La Banque européenne d'investissement n'est pas allée par le dos de la cuillère pour rappeler une réalité malheureusement qui n'est pas pour arranger les investissements en Algérie. Il s'agit tout simplement de cette frilosité que traînent les Européens pour concrétiser des accords de partenariat ou d'investir en Algérie. Par la voie de son vice-président, la BEI se dit tout simplement "étonnée par les hésitations d'investisseurs étrangers à aller en Algérie". "Ces investisseurs ont tort", avertit Philippe de Fontaine Vive. Car des potentialités existent, notamment avec le programme complémentaire de soutien à la relance économique dont l'enveloppe est faramineuse (150 milliards de dollars) que l'Algérie n'a jamais consenti pour la sphère économique. "C'est maintenant qu'il faut investir et pas demain", a-t-il indiqué. Pour l'heure, des intentions d'investissements sont certes exprimées par des opérateurs économiques étrangers mais qui attendent leur concrétisation. Pour rappel, lors de sa récente visite à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a clairement fait état de l'écart entre les échanges commerciaux et les investissements. Il y a "plus de commerce que d'investissements et il y encore moins de degré de liberté pour les échanges humains", a fait savoir le chef de la diplomatie algérienne à l'issue de son intervention devant les membres de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Le vice-président de la Banque européenne d'investissement, qui s'est exprimé en marge de la 3e Conférence euro-méditerranéenne des affaires, organisée à Marseille, n'a pas omis les avantages que procure le marché algérien. Phillippe de Fontaine Vive estime que ce marché est "le meilleur de la région sud-méditerranéenne pouvant drainer des investissements étrangers". Les atouts dont dispose l'Algérie sont liés à ses ressources financières. L'Algérie dispose, selon le vice-président de la BEI "de finances publiques suffisantes pour assurer des investissements dans d'importants projets structurants à même de renforcer sa souveraineté nationale et de garantir sa liberté d'action", ajoutant que sur ce plan "l'Algérie n'a pas besoin d'apports européens ou étrangers". Et pour joindre la parole à l'acte, le vice-président de la BEI a fait part des projets de sa banque en Algérie. Il s'agit de la prise de participations dans l'entreprise les Nouvelles conserveries algériennes. "La BEI sera un actionnaire au sein de la NCA. Nous sommes toujours en phase de négociation pour fixer (notre) niveau de participation au sein de cette entreprise algérienne", a-t-il précisé. Par ailleurs, Phillippe de Fontaine Vive a annoncé le projet de création d'une banque méditerranéenne. Selon le vice-président de la BEI "ce projet est en phase de maturation", a-t-il déclaré. Il sera vraisemblablement discuté lors du sommet des chefs d'Etats de cette région, prévu pour juin prochain. Un projet qui entre dans le cadre de création d'une Union méditerranéenne. Une idée lancée par le président français, Nicolas Sarkozy, dont certains pays, à l'image de l'Algérie qui attend que certaines "questions soient clarifiées".