"Un journalisme de qualité permet aux citoyens de prendre des décisions éclairées quant au développement de la société. Il contribue également à dénoncer les injustices, la corruption et les abus de pouvoir. Pour cela, le journalisme doit être capable de s'épanouir dans un environnement permettant un travail indépendant, sans ingérence excessive et dans des conditions de sécurité. " Message commun du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, de la Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokovaet du Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein Le 20 décembre 1993, l'Assemblée générale a proclamé le 3 mai Journée mondiale de la liberté de la presse (décision 48/432). Depuis lors, le jour de l'anniversaire de la Déclaration de Windhoek est célébré dans le monde entier comme étant la Journée mondiale de la liberté de la presse. La Journée mondiale de la liberté de la presse est l'occasion de : "célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse; "évaluer la liberté de la presse; "défendre les médias des attaques contre leur indépendance; "se souvenir des journalistes tués parce qu'ils faisaient leur devoir. Ce séminaire s'est déroulé à Windhoek (Namibie) en 1991, et a conduit à l'adoption de la Déclaration de Windhoek sur la promotion de médias indépendants et pluralistes. La Déclaration de Windhoek exigeait l'établissement, le maintien et la promotion d'une presse pluraliste, libre et indépendante et mettait l'accent sur l'importance d'une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie au sein d'un Etat, ainsi que pour le développement économique. La Journée mondiale de la liberté de presse est célébrée le 3 mai de chaque année, date à laquelle la Déclaration de Windhoek a été adoptée.
Histoire Même si l'on célèbre depuis 1993 la Journée mondiale de la liberté de presse, celle-ci s'enracine encore plus loin dans l'histoire des Nations Unies. En effet, il est stipulé, dans l'Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." Aujourd'hui, dans le monde entier, le 3 mai est devenu l'occasion d'informer le public à propos des violations du droit à la liberté d'expression et le moment de se rappeler que plusieurs journalistes risquent la mort ou la prison en transmettant la nouvelle aux gens. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), qui coordonne chaque année les activités qui soulignent le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de presse, c'est : "une journée d'action, qui favorise et permet de mettre sur pied des initiatives qui visent la défense de la liberté de la presse. "Une journée d'évaluation, afin de dresser le portrait de la liberté de la presse à travers le monde. "Une journée de rappel, qui permet de rappeler aux Etats le respect des engagements qu'ils ont pris envers la liberté de la presse. "Une journée d'alerte, pour alerter le public et accroître la sensibilisation à la cause de la liberté de la presse. "Une journée de réflexion, pour stimuler le débat parmi les professionnels des médias sur les problèmes qui touchent la liberté de la presse et l'éthique professionnelle. "Une journée commémorative en mémoire des journalistes qui ont perdu la vie pendant qu'ils exerçaient leur profession. "Une journée d'appui envers les médias qui sont victimes de mesures qui entravent la liberté de la presse ou qui visent à l'abolir.
Une seule arme... la presse La liberté de la presse est considérée comme une pierre angulaire des droits de la personne et comme une assurance que les autres droits seront respectés. Elle favorise la transparence et une bonne gouvernance et représente, pour la société, la garantie que régnera une véritable justice. La liberté de la presse est le pont qui relie la compréhension et le savoir. Elle est essentielle à l'échange d'idées entre les nations et les cultures, qui est lui-même une condition menant à une compréhension et à une coopération durables. Vers une meilleure couverture de l'information, l'égalité des genres et la sécurité des médias à l'ère du numérique En 2015, l'UNESCO, l'agence des Nations Unies mandatée pour promouvoir et protéger la liberté de la presse à travers le monde, a nommé Christiane Amanpour, prestigieuse journaliste britannique et correspondante internationale en chef pour CNN, Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO pour la liberté d'expression et la sécurité des journalistes. L'UNESCO se focalisera sur trois thèmes pour cette Journée mondiale de la liberté de la presse : "La nécessité d'un " journalisme de qualité ", qui soit précis et indépendant, reste une préoccupation constante dans un paysage médiatique en perpétuelle évolution de par les divers développements technologiques et commerciaux. "Le déséquilibre de genre persiste dans les médias, 20 ans après la Déclaration de Beijing et son Programme d'action. Trop peu de femmes journalistes parviennent à accéder à des postes de responsabilités dans les médias. C'est pour cette raison que plus de la moitié des intervenants de la conférence seront des femmes, des cadres et des professionnels des médias du monde entier. " La sécurité numérique, qui demeure un sujet de préoccupation croissant car les communications numériques rendent difficile la sécurité des journalistes et de leurs sources. La cérémonie annuelle du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano se tiendra le 3 mai 2015 à la Librairie nationale de Lettonie à Riga. Le lauréat est le journaliste syrien et militant des droits de l'homme Mazen Darwish, actuellement emprisonné.
La naissance du concept de " liberté d'expression " Un certain nombre d'événements firent germer l'idée de liberté d'expression. Cette histoire s'inscrit dans le développement des libertés, qui est posé notamment par le développement du christianisme au sein de l'Empire romain et les droits que des empereurs, notamment Constantin, leur accordèrent. C'est à la Renaissance qu'apparut une première plaidoirie en faveur de la liberté d'expression au sein même du christianisme : Sébastien Castellion, humaniste réformé originaire du Bugey, s'opposa en 1544 à Calvin et aux Genevois sur la question de l'interprétation de la Bible, leur reprochant d'avoir exécuté Michel Servet qui niait le dogme de la Trinité1. Par la suite, on peut trouver dans les divers accords pour donner aux protestants la liberté de culte et de conscience en France, notamment dans l'édit de Nantes, à la fin du XVIe siècle, des éléments qui contribuèrent à ouvrir plus tard cette idée. La période des " Lumières ", à partir du milieu du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, germa dans toute l'Europe et contribua fortement à son avènement. Il s'agissait d'obtenir une attitude de tolérance d'un pouvoir politique et/ou religieux à priori absolu. Le mouvement des Lumières déboucha sur la Révolution française de 1789 qui cristallisa dans toute l'Europe la notion de Liberté d'expression à travers la première Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Après la Révolution française la liberté d'expression devint le véhicule d'autres conquête de la liberté au sein de l'humanité, notamment la liberté de la presse, le pluralisme politique l'l'abolition de l'esclavage et la lutte contre le racisme. Les grandes organisations internationales, telles que l'ONU, l'Union européenne et le développement des mouvements associatifs et syndicaux contribuent fortement à son enracinement parmi les peuples.
Protection par le droit international Elle est citée à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 (résolution sans valeur contraignante) comme suit : " Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. " La Déclaration universelle des droits de l'homme ne spécifie pas les conditions particulières ni restrictions à cette liberté d'expression, cependant, un certain nombre de juridictions, sous l'égide des Nations unies et des pays y adhérant restreignent toutefois cette liberté en interdisant les propos incitant à la haine raciale, nationale ou religieuse et relevant de l'appel au meurtre qui sont des délits interdits par la loi. (Aussi relative article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966). Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté par l'Assemblée générale des Nations unies et qui est un traité international applicable par ses signataires, précise que la liberté d'expression comprend " la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce sans considération de frontière " (article 19).
Importance La liberté d'expression est bien souvent la première des libertés éliminées dans les régimes totalitaires. Depuis la fin du XXe siècle, l'apparition de modes de communications de masse comme l'Internet et la difficulté des Etats et du droit à s'adapter à de telles évolutions techniques ont remis en avant les problèmes liés : "d'une part au " contrôle " de la liberté d'expression ; "d'autre part à d'éventuelles mainmises sur celle-ci.
La liberté d'expression, une liberté encadrée L'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 apporte une limite au fait que chacun puisse révéler sa pensée à autrui notamment par l'idée que l'expression est libre, sous la seule réserve des abus auxquels elle donnerait lieu. L'exemple le plus criant se trouve à l'article 14 de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications " présentant un danger pour la jeunesse ", lesquelles peuvent faire l'objet, par arrêté du ministre de l'Intérieur, de restrictions quant à leur diffusion et commercialisation lorsqu'elles présentent " un danger pour la jeunesse en raison de leur caractère licencieux ou pornographique ou de la place faite au crime, à la violence, à la discrimination ou à la haine raciale, à l'incitation à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ". Ce régime d'interdiction administrative dit préventif ne se rencontre pas uniquement dans le cadre de la presse mais trouve également application pour le cinéma (régime d'autorisation préalable des films au niveau national) ou encore pour la communication audiovisuelle (avec les lois des 30 septembre 1986 et 17 janvier 1989 qui contribuent à instituer de nouvelles instances de régulation de l'audiovisuel). La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse limite également la liberté d'expression par l'instauration d'un régime répressif en prévoyant des incriminations pénales pour la diffamation et l'injure. L'article 29 de la même loi définit la diffamation comme étant " Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé " et l'injure comme étant " toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait ". La liberté d'expression rencontre aussi une sévère limitation quant au respect de la vie privée (article 226-1 du Code pénal) et du droit à l'image. L'affaire du Grand Secret où le médecin de l'ancien président de la République François Mitterrand s'était vu interdire la diffusion de son livre pour violation du secret médical en est une belle illustration (Paris 23 mai 1997 et Civ. 1ère 14 décembre 1999, JCPG 2000, II, 10241, concl. C. Petit). " La liberté d'expression n'est peut-être pas la première des libertés (la liberté d'aller et venir est la première liberté, la liberté prioritaire qui conditionne et passe avant toutes les autres), mais elle est certainement la première liberté des Modernes… La liberté d'expression est la liberté occidentale, par excellence ".