Le groupe Etat islamique (EI) a diffusé mardi une vidéo revendiquant l'exécution d'un pilote de l'armée jordanienne capturé par les djihadistes en décembre. Amman, qui avait promis une réponse "terrible", a procédé à l'exécution à l'aube de deux djihadistes condamnés à mort, dont une Irakienne réclamée par l'EI. La Jordanie a confirmé la mort de Mouath al Kassaesbeh et la télévision nationale jordanienne a déclaré qu'il avait été tué il y a un mois, le 3 janvier. La vidéo mise en ligne par l'EI montre un homme ressemblant au pilote en train de brûler vif, enfermé dans une cage. L'authenticité du document n'a pas été encore confirmée. Dans une déclaration lue à la télévision par son porte-parole, le colonel Mamdouh al Ameri, l'armée jordanienne a promis aux militants de l'Etat islamique une "vengeance aussi puissante que la catastrophe qui s'est abattue sur la Jordanie". Sajida al Richaoui, condamnée à mort pour sa participation à des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et un autre Irakien, Ziad Karbouli, un responsable d'Al-Qaïda, ont été exécutés à 04h00 locales, a dit un porte-parole du gouvernement, Mohammad Momani. Après le franchissement par l'organisation djihadiste d'un nouveau palier dans l'horreur en diffusant une vidéo dans laquelle le pilote de 26 ans est brûlé vif dans une cage, un responsable la sécurité jordanienne avait indiqué la veille que des prisonniers djihadistes seraient pendus à l'aube. "Un groupe de djihadistes condamnés à mort seront exécutés, à commencer par Sajida al Richaoui", avait précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat. L'EI avait dit ces derniers jours qu'il laisserait la vie sauve au soldat Maaz al-Kassasbeh si Amman relâchait l'Irakienne, mais les autorités jordaniennes réclamaient d'abord des preuves de vie de leur pilote. Sajida al Richaoui est une kamikaze irakienne condamnée à mort en Jordanie pour des attentats perpétrés en 2005 dans la capitale jordanienne. Agée de 44 ans, elle était détenue dans une prison jordanienne depuis sa condamnation à mort en septembre 2006.
Le roi Abdallah critiqué Le sort du pilote capturé, membre d'une tribu très puissante en Jordanie, a fortement ému l'opinion dans le royaume et provoqué de rares rassemblements contre le roi Abdallah pour protester contre la gestion de cette crise par le gouvernement. Le pilote avait été enlevé par les islamistes en décembre, lorsque son appareil, en mission de bombardement des positions de l'EI, avait été abattu au-dessus de la Syrie. Le président Barack Obama a lui déclaré que si la vidéo était avérée, elle serait une preuve de plus de la cruauté et de la barbarie du groupe Etat islamique. Cela ne ferait que renforcer la détermination de la coalition internationale à l'anéantir, a-t-il dit.
Fraîchement marié Sous-lieutenant de 26 ans, Mouath al Kassaesbeh, était sorti de l'école de l'armée de l'air Roi Hussein et venait de se marier, selon le site jordanien Saraya, généralement bien informé. Dans la vidéo, l'EI donne le nom, les photos et les adresses de pilotes jordaniens de la coalition internationale anti-djihadistes. Il déclare offrir une récompense de "100 pièces en or" à ceux qui tueraient ce qu'il appelle un "pilote croisé".
Obama reçoit le roi de Jordanie à la Maison- Blanche Le président américain Barack Obama a reçu à la Maison- Blanche le roi Abdallah II de Jordanie, quelques heures après la diffusion par le groupe Etat islamique d'une vidéo de l'exécution d'un pilote jordanien, brûlé vif dans une cage. La rencontre, organisée à la dernière minute, a eu lieu à 18H00 (23H00 GMT) dans le Bureau ovale, a annoncé l'exécutif américain. Quelques heures plus tôt, le roi de Jordanie a déjà rencontré le secrétaire d'Etat John Kerry et le vice-président Joe Biden. Lors de sa rencontre avec le roi, M. Biden a réitéré le soutien sans faille des Etats-Unis à la Jordanie et salué la contribution de ce pays au sein de la coalition internationale mise en place pour contrer l'EI. M. Obama a dénoncé la cruauté et la barbarie de l'EI, appelant à redoubler de vigilance et de détermination pour lutter contre cette organisation.
Condamnation internationale Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a condamné avec force l'exécution d'un pilote jordanien brûlé vif par l'organisation Etat islamique (EI). Je condamne avec force un acte ignoble et impardonnable, a déclaré M. Abe en réponse à une question en commission à la chambre basse du Parlement. Cette réaction de M. Abe suit celles de nombreux autres dirigeants du monde qui ont été révulsés par ce nouveau meurtre annoncé dans une vidéo attribuée à l'EI. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a qualifié mardi d'acte effroyable le meurtre d'un pilote jordanien. M. Ban, cité par son porte-parole Stéphane Dujarric, exprime sa solidarité avec le gouvernement et le peuple jordaniens et exhorte à redoubler d'efforts pour combattre le terrorisme et l'extrémisme. Les pensées du secrétaire général vont à la famille et aux proches du lieutenant Moaz al-Kassasbeh, a souligné le porte-parole. Il partage leur deuil et exprime sa solidarité avec le gouvernement et le peuple jordaniens en dénonçant cet acte effroyable. M. Ban exhorte tous les gouvernements à redoubler d'efforts pour combattre le fléau du terrorisme et de l'extrémisme, dans les limites de leurs obligations de respect des droits de l'homme. De leur côté, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné le meurtre d'un pilote jordanien, brulé vif dans une cage, et ont appelé à redoubler d'efforts pour combattre le terrorisme et l'extrémisme. Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont condamné fermement un acte haineux et lâche (qui) montre une nouvelle fois la brutalité de l'EI.