Tout comme les Sénégalais, les Algériens ont renversé la table en s'imposant contre les Sud-Africains pour le compte de la première rencontre du groupe C. Après 25 ans, les Verts ont gagné leur premier match et pourtant, les Verts ont été très proches du KO, mais M'Bolhi, incontestablement l'homme du match, a finalement permis à l'Algérie de toujours y croire. Et pourtant l'Algérie, grande favorite de la CAN, a été plus mise en difficulté par les Sud-Africains. Toute raison gardée, il faut continuer de claironner que le football africain n'est ni celui de la Coupe du monde, ni celui de l'Europe. Il a son identité, il a ses codes, il a aussi sa règle que tout peut arriver. Donc l'Algérie a gagné, mais ! Mais elle a bien failli ne pas réussir. Le tournant du match se situe à la 55e minute. Tokelo Rantie a le but du 2-0 au bout du pied. Un penalty. Il a tiré sur la transversale. Une poignée de minutes auparavant Thuso Phala avait ouvert la marque au terme d'une très belle action collective avec Rantie et Vilakasi. Les Sud-Africains après avoir souffert au cours des dix premières minutes, étaient petit à petit entrés dans leur match faisant jeu égal puis dominant les Fennecs surpris du jeu vif et varié de leurs adversaires. Les Algériens ne paraissaient pas dans leur assiette. Attendait-on trop d'eux ? Souffraient-ils de leur statut de favori ? Etaient-ils gênés par le climat chaud et humide ? Il faudra attendre la suite du tournoi pour connaître la réponse à ces questions. A 1-0 contre eux, les Algériens vont bénéficier de circonstances favorables. Ils égalisent d'abord sur un centre de Yacine Brahimi repris de l'arrière du crâne par le défenseur Thulani Hlatshwayo qui lobe son gardien (67e). Cinq minutes plus tard Faouzi Ghoulam a effacé son vis-à-vis immédiat, il a pénétré dans la surface et, dans un angle un peu fermé, le Napolitain a réussi à tromper Darren Keet. Ce n'était pas fini car les joueurs de Christian Gourcuff vont même marquer un troisième but sur une frappe de Slimani qui passe sous le gardien Keet. Au soir de la première journée du groupe C, on ne sait pas que penser de l'Algérie. Juste, faut-il rappeler que depuis le 5-1 du match d'ouverture de la CAN 1990 contre le Nigeria, les Fennecs n'avaient plus remporté le moindre match de leur première journée (3 nuls et 5 défaites). Ce fut aussi l'année de leur seule victoire dans l'épreuve-reine du continent. On a frôlé la première surprise de la CAN. Et lors de la deuxième journée, l'Algérie jouera le Ghana qui n'aura pas le droit de perdre pour espérer passer le premier tour après son échec face au Sénégal qui lui, en découdra avec les Bafana Bafana. Au plus grand bonheur des spectateurs de Mongomo qui ont honoré la CAN de leurs encouragements. Ici les supporters ne sont pas saturés de football et ont choisi de répondre en masse à l'appel d'une CAN qui a gardé pour elle, jusqu'à présent, tous ses secrets.
Ghoulam : " J'ai tenté le même face à l'Allemagne" Faouzi Ghoulam, le latéral gauche de l'EN, second buteur tout en puissance des Verts contre les Bafana Bafana, a réagi en zone mixte à l'issue de la partie. " Le penalty était véritablement le tournant du match. Un tel scénario arrive souvent: quand une équipe domine puis se fait rattraper, a analysé le défenseur de Naples. L'entrée de Belfodil nous a fait du bien. On a des joueurs qui peuvent créer le danger en percussion mais pour les mettre à profit il faut un bon terrain… " A propos de son but sur une action personnelle, toute en puissance, il a dit: " J'ai eu une action à peu près similaire contre l'Allemagne en Coupe du monde. Je l'ai analysée maintes fois, j'ai fait le bon geste et c'est rentré. Je ne réalise pas encore mais le plus important c'est les trois points. " Et de conclure: " On a eu dix à quinze minutes de flottement, il faut analyser le match et peaufiner les automatismes. Il faudra se reposer également ", a-t-il souligné.
Mansouri : " Le jeu direct des Bafana nous a surpris" Yazid Mansouri, le coordinateur de l'EN, s'est exprimé dans la zone mixte après le match, il a reconnu que l'EN a été malmenée et surtout surprise par le jeu direct des Sud -Africains. Il a expliqué que les joueurs de l'EN ont été très fébriles, mais que le penalty manqué les a relancés jusqu'à avoir une maîtrise sur le jeu en fin de match. Enfin, interrogé sur le problème physique, il a précisé que tout allait être fait pour que les joueurs retrouvent de la fraîcheur avant la deuxième rencontre face au Ghana.
Le Sénégal au bout du bout du temps additionnel Ils ont tenté, beaucoup tenté, tout tenté, constamment dominé territorialement les Black Stars passant le plus clair du temps dans la moitié de terrain ghanéenne. Et pourtant ils n'ont arraché le gain des trois points que dans la dernière minute du temps additionnel. L'affaire avait cependant été mal engagée pour Les Lions de la Teranga. On jouait depuis douze minutes lorsque le gardien et capitaine sénégalais concédait un penalty à Christian Atsu qui, sur un excellent service en profondeur, avait semé ses gardes du corps. André Ayew transformait. Le Ghana menait 1-0. La troupe d'Alain Giresse n'accusait pas trop le coup mais sur ses multiples attaques avait du mal à trouver une bonne homogénéité devant. Le gardien ghanéen, Brimah Razak qui évolue dans une équipe de troisième division espagnole, le Club Deportivo Mirandes, sortait le grand jeu sur une tête de Papy Djilobodji (27e) et sur un magnifique retourné acrobatique de Mame Biram Diouf (32e). Les Sénégalais avançaient crinière au vent, les Ghanéens ne répliquaient que par des contres toujours menaçants pour qui connaît la rapidité des joueurs du cru. L'absence d'Asamoah Gyan qui n'avait pas récupéré d'un début de crise de paludisme et son remplacement par Jordan Ayew était peut-être la cause de cette timidité de ses camarades. Toujours est-il qu'ils étaient toujours en tête au moment de regagner les vestiaires. La seconde période fut un prolongement de la première avec une domination presque totale des Lions. Un premier tir de Dame Ndoye passait de peu sur la gauche de la cage ghanéenne (54e). Trois minutes plus tard, Mame Biram Diouf d'une tête plongeante reprenait victorieusement un ballon qui venait de lui parvenir après avoir frappé la base du poteau gauche de Brimah. 1-1 peu avant l'heure de jeu. Le Sénégal ne l'avait pas volé. Ce score ne lui suffisait pas. Il continuait de maîtriser tous les ballons, les Ghanéens réagissaient de moins en moins. Bouna Coundoul n'avait rien à faire sinon à suivre de loin le ballon au cas où. Biram Diouf, encore lui, manquait de peu le deuxième but sénégalais. Idéalement placé devant Brimah il envoyait le ballon dans les étoiles (66e). Un changement qui se révèlera décisif côté sénégalais, à dix minutes de la fin, sortie de Dame Ndoye et entrée de Moussa Sow. Ce sera lui le héros du jour. Alors que l'arbitre a déjà sorti son sifflet, sur la dernière action de la partie, du plat du pied droit l'attaquant bien mis en orbite par Diouf inscrit le but de la victoire. Un match intéressant, un stade plein à Mongomo comme les jours précédents à Bata et Ebebiyin, la fête joyeuse continue dans les stades de la 30e Coupe d'Afrique des Nations en Guinée équatoriale.
Qui sera le meilleur buteur de la CAN ? L'attaquant ivoirien reste le favori, mais il y a beaucoup de candidats au Soulier d'Or en Guinée équatoriale. Depuis les retraites internationales de Didier Drogba et de Samuel Eto'o, l'Afrique a du mal à trouver son meilleur buteur. La nouvelle recrue de Manchester City Wilfried Bony est sans doute le candidat le plus sérieux à la succession des deux légendes africaines. L'international ivoirien a marqué davantage de buts que n'importe quel autre joueur en 2014 en Premier League. Asamoah Gyan a marqué plus que Bony notamment en Ligue des Champions d'Asie, compétition dont il a été meilleur buteur. Mais des buts marqués pour El Ain aux Emirats arabes unis ne peuvent être considérés aussi importants que des réalisations inscrites parmi l'élite du football anglais. Pour ce qui est de la Champion's League européenne, on notera que plusieurs joueurs africains se sont illustrés. On pense notamment à Ahmed Musa, Seydou Doumbia, Pierre-Emerick Aubameyang, Islam Slimani, Yacine Brahimi et Vincent Aboubakar. L'international algérien s'est d'ailleurs particulièrement illustré dans cet exercice.