C'est aujourd'hui que débutera la campagne pour la promotion de la consommation de la production locale instituée par le ministère du Commerce. D'ailleurs, il y a quelques jours, intervenant lors de l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio algérienne, le président de la fédération agroalimentaire, M. Abdelwahab Ziani, avait bien expliqué que certaines productions algériennes n'arrivent pas à s'imposer dans le pays, en raison de la concurrence " déloyale " de lobbies étrangers qui font en sorte de soutenir les prix des produits qu'ils commercialisent. " Consommer algérien n'est pas un leurre. Nous sommes même en situation de saturation pour des productions agricoles en particulier ", avait-il affirmé. Pour M. Ziani, il s'avère vital pour l'Algérie de reconquérir les 75% des parts de marché de diverses productions qu'elle détenait par le passé. " Nous avons perdu de nombreuses usines, des professionnels et, en même temps, des centaines de milliers d'emplois ". Pour illustrer ses propos il cite l'exemple du démembrement du secteur de production du concentré de tomate " lequel, dit-il, s'est traduit par la perte de milliers d'emplois ". Indiquant que l'Algérie importe et consommerait pour quelque 12 milliards de dollars/an de produits alimentaires, le président de la Fédération de l'agroalimentaire invite à renverser cette tendance " en commençant par normaliser nos habitudes de consommation ". Et c'est justement dans ce même ordre d'idée que cette campagne nationale pour la promotion de la consommation de la production locale, est instituée sous le slogan "Consommons algérien". Cette campagne durera une semaine à travers les 48 wilayas du pays, avec bien évidemment l'objectif primordial d'inciter le consommateur à orienter ses choix de consommation vers les produits fabriqués localement. Or, pour les consommateurs des produits algériens ne sont pas de qualité alors que pour les responsables des secteurs concernés, la qualité existe seulement c'est la concurrence déloyale qui bloque l'évolution et la concrétisation de la primauté du produit local sur celui importé. Là, il est important de souligner que pour la réussite de cette campagne, y prendront part les pouvoirs publics, les syndicats et les organisations patronales qui consiste en l'organisation d'une multitude d'opérations de communication, d'information, de vulgarisation ainsi que d'ateliers et de conférences à travers tout le territoire national pour expliquer aux consommateurs l'importance de promouvoir la production nationale. "Il est temps d'agir pour sauver et préserver notre production", a relevé le ministre qui a appelé à s'armer de l'esprit de "patriotisme économique". "Il faut que le consommateur algérien comprenne qu'en consommant algérien, il contribue à la création de la valeur ajoutée et d'emplois pour les Algériens, alors qu'en consommant un produit d'importation, il ne fait qu'encourager une entreprise étrangère exerçant dans son pays", a-t-il estimé. Le ministre a appelé, à ce titre, l'ensemble des acteurs (autorités, entreprises et consommateurs) à s'impliquer dans la démarche du gouvernement visant à réduire la facture des importations qui a augmenté d'une manière fulgurante à près de 60 milliards de dollars en 2014, tandis qu'un déficit dans la balance commerciale a marqué ce début de l'année 2015. Il a expliqué que cette campagne était une des mesures qui s'apparente à une "barrière non tarifaire" pour juguler les importations. Ainsi donc cette campagne débutera dans ce contexte par l'organisation par le ministère du Commerce d'une journée d'information, aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi, sur la thématique "Consommons algérien". Une initiative qui sera généralisée à travers l'ensemble des directions du commerce au niveau national et ce, dès aujourd'hui jusqu'au 3 mai prochain. Là, il est important de rappeler d'ailleurs, que le ministre du Commerce, Amara Benyounès a annoncé, en janvier dernier, que le gouvernement s'apprêtait à engager une vaste campagne destinée à sensibiliser le citoyen pour l'orienter à consommer "made in Algeria", la facture alimentaire de l'Algérie étant conséquente, avoisinant les 10 milliards de dollars. Et comme l'a si bien fait remarquer M. Benyounes : "De toute façon, le dernier mot revient au consommateur. Il ne doit consommer que le produit qu'il juge de bonne qualité", a t-il ajouté avant d'exhorter les entreprises nationales à mieux se conformer aux normes de qualité. Enfin, il a relevé la nécessité d'améliorer l'offre nationale en exportations hors hydrocarbures afin de mieux contribuer à la diversification de l'économie nationale.