Une année après leur forfait et rattrapés par les preuves scientifiques étalées par le procureur de la République, les deux criminels répondent de leurs actes devant le juge. Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a prononcé, hier, tard dans la soirée, son verdict dans l'affaire de l'assassinat du jeune Mebarki Amirouche (38 ans) enlevé le 24 janvier 2014 de la localité de Béni Zmenzer avant d'être exécuté par ses ravisseurs. Les deux auteurs de l'enlèvement puis l'assassinat du jeune Mebarki Amirouche, O. Madjid, âgé de 47 ans et originaire de la localité de Mekira et mis en détention provisoire depuis un an, et le second accusé, A. Youcef âgé de 51 ans, arrêté le 1er février dernier après avoir été activement recherché par les éléments de la sécurité, ont été jugés pour "enlèvement dans le but d'obtenir une rançon" et "homicide volontaire avec préméditation" alors qu'ils avaient essayé de nier les faits retenus contre eux. Devant le juge, le premier accusé, O. Madjid, a essayé de nier son implication dans l'enlèvement et l'assassinat de Mebarki. Il a raconté avoir été sollicité par A. Youcef, le 24 janvier vers les coups de 6h pour aller travailler, avant d'être menacé de mort en cas de non coopération. Il a également ajouté avoir été forcé de passer un appel à la famille Mebarki pour demander la rançon de 300 millions de centimes. Ce dernier lui aurait également recommandé d'aller chez la famille de la victime, les compatir et être présent sur les lieux afin d'écarter tout soupçon. Interrogé par le juge, sur la raison pour laquelle il n'est pas allé dénoncer Youcef au service de sécurité, il répondra qu'il était sous l'emprise de la peur. Pour sa part, le deuxième accusé A. Youcef a également essayé de nier les accusations retenues contre lui en affirmant que la victime, Mebarki Amirouche, aurait été exécutée 4 jours avant la découverte de son corps par des terroristes avec lesquels il aurait été en contact. Le représentant du ministère public avait, pour rappel, requis la peine capitale à l'encontre des deux auteurs de cet horrible assassinat, qui a jeté en émoi toute la région de Beni Zemenzer laquelle s'est mobilisée durant toute cette période pour demander de relâcher la victime, père d'un enfant de 3 ans. Mais en vain, le corps sans vie de la victime avait été retrouvé au 5e jour de son enlèvement dans un oued près d'Agouni Gueghrane à 35 km au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. Par ailleurs, Lors de son réquisitoire, le représentant du parquet a estimé que "l'affaire d'Amirouche Mebarki n'est pas moins grave que celle du Français Hervé Gourdel, décapité par des terroristes en septembre dernier". D'où, pour lui, la nécessité d'une peine à la hauteur du choc subi par la population et du calvaire vécu par la famille de la victime et de toute la population de cette région, qui a longtemps subi les affres de ce phénomène de kidnappings.