Microsoft poursuit ses progrès dans les services dématérialisés en ligne ("cloud") et a plutôt bien vendu ses consoles de jeux Xbox et ses tablettes Surface pendant les fêtes, mais les performances de son logiciel vedette Windows restent décevantes. "L'effet exceptionnel de la fin de vie de Windows XP est terminé", a reconnu lundi le directeur général, Satya Nadella, en présentant aux analystes les résultats du géant informatique américain pour les trois mois achevés fin décembre, deuxième trimestre de l'exercice décalé 2014/15. Sur cette période, Microsoft a vu ses ventes de licences Windows aux fabricants d'ordinateurs reculer de 13%, tant pour la version professionnelle du système d'exploitation que pour celle destinée au grand public. Le groupe fait valoir qu'après le coup de pouce provisoire provoqué par l'arrêt du support technique pour Windows XP, qui avait poussé beaucoup d'utilisateurs à changer d'ordinateur l'an dernier, c'est le retour à la normale sur un marché du PC toujours concurrencé par les appareils mobiles. Microsoft espère redresser la barre avec la sortie plus tard cette année de Windows 10. Satya Nadella affirme être "très optimiste" sur cette version du système d'exploitation censée être adaptée aux ordinateurs classiques comme aux Smartphones et aux tablettes, au grand public comme aux entreprises. C'est la deuxième tentative du groupe après Windows 8, qui devait fin 2012 mettre Microsoft à l'heure du mobile et des écrans tactiles, mais a reçu un accueil très mitigé et n'a pas beaucoup amélioré la part de marché du groupe dans les Smartphones. En attendant, l'action Microsoft perdait plus de 4% vers 00H30 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street. "Microsoft continue de bien réaliser sa transition générale vers le +cloud+", juge la banque Barclays dans une note, mais "les investisseurs sont probablement déçus par la croissance des licences comparé aux ventes de PC meilleures que prévu estimées par IDC et Gartner". Les deux cabinets de recherche avaient évalué le repli des ventes mondiales l'an dernier à seulement 2,1% et 0,2% respectivement, ce qui semblait confirmer une stabilisation.
La surface bondit de 24% Hormis la déception Windows, les résultats trimestriels de Microsoft étaient dans les grandes lignes conformes aux attentes. Le bénéfice net a baissé de 10,6% à 5,86 milliards de dollars, plombé notamment par une charge de 243 millions de dollars pour la restructuration annoncée l'été dernier, avec 18 000 suppressions d'emplois prévues, ainsi que pour l'intégration des téléphones portables de Nokia. Le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, est toutefois ressorti à 71 cents, exactement la prévision moyenne des analystes, tandis que le chiffre d'affaires progressait de 8% à 26,47 milliards de dollars, pour un consensus à 26,33 milliards. Dans les appareils, Microsoft s'est félicité d'un bond de 24% des ventes de la Surface, qui dépassent pour la première fois le milliard de dollars (à 1,1 milliard). La Xbox, qui rivalise avec la PlayStation de Sony, a aussi enregistré une "saison des fêtes solide", avec 6,6 millions d'unités écoulées. "L'adoption de la (dernière-née) Xbox One a accéléré pendant les fêtes et elle a été la console la plus vendue aux Etats-Unis", selon Satya Nadella. Soucieux de conforter sa présence sur ce marché, Microsoft a aussi finalisé ce trimestre l'acquisition de la société suédoise Mojang, créatrice d'un des titres les plus populaires au monde, Minecraft, qui séduit autant les enfants que les joueurs chevronnés. La nouvelle branche de téléphones (ex-Nokia) affiche pour sa part un chiffre d'affaires de 2,28 milliards de dollars, avec 10,5 millions de smartphones Lumia vendus. Et la division "commerciale", qui comprend notamment les services de cloud pour les entreprises, affiche des revenus en hausse de 5% à 13,3 milliards de dollars. "Microsoft continue de se transformer, en respectant nos priorités stratégiques et en étendant notre dominance dans le +cloud+", les services dématérialisés en ligne, a assuré Satya Nadella, qui depuis son arrivée il y a un an a fait sa priorité du cloud et du mobile. Le groupe compte par ailleurs boucler d'ici fin décembre 2016 un programme existant de rachats d'actions d'un volume total de 40 milliards de dollars.