Le président Abdelaziz Bouteflika a rendu hommage hier à Assia Djebar, décédée vendredi soir à l'âge de 79 ans à Paris. Il a salué cette femme pleine de talent, qui reflète avec la grâce et éloquence l'image de l'Algérie. "J'ai appris avec une profonde tristesse la nouvelle de la disparition de la romancière algérienne de renommée mondiale, Assia Djebar, Fatma-Zohra Imalayène de son vrai nom, laissant derrière elle un long parcours jalonné de succès durant lequel elle effleura, avec sa plume, le summum de l'art et de la littérature auxquels elle a rendu gracieusement leurs lettres de noblesse", a écrit le président Bouteflika dans son message. "Cette écrivaine talentueuse au long souffle et à l'imagination fertile, hardie et fougueuse passe son enfance à Gouraya, étudie dans une école coranique et au collège du village. Elle gravit avec brio toutes les étapes jusqu'à ce qu'elle obtienne le baccalauréat. Tenace et avide de connaissances, elle poursuit son ascension et fait de sa détermination une arme qui lui permet d'écarter de sa voie les entraves qui lui faisaient obstacle pour dévoiler au monde entier la femme algérienne libre, forte et digne de respect", lit-on dans le message. "La défunte se distinguait par son style littéraire raffiné qui respectait le culte de la beauté et de la forme, une plume redoutable qui met en avant les valeurs spirituelles et intellectuelles de son pays, avec cette même ardeur impétueuse qui l'a animée tout au long de son combat pour la libération de son pays", a poursuivi le Chef de l'Etat. Faisant le parallèle entre Assia Djebar et Albert Camus, tous deux natifs de la même région, le président Bouteflika a rappelé que "ces deux sommités de la littérature qui ont émigré en France, n'avaient pour provision que leur seule ambition, mus par une foi inébranlable en leur capacité à se placer sur la plus haute marche du podium". "En France la romancière éclos sur le sentier de la créativité et marque de son empreinte et en lettres d'or son nom aux côtés des sommités immortelles de la littérature", a encore écrit le président de la République. Pour le président Bouteflika, l'Œuvre de Assia Djebar, traduite dans plusieurs langues, "se veut une source dans laquelle puisent les générations avides de savoir pour s'abreuver de ses hautes valeurs de paix, d'amour et de coexistence". "Assia Djebar a reflété avec grâce et éloquence l'image de son pays, l'Algérie, confirmant ses talents d'artiste tout au long d'un parcours caractérisé par un effort de réflexion créatrice dont les contours ont été tracés par une plume des plus fines", a souligné le président Bouteflika. "L'Algérie perd en la personne de Assia Djebar une grande figure de la littérature algérienne et universelle connue pour son enracinement, son engagement ainsi que la profondeur et la justesse de ses écrits", a-t-il poursuivi. "Que pouvons-nous devant la volonté de Dieu sinon que de nous résigner et de prier Dieu Tout-Puissant d'accorder à la défunte Sa Sainte Miséricorde, de l'accueillir en Son Vaste Paradis aux côtés de ceux qu'Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle", a conclu le président Bouteflika.