L'avion de chasse marocain, de type F-16 abattu dimanche dernier dans le ciel du Yémen, par des tirs de défense antiaérienne des rebelles Houthis, n'a toujours pas été retrouvé. L'avion a été mis à la disposition de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite pour la restauration de la légitimité au Yémen. Cette coalition arabe bombardé depuis le 26 mars les miliciens houthis, alliés à l'Iran et les unités fidèles à l'ex-président yéménite, Ali Abdallah Saleh, dans le but de rétablir au pouvoir le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, en exil à Riyad. Selon un nouveau communiqué du service de presse de l'Inspection Générale des Forces armées royales (FAR) du Maroc, "l'authentification du flot d'informations publiées suite à la disparition de cet avion et la confirmation qu'il s'agit du pilote et de l'avion disparus, sont rendues difficiles par le fait que le lieu du crash se trouve en zone ennemie". Ainsi, le Maroc reste sans nouvelles du pilote de l'avion, l'aviateur du second avion qui volait en formation avec le chasseur abattu n'ayant pas pu s'assurer de son sort, pas plus qu'il n'a pu voir si le pilote avait pu s'éjecter ou non. Toutefois, des images des débris du F-16 sont publiées sur les réseaux sociaux par des rebelles Houthis qui ont revendiqué la destruction de l'appareil. Aussi, la chaîne de télévision Al Massirah, contrôlée par les Houthis, a affirmé lundi que des canons anti-aériens avaient abattu un F-16 dans le secteur de Wadi Nachour, dans la province de Saada (nord-ouest du Yémen), un bastion houthi près de la frontière saoudienne. "Nous avons maintenant la confirmation que l'appareil est tombé et nous avons pu le localiser", a dit sur la chaîne Al Arabiya le général saoudien Ahmed Asseri, porte-parole de la coalition formée à l'initiative de Riyad. "Nous ignorons le sort du pilote mais nous tenons les miliciens houthis et leurs alliés responsables de sa sécurité", a-t-il ajouté.
La chute due à un problème technique ou une erreur humaine La chute d'un avion de combat F-16 marocain au Yémen est due à un problème technique ou à une erreur humaine, et non à des tirs ennemis, a affirmé mardi le porte-parole de la coalition, alors que le sort du pilote reste incertain. Nous sommes vraiment sûrs que l'avion n'a pas été abattu, a déclaré le général de brigade Ahmed al-Assiri, précisant que le pilote, porté disparu, évoluait en formation avec d'autres appareils. Ces derniers n'ont noté aucun tir au sol en direction du F-16, a-t-il indiqué. Nous demandons aux milices (houthies) de se montrer responsables s'il est en vie, et (de restituer) son corps s'il est mort, a ajouté M. Assiri. Les rebelles chiites Houthis ont annoncé lundi avoir abattu un avion de la coalition, peu après que le Maroc, membre de cette coalition, eut rapporté que l'un de ses avions de combat avait été porté disparu au Yémen. La télévision Al-Massirah des rebelles a montré les débris de ce qui semble être un avion portant la marque du drapeau marocain et d'autres images d'un corps au milieu des décombres. Dans un communiqué, les Forces armées royales marocaines (FAR) ont appelé mardi matin à ne pas tirer de conclusions hâtives, affirmant que l'authentification du flot d'informations était toujours en cours. La confirmation qu'il s'agit du pilote et de l'avion disparus est rendue difficile par le fait que le lieu du crash se trouve en zone ennemie, ont-elles ajouté. Interrogée par des médias à son domicile de Casablanca, la famille du lieutenant Yassine Bahti, 26 ans, a dit garder l'espoir qu'il soit toujours en vie. J'espère que mon fils est en vie et qu'il retrouvera sa terre natale au plus vite, a dit son père, Nordine Bahti, un instituteur. S'il est vivant qu'ils me le ramènent, s'il est mort qu'ils me le ramènent également. Moi je veux mon fils, c'est tout ce que je veux, a renchéri sa mère, Rachida Hadidi, très émue. La quasi-totalité des quotidiens marocains ont fait mardi leur une sur la perte de ce F-16 et le sort du jeune pilote, dont de nombreuses photos circulent sur les sites d'informations et les réseaux sociaux. D'après les médias marocains, six F-16 des FAR participaient jusque-là aux opérations militaires de la coalition sunnite au Yémen. Fin mars, Rabat avait expliqué avoir décidé d'apporter toutes les formes d'appui à la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans ses dimensions politique, de renseignement, logistique et militaire. Le Maroc est un proche allié de l'Arabie saoudite. En 2011, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe les six monarchies arabes de la péninsule dont Ryad, lui avait proposé --ainsi qu'à la Jordanie-- de les rejoindre. Ce projet n'a pas abouti mais l'organisation avait créé au cours des mois suivants un fonds de cinq milliards de dollars en faveur des deux pays.