La réorientation des courants d'échanges économiques et de commerce extérieur semble être à l'ordre du jour du gouvernement en vue d'entreprendre des actions soutenues pour développer des flux commerciaux diversifiés tant dans leur structure que dans leur répartition géographique. Le principe étant, d'assurer sa diversification afin de s'approvisionner dans les conditions les plus favorables tout en appliquant le principe de la réciprocité. Dans cet esprit, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, intervenant lundi devant les participants à la Conférence nationale sur le commerce extérieur, a mis l'accent sur le redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement. Il a affirmé que "la diplomatie économique doit être une des composantes de la stratégie nationale du commerce extérieur". Il a soutenu qu'un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement "devient plus qu'une nécessité compte tenu du dynamisme économique de ces pays, et ce, pour pouvoir réaliser le potentiel propre de l'Algérie". Dans le même sens, des représentants d'organisations internationales et régionales spécialisées ont considéré, mardi à Alger, que la diversification des exportations algériennes doit passer par l'intégration régionale maghrébine. Le représentant du PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement), a estimé que l'intégration de l'Algérie dans ces trois zones régionales, où les échanges commerciaux du pays restent très réduits, représente un atout pour développer le potentiel économique non exploité de l'Algérie. Pour cet expert, cette option permet de contourner le problème de la difficulté d'exportation vers le marché européen, "exigeant" et "très concurrentiel". Sur ce sujet, M. Ramtane Lamamra a indiqué que la diplomatie algérienne œuvre à la diversification des partenaires du pays et s'attelle à établir des relations économiques et commerciales portées par une volonté d'équilibre par le haut. Dans ce sens, il a observé que plus de 80 % des exportations algériennes sont destinées aux pays de l'OCDE tandis que ses exportations vers les pays du Sud ne représentent qu'un faible pourcentage. Encore faut-il que les chargés d'économie et du commerce au niveau des ambassades d'Algérie à l'étranger sortent de leur immobilisme pour vanter les potentialités et les richesses de l'Algérie au lieu d'occuper les bureaux sans offrir au pays quelque chose de rentable. Et puisque M. Lamamra a insisté sur la valorisation de la "diplomatie économique", la balle est dans son camp pour remuer un peu ses diplomates à l'étranger. Logiquement, c'est à ces derniers qu'appartient le rôle de prospection des accords avec les pays partenaires de l'Algérie, des conventions commerciales et tarifaires. Il est important de rappeler que l'importance croissante du commerce extérieur dans l'économie nationale devrait traduire l'intensification des échanges au fur et à mesure du développement économique du pays.