Dominateur, le Real Madrid a pourtant enchaîné une septième rencontre sans victoire face à son voisin (0-0). Un blocage qui pourrait finir par coûter cher. Les joueurs de Carlo Ancelotti ont largement dominés les débats dans la maîtrise du ballon mais aussi (et c'est plus étonnant) dans l'agressivité. Leur animation offensive a mis l'Atlético à genoux. Faisant preuve d'une maîtrise technique au milieu de terrain sans commune mesure avec celle de l'Atletico, ils ont pourtant pêché dans le dernier geste. En face, l'Atleti, très bas sur le terrain comme à son habitude, s'est longtemps contenté de balancer de longs ballons vers Mario Mandzukic. Le coaching de Simeone avec l'entrée de Torres a changé la physionomie du match… sans pour autant le faire basculer. Le symbole de l'impuissance du Real se résume à l'œuvre d'un homme : Jan Oblak. Eblouissant, celui qui s'est longtemps contenté du banc cette saison, a éteint les velléités de James, Bale ou encore Modric. Le gardien a surnagé dans un match où les joueurs de l'Atletico ont souvent manque de justesse technique à l'image de Juanfran ou encore Diego Godin. A l'opposé, et c'est assez rare pour être signalé, Cristiano Ronaldo a été quasiment transparent. Hormis sur coup franc, le serial buteur portugais a eu du mal à se montrer dangereux. Au milieu, James Rodriguez (auteur d'un amour d'extérieur bien repoussé par Oblak) et Tony Kroos ont régalé. Raphaël Varane, qui termine avec des stats exceptionnelles, a été le Français le plus en vue sur la pelouse. On joue à peine la 4e minute et Gareth Bale se présente seul face à Oblak après une énorme boulette de Godin aux abords de sa surface. Le Gallois, qui a tout son temps pour tirer, ne parvient pas à ajuster le dernier rempart Rojiblanco. Transcendé par ce premier arrêt décisif, le Slovène ne lâchera rien aux attaquants adverses de tout le reste du match. Les derbies de la capitale espagnole sont souvent spectaculaires et gourmands en buts. Si le spectacle a bien été au rendez-vous sur la pelouse de Vicente-Calderon, les buts eux ont manqué pour pimenter la rencontre. Une exception : c'est la première fois depuis la saison 2004-2005 que les deux clubs madrilènes se quittent sur un 0-0. L'image a de quoi impressionner. Après un coup de coude de Sergio Ramos, Mario Mandzukic a fini en sang et hors de lui. Symbole d'un match où l'engagement des joueurs a été total voire parfois très limite. Carvajal ouRaul Garcia peuvent également en parler.
Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid : " Je ne suis pas satisfait car nous méritions mieux Notre première période a été parfaite, la deuxième plus équilibrée avec plus de pression de l'Atlético. (…) Nous avons confiance pour la suite même si un 0-0 à l'extérieur est le meilleur des pires résultats." Le Real va-t-il se sortir de sa série infernale contre l'Atletico ? Ancelotti l'a souligné, cela aurait pu être pire pour le Real Madrid mais le résultat aurait surtout dû être meilleur. Avec une multitude de situations chaudes dans la surface adverse et une domination sans partage en première période, la Casa Blanca avait tout pour inscrire ce but si décisif à l'extérieur. C'est la première fois depuis 2003 que le Real cadre autant sans marquer en Ligue des champions. Que cette défaillance arrive un soir de quart de finale face à l'Atlético n'est pas anodin, le Real n'y arrive pas contre son voisin. Malgré un match abouti, les coéquipiers de Benzema ont enchaîné une septième rencontre sans victoire, une première dans l'histoire des derbies entre les deux clubs. Et ils pourraient bien se mordre les doigts en repensant aux occasions franches de Bale, Modric ou encore James Rodriguez. Car cet Atlético, moins impérial en défense que d'habitude, était largement prenable. Pas sûr que ce soit le cas pour le retour à Bernabeu (mercredi 22 avril). Et comme en Liga (la déroute 4-0 à Vicente-Calderon avait permis au Barça de revenir à leurs basques), Madrid pourrait une nouvelle fois voir son voisin contrarier ses rêves de titre.
Juventus-Monaco 1-0, Monaco perd à l'italienne L'AS Monaco est l'équipe en forme de ces dernières semaines, avec une remontée sur le podium de Ligue 1 acquise ce week-end. Il fallait confirmer à Turin en quart de finale de la C1, et se mettre en bonne position pour le match retour. L'ASM entre bien dans son match et se procure deux occasions énormes coup sur coup, qui voient Buffon briller. Devant Ferreira-Carrasco, d'abord, le portier italien sort une parade miracle à bout portant (10e). Ensuite, Buffon se détend pour sortir une frappe enroulée du Diable Rouge, qui prenait la direction du petit filet opposé (11e). Les Rouge et Blanc jouent bien, surtout en contre, et mettent à mal cette équipe de la Juve, qui, sans être arrogante, se montre tout à fait maladroite… Les transmissions ne sont pas bonnes, Tevez et Morata ne se trouvent pas et Vidal manque de jus et de tranchant. Puis, petit à petit, l'expérience des Bianconeri commence à faire la différence. Quasiment à la demi-heure de jeu, Tevez se manque devant Subasic en reprenant trop mollement une reprise de volée (26e), et Vidal, juste avant la pause, envoie un ballon dans le ciel, alors en position idéale, seul devant le portier asémiste (45e). C'est en seconde période que les Monégasques craquent. Carvalho poursuit Morata sur un long ballon vers le but et le Portugais entraine l'attaquant de la Vieille Dame dans sa chute. Les ralentis ne permettent pas d'affirmer clairement si la faute est commise à l'intérieur ou juste à l'extérieur de la surface, mais Vidal ne se fait pas prier et ouvre le score pour la Juventus (1-0, 57e). Scénario cruel, d'autant plus que Buffon sortait une nouvelle parade décisive devant Bernardo Silva, quelques secondes avant le penalty sifflé (55e). Les hommes de Max Allegri tentent d'inscrire un second but, mais s'exposent aux contres de ceux de Jardim. Plus rien n'est inscrit, l'issue du quart de finale reste indécise. Les Monégasques n'ont pas à rougir de leur prestation, loin de là, et conservent toutes leurs chances de qualification, surtout au vu de la prestation des partenaires de Kondogbia et Kurzawa, tous deux très bons ce soir. La Juventus prend une option, mais largement dans la douleur...