Les frappes aériennes lancées jeudi au Yémen par une coalition dirigée par l'Arabie Saoudite ont été présentées comme un «succès» par son porte-parole et une «agression totalement injustifiée» par le chef des Houthis. «Les frappes ont été un succès et se poursuivront jusqu'à ce que les objectifs soient atteints», a indiqué Ahmed Assiri, porte-parole de la coalition qui regroupe dix pays, lors d'une conférence de presse à Riyad. Il a également indiqué que la coalition n'envisageait pas pour le moment de lancer une offensive terrestre en complément des raids aériens. Pour sa part, le chef des rebelles houthis au Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a exhorté jeudi, depuis Sanaa, ses partisans à lutter contre l'intervention militaire menée par l'Arabie Saoudite dans son pays. Il a également qualifié ces frappes aériennes d'«agression totalement injustifiée», prévenant que les Yéménites «ne vont pas rester sans réagir». Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, est arrivé jeudi à Riyad avant de s'envoler pour l'Egypte pour prendre part à un sommet arabe samedi et dimanche à Charm El-Cheikh, a annoncé l'agence de presse saoudienne SPA. M. Hadi est arrivé en Arabie Saoudite, le jour même où ce pays lançait, à sa demande, une opération militaire au Yémen baptisée «Tempête décisive», en lançant des frappes sur différentes positions des rebelles houthis, qui contrôlent déjà plusieurs villes du Yémen dont la capitale Sanaa et se sont approchés ces derniers jours d'Aden. De leur côté, les Etats-Unis envisagent de fournir du ravitaillement en vol et d'envoyer des avions radars pour aider la coalition menée par l'Arabie Saoudite dans son opération au Yémen contre les rebelles Houthis, ont indiqué des responsables militaires américains. Pour sa part, le président iranien Hassan Rohani a condamné jeudi «l'agression militaire» contre le Yémen lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique David Cameron, selon le site de la présidence iranienne. Parlant de «l'agression militaire de ce (jeudi) matin contre le Yémen», le président Rohani a «condamné toute intervention militaire dans les affaires intérieures des pays indépendants», en appelant «les pays de la région à éviter toute action qui accentue la crise» au Yémen. Le président yéménite en Arabie Saoudite Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi est arrivé jeudi à Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite avant de s'envoler pour l'Egypte pour prendre part à un sommet arabe samedi et dimanche à Charm El-Cheikh, a annoncé l'agence de presse saoudienne SPA. L'opération «Tempête décisive» a été déclenchée par des frappes sur différentes positions des rebelles houthis, qui contrôlent déjà plusieurs villes du Yémen dont la capitale Sanaa et se sont approchés ces derniers jours d'Aden, la grande ville du sud où s'est réfugié le chef de l'Etat yéménite. Des informations ont également circulé jeudi sur sa présence au sultanat d'Oman, mais elles n'ont pas été confirmées. Sa participation au sommet arabe a été annoncée à la presse au Caire par le ministre yéménite des Affaires étrangères, Riyad Yassine. L'Arabie Saoudite renforce la sécurité aux frontières et à l'intérieur du royaume L'Arabie Saoudite a ordonné jeudi un renforcement de la sécurité aux frontières et à l'intérieur du royaume après l'intervention militaire contre les rebelles houthis au Yémen, et promis de sévir «fermement» contre tous ceux qui porteraient atteinte au pays. Le ministre de l'Intérieur saoudien, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Adel Aziz, a appelé à renforcer les mesures de sécurité «aux frontières du royaume et autour de tous les bâtiments publics, des installations pétrolières et industrielles», au terme d'une réunion des chefs des forces de sécurité qu'il a présidé, selon l'agence de presse saoudienne SPA. L'Arabie Saoudite a lancé dans la nuit ses avions de combat pour bombarder des positions des milices houthies, notamment à Sanaa, dans une opération militaire «impliquant, selon elle, plus de 10 pays», pour défendre le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, confronté à la rébellion des Houthis. Cette opération répond, selon Riyad, à une offensive militaire des Houthis et de leurs alliés, qui ont progressé mercredi vers Aden (sud) où s'est réfugié le président Hadi après avoir fui Sanaa où il était assigné à résidence par les miliciens. Plus tôt, le Koweït, membre de la coalition qui est intervenue militairement contre des rebelles houthis au Yémen, a déclaré avoir renforcé la sécurité autour de ses installations pétrolières. Ces mesures de «précaution» concernent toutes les installations pétrolières, à l'intérieur et à l'extérieur du pays