L'Union des banques maghrébines (UBM) songe sérieusement à la création d'une monnaie unique pour le Maghreb. L'UBM a d'ores déjà lancé une réflexion élargie aux instances dirigeantes des différents pays. On leur a demandé de constituer un groupe de travail qui planchera sur ce projet. Les conclusions seront soumises aux Etats concernés. L'annonce est faite par le président de l'UBM, M. Othman Benjelloun. L'offre de services transfrontaliers, la mutualisation des infrastructures techniques comme celles des négociations ou de compensation et la collaboration entre opérateurs et institutions de marché… sont, pour M. Benjelloun, les premiers jalons de l'infrastructure financière commune au Maghreb. “Certes, nos systèmes bancaires sont à des stades de développement différenciés, mais ils peuvent sur un horizon déterminé converger”, indique-t-il. Le secteur bancaire est, selon lui, le seul à même de représenter le fer de lance de l'intégration maghrébine pour que le destin commun des pays du Maghreb soit choisi et non pas subi. Le président de l'UBM lance ainsi un appel à partir d'Alger où se déroule la réunion du conseil d'administration de cette organisation pour consolider les efforts afin d'accélérer le processus de l'intégration financière maghrébine. Il déplore, toutefois, que le projet de créer une banque maghrébine de l'investissement et du commerce extérieur ait duré 17 ans pour se concrétiser. “Elle peine encore à devenir opérationnelle”, regrette-t-il. L'UBM a, en outre, élaboré, ajoute-t-il, une étude sur la convention d'incitation à l'investissement entre Etats du Maghreb. L'interopérabilité de la monétique maghrébine avec un nombre de plus en plus croissant des porteurs de cette région est également un autre projet structurant pour la profession. Dans son intervention, Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la Réforme financière, a souligné que l'économie nationale est financée à 80%, soit l'équivalent de 18 milliards d'euros, par les banques. Cette situation est en inadéquation en comparaison à ce qui se fait dans d'autres pays. D'où la nécessité de diversifier les instruments de financement tels que le marché obligataire, le leasing et le capital investissement. Celui-ci est un outil alternatif au financement bancaire qui aide les opérateurs qui soufflent d'une insuffisance de leurs fonds propres. Cette formule, qui a fait l'objet d'une récente réglementation en Algérie, représente ainsi un instrument de confortement des ressources des entreprises par un apport direct à leurs fonds propres. Il viabilise les entreprises et implique des partenaires de référence dans leurs fonds propres. De par l'importance et l'efficacité de ce mécanisme, une rencontre lui a été donc consacrée dans le but d'approfondir les aspects juridiques, financiers et fonctionnels de mise en place d'un marché du capital investissement. Il faut dire que ces questions sont considérées comme des priorités sur la place bancaire et financière du pays. Leur traitement se veut une des actions qui s'inscrit dans le cadre de la modernisation et l'expansion des activités des banques et des établissements financiers. Badreddine KHRIS