L'Algérie célébrera aujourd'hui le 44ème anniversaire, de la nationalisation des hydrocarbures, mais, on saisit également l'occasion pour faire le bilan. La nationalisation du secteur des hydrocarbures a été une décision historique allant dans le sens de la consolidation du processus global de l'indépendance nationale et mettant sur les rails le processus de développement économique et social du pays. Annoncée par le Président Houari Boumediene le 24 février 1971 au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui célébrait son 15ème anniversaire, cette décision a, notamment, porté sur l'acquisition par l'Algérie d'au moins 51% des intérêts des sociétés concessionnaires françaises qui opéraient dans le sud du pays. En outre, tous les intérêts miniers liés aux gisements de gaz naturel ainsi que tous les intérêts détenus dans les sociétés de transport d'hydrocarbures ont été repris dans le cadre de cette décision stratégique. Au-delà de ses objectifs politique et économique, la nationalisation des hydrocarbures avait, en outre, permis à la jeune Société nationale de transport et de commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach) d'entrer sur la scène pétrolière régionale et internationale. Grâce à ses jeunes ingénieurs et autres travailleurs, Sonatrach, qui célèbre en 2015 son 51ème anniversaire, a rapidement repris la production pétrolière et gazière dans les champs du sud du pays. Par ailleurs, l'Algérie, à travers Sonatrach, reste toujours majoritaire dans tous les investissements dans les champs pétroliers et gaziers du pays. En effet, la première loi sur les hydrocarbures avait été promulguée en 1986, soit une génération après le recouvrement de la souveraineté nationale sur ce secteur stratégique. Amendée en 1991, cette loi a ouvert le marché algérien des hydrocarbures aux compagnies étrangères, qui ont conclu des accords de partenariat avec Sonatrach pour l'exploration et l'exploitation de gisements miniers, ainsi que le transport et la commercialisation sans, toutefois, entraîner une perte de souveraineté sur les richesses nationales puisque l'Algérie continue encore de contrôler la quasi totalité de ses ressources. De ce fait, la part des partenaires étrangers représente 10 à 12% des recettes de Sonatrach tirées des exportations de gaz et de pétrole. Par ailleurs, les mesures contenues dans la loi sur les hydrocarbures de 2005, amendée une année plus tard, visent particulièrement à adapter la législation en vigueur aux évolutions enregistrées au niveau du marché international de l'énergie et à renforcer la gestion des ressources nationales afin de les préserver au profit des générations futures. Dans cette optique, le groupe Sonatrach prend, désormais, une plus large part (au moins 51%) dans l'accès aux contrats d'exploration, d'exploitation et de transports des hydrocarbures. Cette actualisation du cadre réglementaire a permis à l'Algérie de consolider son contrôle sur ses ressources d'hydrocarbures et de maintenir la position dominante de Sonatrach dans le domaine minier national. Même la dernière révision de cette loi, entrée en vigueur en 2013, et particulièrement axée sur les aspects fiscaux, n'a pas touché l'esprit du principe des 51/49%. Notons, également que le secteur de l'énergie a enregistré une nette progression en 2014 sur l'ensemble de ses filières d'activités, traduisant la poursuite des efforts destinés à développer les ressources énergétiques du pays, selon de nouvelles données du ministère de l'Energie. Un retour à la croissance de la production d'hydrocarbures, une intensification de l'effort de forage d'exploration et de développement, une expansion des capacités de raffinage ainsi qu'une poursuite des efforts de satisfaction de la demande interne en électricité et gaz naturel sont les principaux indicateurs de cette progression, indique le premier numéro de la Revue algérienne de l'énergie publiée par le ministère. Ainsi, la production primaire d'hydrocarbures a atteint 200 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2014 contre 192 millions de Tep en 2013, soit une croissance de 4,4%. "Cette évolution positive, qui met fin à la tendance baissière constatée depuis plusieurs années, a été réalisée par tous les produits'', note le document. La production de pétrole brut et de condensat a atteint 61 millions de Tep en 2014 contre 58 millions en 2013, tandis que celle de pétrole de gaz liquéfié (GPL) a augmenté de 24,3% passant à 8 millions de Tep contre 7 millions de Tep. Quant à l'extraction du gaz naturel, qui constitue la plus grande part de la production algérienne en hydrocarbures, elle a enregistré une progression de 3% en s'établissant à 131 millions de Tep en 2014 contre 127 millions une année auparavant. Cette hausse est due essentiellement à la mise en service de l'unité GPL de Hassi Messaoud et à l'entrée en production des gisements de gaz et d'huile de Hamra, d'El Merk et de Gassi Touil. La reprise de la croissance de la production résulte aussi de l'intensification de l'effort d'exploration et de développement, durant ces dernières années, avec une progression de 25% des activités de forage dont le nombre a atteint 116 en 2014 contre 93 en 2013. Ce qui s'est traduit par la réalisation de 32 découvertes par Sonatrach et ses associés au même niveau que l'année précédente. L'année 2014 a été également ponctuée par la signature de quatre (4) contrats de recherche dans le cadre du quatrième appel à la concurrence nationale et internationale pour les opportunités de recherche et d'exploitation des hydrocarbures. Pour sa part, l'activité raffinage a connu une expansion appréciable de 32% du volume traité suite à l'achèvement des travaux de réhabilitation des raffineries de Skikda et d'Arzew. A cet effet, le volume produit par le parc national de raffineries a atteint 30 millions de tonnes, permettant ainsi une forte réduction des importations des produits pétroliers notamment le gasoil et l'essence. En outre, la réalisation des raffineries de Biskra, Hassi Messaoud et Tiaret ainsi que l'unité de craquage de fuel à Skikda entrera dans sa phase de construction en 2015, selon la Revue algérienne de l'énergie. En matière de liquéfaction, la production de GNL a atteint 30 millions de m3, en hausse de 16% par rapport à 2013, et ce, à la faveur de la réception du nouveau train GNL d'Arzew. D'autre part, le volume global des hydrocarbures exportés s'est élevé à 100 millions de Tep pour une valeur globale de 58,5 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de 8% par rapport à l'année précédente en raison de la chute des cours de pétrole sur les marchés internationaux. La même source signale, dans ce sens, que le prix moyen du baril de pétrole exporté pour 2014 était de 99,2 dollars contre 109,1 dollars en 2013. En parallèle, la valeur des exportations hors hydrocarbures, notamment les produits pétrochimiques, pour le même exercice, a atteint un (1) milliard de dollars, portant ainsi la valeur totale des exportations du secteur à 59,5 milliards de dollars. Par contre, les importations de produits pétroliers ont fortement baissé pour s'établir à trois (3) millions de tonnes (recul de 40%) pour une valeur de 2,5 milliards de dollars.