La quinzième Foire de la production nationale (FPN), prévue du 14 au 22 octobre, a été inaugurée officiellement, hier, par le ministre du Commerce. Plus de 424 exposants y participent, en majorité du secteur privé. Un peu moins que l'année dernière. L'explication : le séisme qui a endeuillé les wilayas d'Alger et de Boumerdès, au-delà des pertes en vie humaine, a provoqué la mise à l'arrêt, parfois même la destruction, de plusieurs unités de production. Les entreprises situées au niveau de ces zones sinistrées ont pratiquement toutes fait l'impasse sur cette importante manifestation économique. La Foire de la production nationale réunira tout de même les fleurons de l'économie nationale, mais aussi des petites et moyennes entreprises qui ont réussi à relever le pari de la concurrence, dans un environnement pourtant très contraignant. C'est un peu cela la nouveauté de cette quinzième édition. Beaucoup d'entreprises, interpellées par la concurrence parfois déloyale des produits importés, ont fait beaucoup d'efforts. Les produits exposés, dans leur majorité, du moins sur le plan du design et de la qualité, n'ont rien à envier à ceux de l'importation. Le ministre du Commerce, en visitant les différents stands, a eu à le constater. Il qualifie les produits de Cevital de “très bons produits, très appréciés même par les Tunisiens”. Beaucoup de produits agroalimentaires le sont aussi. Pas seulement l'agroalimentaire, mais aussi l'ameublement, l'électronique, l'électroménager, pour ne citer que ces secteurs. Les différents partenariats noués avec des firmes étrangères ont eu un effet d'entraînement sur les entreprises 100% algériennes. Des produits que les Algériens voyaient seulement dans les spots publicitaires sur les chaînes de télévision française sont aujourd'hui fabriqués en Algérie. C'est le cas, par exemple, de Danone avec le groupe Djurdjura. La campagne “Consommons national” prend alors tout son sens. Le message vise à délester l'Algérien d'un certain complexe ancré, qui considère que ce qui est importé est nécessairement meilleur. Il vise, ce faisant, à favoriser les produits des entreprises locales qui ont fait des efforts sur le plan de la qualité et des prix. Mais, la campagne “Consommons national”, si elle s'adresse au consommateur algérien, interpelle aussi le producteur, l'industriel, pour offrir justement à ce consommateur un produit de qualité et à un prix concurrentiel. Car, reconnaît-on, même si des efforts ont été fournis par certaines entreprises, “la production algérienne demeure dans sa globalité médiocre et coûteuse”. Avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion de notre pays à l'OMC, il y a risque de voir des pans entiers de notre industrie disparaître. M. R.