Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé pour un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement, tout en affirmant que la diplomatie économique doit être une des composantes de la stratégie nationale du commerce extérieur. Intervenant lors de la Conférence nationale sur le commerce extérieur, qui se tient lundi et mardi au Palais des Nations (Alger), M. Lamamra a soutenu qu'un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement "devient plus qu'une nécessité compte tenu du dynamisme économique de ces pays", et ce, pour pouvoir "réaliser le potentiel propre de l'Algérie". A cet effet, le ministre a indiqué que la diplomatie algérienne œuvre à la diversification des partenaires du pays et s'attelle à établir des relations économiques et commerciales portées par "une volonté d'équilibre par le haut". Dans ce sens, il a observé que plus de 80% des exportations algériennes sont destinées aux pays de l'OCDE tandis que ses exportations vers les pays du sud ne représentent qu'un faible pourcentage. Il a cité, comme exemple, les exportations vers l'Afrique subsaharienne qui ne constituent que 0,15% du total des exportations algériennes alors que ce marché de plus d'un (1) milliard d'habitants est à la portée des entreprises nationales et proche de ses frontières. Pour le chef de la diplomatie algérienne, ces pays représentent des opportunités pour l'Algérie "qui assume pleinement son identité africaine et contribue activement au règlement de conflits et crises et qui est redevenue le promoteur des causes africaines auprès des institutions multilatérales et des grandes puissances économiques". A ce propos, il a noté que "des schémas novateurs de partenariats triangulaires, avec un rôle moteur pour l'Algérie, doivent trouver leur juste place dans la stratégie nationale des exportations". Dans ce cadre, la diplomatie économique, qui joue un rôle important, a-t-il renchéri, est appelée à être une composante essentielle de la stratégie nationale du commerce extérieur afin de répondre aux impératifs des mutations globales des relations économiques internationales. Par ailleurs, M. Lamamra a rappelé que l'Algérie avait vocation à s'intégrer au marché mondial et à participer à la consolidation d'un système commercial international juste, équilibré et transparent. Il a alors cité le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC qui, selon lui, tarde à se conclure en raison de l'importance des enjeux stratégiques que représente cette adhésion pour l'Algérie et de la complexité des questions d'adaptation du cadre législatif aux règlements de cette organisation mondiale. "Ces efforts s'accompagnent d'une action diplomatique dynamique, à même de mieux véhiculer notre volonté politiqué de rejoindre cette organisation et d'assumer nos droits et obligations découlant de la qualité de membre", a fait valoir le ministre, ajoutant que son département ministériel s'emploie à concrétiser cette démarche en collaboration avec le ministère du Commerce. Afin d'affronter les défis inhérents à cette démarche et de tirer profit des opportunités que lui offre l'ouverture commerciale, l'Algérie, a-t-il ajouté, doit cerner ses objectifs et s'assurer que sa stratégie est fondée sur une vision à long terme.