Le développement et l'intégration financière maghrébine était le thème retenu par le conseil d'administration de l'Union des banques maghrébines tenu hier à l'hôtel Aurassi en marge du séminaire organisé par l'UBM en partenariat avec l'Abef sur le développement du capital investissement au Maghreb . Le PDG du CPA et président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M Djellab a axé son intervention à l'ouverture des travaux du conseil sur la nécessité de développer le capital investissement qui aidera à l'intégration financière du MaghrebSur la question de la privatisation du CPA, M. Djellab a déclaré que les offres techniques et financières seront présentées avant la fin du mois en cours.Notons toutefois que le gouvernement a transmis les documents nécessaires à l'établissement des offres techniques et financières. Avec la remise de ces documents, c'est une étape décisive du processus de privatisation du CPA qui vient d'être franchie.Ces documents, essentiellement juridiques (le pacte d'actionnaire et le contrat de cession..) définissent les relations entre l'Etat actionnaire et le futur acquéreur des 51% du capital du CPA : management, décisions stratégiques…Ils permettront aux six banques candidates (BNP Paribas, Crédit Agricole, Banques Populaires, Société Générale, Citibank et Santander) de formuler leurs offres techniques et financières. En attendant, les candidats pourraient formuler -individuellement ou collectivement- des réserves ou demander des modifications sur certains points. Le gouvernement choisirait alors de répondre favorablement à leurs requêtes ou les rejeter. Mais au regard des délais, les marges de négociations semblent limitées. Concernant les réunions sur le développement du capital investissement, elles ont regroupé plus de 130 dirigeants et cadres des banques et établissements financiers de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie. Le capital investissement, qui a fait l'objet récemment d'une nouvelle réglementation en Algérie, représente actuellement "un instrument de confortement des ressources des entreprises par un apport direct au niveau de leurs fonds propres", selon les spécialistes. L'Abef souligne que cet instrument "complète la gamme des crédits bancaires classiques et constitue un outil de plus en plus reconnu pour viabiliser les entreprises et impliquer des partenaires de référence dans leurs fonds propres". La rencontre d'Alger, souligne cette association, aura ainsi à approfondir l'examen des aspects juridiques, financiers et fonctionnels de mise en place d'un marché du capital investissement, et constituera une opportunité de passer en revue les expériences réussies en la matière aussi bien au Maghreb, qu'en Afrique et en Europe. Les instruments de financement et de consolidation des fonds propres des entreprises sont au cœur des priorités de la place bancaire et financière algérienne. Le Capital investissement joue un rôle majeur dans l'économie. Il représente un soutien fondamental de l'entreprise non cotée tout au long de son existence. Il contribue directement à la création d'entreprises, à la promotion de l'innovation et de nouvelles technologies, à la croissance, à l'emploi et au renouvellement du tissu économique. Dans le même contexte, le président de l'UBM, M Djelloun, a tenu mardi une séance de travail avec le ministre des Finances, M. Karim Djoudi et le chef de gouvernement. Ce dernier lui a d'ailleurs recommandé de reconstituer un groupe de travail concernant la monnaie unique maghrébine qui, selon le SG de l'Abef M Benkhalfa, sera lancé à l'horizon 2010. Pour Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée chargée de la Réforme financière, les banques sont des bailleurs de fonds, elles représentent 80% des crédits corporate soit 18 milliards d'euros. Le conseil d'administration de l'UBM a déposé 6 recommandations qui concernent, selon M Benkhalfa, essentiellement le renouvellement des institutions de l'union et aussi la nécessité d'entreprendre les réformes financières de 2e génération qui se basent sur les règles prudentielles de Bâle II, élaborer la monnaie unique maghrébine, la création d'une académie maghrébine des cadres financiers, l'échange d'expériences entre les institutions financières pour une meilleure intégration financièreCes recommandations seront revues lors de la réunion de l'UBM à Tripoli en janvier 2008.