Plusieurs villes européennes ont connu le week-end dernier des manifestations pacifiques dénonçant la répression des forces d'occupation marocaines dans les territoires sahraouis occupés, exigeant la libération des détenus politique sahraouis, alors que les appels se multiplient pour l'exercice du droit à l'autodétermination au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Ces manifestations interviennent au moment où le Réseau Euro-medittéranéen des droits de l'Homme a publié récemment un rapport dans lequel, il affirme que le Sahara occidental occupé connaît "un encerclement continu, une interdiction de toute manifestation politique et de solidarité", signalant de "graves violations des droits humains et une répression atroce contre les Sahraouis, commise par les forces de sécurité de l'occupant marocain.
Mobilisation internationale et soutien à la cause sahraouie En Espagne, Norvège et en France, des centaines de personnes ont manifesté pacifiquement pour dénoncer la répression de l'occupant marocain contre les Sahraouis, appelant à une protection internationale du peuple sahraoui dans les territoires occupés face aux violations flagrantes des droits de l'homme. Des appels ont été également lancés pour l'élargissement de la Mission onusienne (Minurso) à la surveillance et à la protection des droits de l'homme. L'association des émigrés sahraouis dans les îles Canaries en Espagne, a organisé, en partenariat avec la comMission espagnole d'aide au peuple sahraoui, un sit-in dénonçant "les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés", demandant "l'ouverture de ces zones occupées à des surveillants indépendants et la destruction du mur de la honte marocain". Dans la région catalane, mêmes revendications et mêmes mots d'ordres scandés par les manifestants, appelant à plus de "sécurité et de protection pour le peuple sahraoui, victime de la répression brutale marocaine." Cette campagne de dénonciation des violences et brutalités des forces d'occupation marocaines, a été étendue dans toute l'Europe. Notamment en Norvège, où l'association des résidents sahraouis dans ce pays, ont dénoncé les "pratiques inhumaines" des forces marocaines et cette violence brutale à l'encontre du peuple sahraoui, qui revendique pacifiquement son indépendance, à travers l'exercice du droit à l'autodétermination. Par ailleurs, près des Invalides, à Paris, des centaines de personnes ont organisé des sit-in pour soutenir les prisonniers politiques sahraouis détenus par l'administration marocaine, exprimant leur "soutien à la noble cause du peuple sahraoui" et dénonçant "les violences marocaines." Les manifestants reprochent à la France de soutenir la politique marocaine et de ne pas reconnaître le droit du peupel sahraoui à l'autodétermination. "La France complice !" et "Maroc assassin", étaient les principaux slogans scandés par les manifestants.
L'occupant marocain viole en toute impunité La Fondation Robert F. Kennedy (RFK), ONG américaine de défense des droits de l'homme a condamné l'agression dont ont fait récemment l'objet à El Ayoun (territoires sahraouis occupés) la militante des droits de l'homme, Aminatou Haidar, ainsi que des Sahraouis qui manifestaient pacifiquement. Précisant que l'agression et les violences policières ont eu lieu mardi dernier au moment où Aminatou Haidar accueillait, chez elle, des représentants de l'Onu pour discuter des "atteintes aux droits humains au Sahara occidental", Mme Kennedy a affirmé que les assaillants ont pris en otage, à l'intérieur du domicile de Mme Haidar, le Collectif sahraoui de défense des droits de l'homme CODESA et la délégation de l'ONU. Ce nouvel acte de répression contre les populations sahraouies intervient à la veille de l'examen au Conseil de sécurité de l'Onu de la question sahraouie ainsi que l'examen du rapport du secrétaire général de l'Onu et l'adoption d'une résolution sur ce conflit. En outre, le CODESA a fait état de 177 manifestations pacifiques réprimées en 2014 dans les territoires sahraouis occupés, alors que la Fondation Robert F. Kennedy a fait la lumière sur un bon nombre d'actes de "violations graves" des droits de l'homme dans son dernier rapport périodique sur le Sahara occidental occupé par le Maroc. Pour sa part, le Fond d'aide internationale des étudiants et universitaires norvégiens (SAIH) a rendu récemment public un rapport sous le titre, "Agir en toute impunité" qui jette la lumière sur les violations des droits humains perpétrées par le Maroc au Sahara occidental. Dans la période couverte par le rapport, du 1er avril 2014 jusqu'au 1er mars 2015, relève un total de 265 cas documentés de violations des droits humains, dont la torture, les assassinats, les arrestations arbitraires et la violence, qui a été commis au Sahara occidental par le Maroc. "Ces chiffres sont inacceptables. Même avec la présence de l'ONU, le Maroc jouit d'une impunité totale, lui permettant de commettre des violations des droits de l'homme et d'exploiter les riches ressources naturelles du Sahara Occidental", a déclaré Wichne Pedersen, président de SAIH, dans un communiqué de presse. Le rapport a également souligné la nécessité de réviser et d'élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour inclure la documentation des violations des droits de l'homme. SAIH, par conséquent, a demandé aux autorités norvégiennes de condamner l'occupation par le Maroc du Sahara occidental, appelant à reconnaître, sans plus tarder, le droit du peuple sahraoui à choisir librement son avenir.
Demande à l'ONU d'une solution juste à la question sahraouie L'intergroupe sur le Sahara occidental au Parlement européen (PE) a demandé au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon de trouver rapidement une solution juste à la question sahraouie, conformément aux principes de la légalité internationale, a indiqué lundi l'Agence de presse sahraouie (SPS). Dans une lettre adressée au SG de l'ONU, l'intergroupe s'est dit préoccupé face à la non-progression du processus de paix que supervise la Minurso en raison des "entraves marocaines". "Ces obstacles qui entravent les missions et les efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross ont été accompagnées de violations répétées des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés", indique la même source. Les agressions, les détentions arbitraires, la torture et l'assassinat de civils figurent entre autres violations citées par l'intergroupe.