Depuis 2004, le groupe français Alstom a beaucoup misé sur le marché algérien en formant des cadres locaux ; le géant français décroche contrat après contrat, pour atteindre avec ses dernières opérations plus de 1.5 milliard d'euros en trois ans. De tous les grands projets de transports lancés par le gouvernement, seule la réalisation du métro d'Alger a échappé à Alstom, qui été devancé par son concurrent allemand Siemens. La dernière opération qu'a remportée le groupe est la construction des tramways d'Oran et de Constantine. Il va fournir, pour près de 300 millions d'euros, le matériel roulant (les rames Citadis), les sous-stations électriques et l'ingénierie système des futurs tramways. Les travaux de génie civil sont confiés à un groupe espagnol pour le tramway d'Oran et à un Italien pour celui de Constantine. Avec ces deux contrats, Alstom va participer à la réalisation des trois grands tramways d'Algérie. En effet, le groupe français a déjà obtenu, en 2006, le marché pour la construction de la première ligne de 23 km du tramway d'Alger pour un montant de 400 millions d'euros. Le tramway de la capitale devra entrer en service en 2009. Alstom s'intéresse aussi à la réalisation d'autres tramways dans plusieurs villes algériennes. Des appels d'offres seront lancés dans les prochains mois par le gouvernement qui entend doter d'autres villes de ce moyen de transport. Rappelons aussi qu'Alstom est également chargé depuis 2004 de l'électrification de 300 km de voie ferrée dans la banlieue d'Alger, pour un montant de 400 millions d'euros. L'objectif est de doter la capitale d'un réseau de transport urbain moderne constitué d'un tramway et d'un RER qui viendront s'ajouter au métro dont la mise en service de la première ligne de 9 km est prévue pour fin 2008. Autres contrats obtenus par le géant français : la signalisation de la nouvelle ligne ferroviaire de 100 km entre Saida et Moulay Slissen pour 100 millions d'euros et la signalisation d'une ligne ferroviaire de 140 km entre Mecheria et Demouche dans le sud-ouest du pays pour 30 millions d'euros. Alstom est également intéressé par le projet d'électrification de la rocade nord des chemins de fer. Estimé à un milliard d'euros, ce projet fait partie de la modernisation des chemins de fer algériens, un programme doté d'un budget de 10 milliards de dollars. Dans le secteur de l'électricité, le groupe français a décroché, il y a quelques mois, le marché pour la réalisation de la centrale électrique de Relizane pour 260 millions d'euros. Il a été retenu pour la réhabilitation de la centrale électrique de Marsat Hadjadj près d'Oran pour 70 millions. Il est en lice pour la construction "clés en mains" de deux centrales électriques géantes de 1200 MW chacune. Le coût des deux centrales avoisine les 2.2 milliards d'euros. Il est en concurrence avec l'américain General Electric (GE). Selon le quotidien "Tout sur l'Algérie", l'attribution de ces deux projets est prévue pour le 20 novembre. Malgré la chute de ses actions de 7% à la Bourse de Paris, le groupe a annoncé un bond de ses bénéfices semestriels et des prises de commandes record. Sur le premier semestre, clos fin septembre, de son exercice 2007-2008, le bénéfice net du groupe a progressé de 49%, soit 388 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel a lui progressé de 39%, alors que le chiffre d'affaires a atteint 8,004 milliards (+21%). La marge opérationnelle du groupe est de 7,2%, contre 6,3% au premier semestre de l'exercice précédent.