara algérien. " Ainsi donc s'agissant des précautions prises pour éviter que les populations et l'eau qu'elles utilisent ne soient pas contaminée lors des opérations d'extraction du gaz de schiste, l'invité de la Radio algérienne rassure que toutes les précautions et mesures visant à prévenir ces situations ont été prises en compte. Dans ce même ordre d'idée, M. Sahnoun admet, tout de même, que " peut-être ", Sonatrach n'a pas suffisamment communiqué sur le sujet reconnaissant que les craintes vis-à-vis de la fracturation hydraulique sont " justifiées ". Nonobstant les retombées économiques attendues de l'exploitation des gisements de gaz de schiste, le P-DG de Sonatrach en vient, ensuite, à parler des incidences sociales que celle-ci est susceptible d'entrainer. D'un projet produisant 20 milliards de M3/an de gaz de schiste, ce dernier assure qu'il générerait environ 50 000 emplois directs et indirects, relevant néanmoins qu'en Algérie on en est encore " au stade de la faisabilité opérationnelle et économique " pour ce qui concerne cette technologie. Pour M. Sahnoun il s'agit avant tout d'avoir une maîtrise suffisante sur les coûts que l'exploitation de cette ressource nécessite. Enfin et pour piloter ce projet d'envergure, Saïd Sahnoune précise que Sonatrach a confirmé les candidatures de 5 000 ingénieurs et 3 000 techniciens supérieurs.