C'était certes une victoire étriquée et très lente à se dessiner face à l'Atletico mais elle était largement méritée. Et les trois points qui manquaient pour la quête du titre ont quand même étaient arrachés brillamment par le Barça. La formation catalane a repris son dû à son adversaire du jour dans le stade du désormais ex-champion, comme un clin d'œil du destin. Un passage de temoin qui illustre aussi la différence assez nettre des styles de jeu des deux équipes. Cette saison, c'était place au spectacle et il n'y avait personne d'autre que Messi qui pouvait offrir ce trophée et illustrer le mieux le succès du beau jeu et du panache d'une équipe qui a su gommer ses errements de la phase aller pour finir la course en tête comme un coureur de fond qui déposait ses adversaires un par un et laissait le meilleur pour la fin. L'absence de Luis Suarez, toujours blessé aux ischio-jambiers de la cuisse gauche, n'a pas trop perturbé l'animation offensive du Barça aujourd'hui face à la rude défense des Colchoneros. Grâce à une rapidité de passes toujours aussi redoutable et la générosité de Pedro en attaque, les hommes de Luis Enrique ont maintenu une pression constante sur l'Atletico tout au long de cette rencontre. Barça largement au dessus Mais comme souvent face aux protégés de Diego Simeone, il faut se montrer très efficace sur les occasions qu'on se procure au risque de voir un mur de plus en plus épais se dresser contre soi au fil des minutes. En première période c'est surtout Messi qui a longtemps buté sur Oblak et la défense de l'Atletico. Toujours au bon endroit dans la surface il voyait le portier adverse sur la plupart des trajectoires de ses frappes (12e, 13e), alors que son tir passait au dessus (18e), l'Argentin voyait sa tentative de la tête dans la surface déviée par la main de Gimenez (20e). Une main qui aurait dû amener un penalty au Barça, mais l'arbitre a jugé que c'était involontaire de la part du défenseur. Mr. Mallenco a jugé le tirage de maillot sur Dani Alves en dehors de la surface (33e), pour ce coup il ne s'est pas trompé et le coup franc qui s'ensuivit a quand même permis à Messi d'envoyer son ballon sur la transversale.Une autre tentative lointaine de Dani Alves, qui a vu sa belle frappe repoussée en corner par le gardien slovène de l'Atletico (45e), aurait pu permettre au Barça de mener à la mi-temps. Il était donc assez illogique de voir les deux équipes se séparer sur un score nul et vierge à la pause tant les Catalans ont asphyxié les Madrilènes dans leur moitié de terrain par la variation des offensives et par une envie et une fougue remarquables dans le développement des actions. Mais les hommes de Diego Simeone ont quand même eu une grosse opportunité en début de match d'ouvrir le score par l'intermédiaire de Gimenez (8e) qui a permis à Bravo de sortir une parade réflexe dans la surface suite à une belle tête du défenseur des Matelassiers. C'était loin d'être suffisant pour perturber la quiétude des Catalans, et on attendait beaucoup plus de la part de l'ex champion d'Espagne qui a gagné 14 matches sur 19 cette saison à domicile. C'était un peu mieux par la suite, notamment en début de seconde période, quand les Matelassiers ont pris un peu plus de risques offensivement grâce à un meilleur rendement des milieux de terrain. Tour à tour, Griezmann (49e), Godin (51e) puis Fernando Torres (55e) ont tenté leurs chances face à Bravo, mais en vain.
Messi en sauveur, naturellement C'est au moment où le rythme de ce match a complètement descendu et que les deux équipes baissaient d'un ton au niveau de l'engagement et de l'agressivité que Messi a trouvé son inspiration et son efficacité pour offrir aux siens le titre de champion d'Espagne tant attendu. Suite à une-deux dans un trou de souris avec Pedro à l'entrée de la surface de l'Atletico, le quadruple ballon d'or a trompé la vigilance des défenseurs adverses d'une magnifique frappe sèche qui ne laissait aucune chance au portier adverse (67e, 0-1). Le 41ème but de la saison de l'Argentin était suffisant aux Catalans pour décrocher ce graal qui leur tendait le bras depuis presque deux mois et ce fameux Clasico gagné face au Real au Camp Nou. Les occasions manquées de Neymar (69e, 71e) et le coup franc de Messi repoussé par Oblak (90e) n'étaient qu'anecdotiques car l'Atletico n'a pas eu la force, ni même l'envie nécessaire pour aller perturber les Catalans en fin de rencontre. La frappe tendue de Siqueira en fin de match repoussée par Bravo en corner (87e) était la seule occasion notable des partenaires de Griezmann en fin de match. Réunis dans un cercle, les Barcelonais ont exulté comme il fallait pour célebrer ce 23ème sacre national après tout les Colchoneros ne se sont pas gênés de montrer leur ivresse et leur joie la saison passée au Camp Nou lors de la 38ème journée pour fêter leur sacre à eux. On n'oubliera sans doute pas le mérite de Luis Enrique, qui se dirige vers un triplé inédit pour sa première année sur le banc catalan. Ca ne vous rappelle personne ?
Victoire insuffisante pour le Real Madrid Le Real Madrid savait le titre plus qu'illusoire depuis le week-end dernier, à cause des quatre points de retard au classement sur Barcelone. Mais les Madrilènes ont assuré de leur côté et espérer sans doute un coup de pouce de l'Atlético Madrid. C'est l'inévitable Cristiano Ronaldo qui se montrait dangereux d'entrée mais sa tête passait à côté (14e). Le reste de la première période était brouillonne de la part des merengues. Ils avaient la possession mais n'arrivaient que peu à inquiéter Kiko Casilla, le portier de l'Espanyol. Les Catalans se montraient dangereux par intermittence.
CR7 futur " Pichichi " ? Au retour des vestiaires, le Real repartait mieux et Cristiano Ronaldo ouvrait le score (0-1, 59e). Sur une passe de Benzema, à la limite du hors-jeu, le Portugais, d'une frappe croisée, trompait Casilla. Après ce but, les Madrilènes déjouaient et l'Espanyol se reprenait. Sanchez Mata n'était pas loin d'égaliser (70e) mais c'était finalement Stuani, suite à une énorme erreur de Navas, qui remettait les équipes à égalité (1-1, 73e). Le Real Madrid n'était pas pour autant abattu et Marcelo redonnait l'avantage aux siens. Sur un coup-franc mal dégagé, le Brésilien combinait avec CR7 et frappait en pleine lucarne (1-2, 79e). Les Madrilènes semblaient enfin lancés et Ronaldo faisait le break. Côté gauche, Chicharito centrait pour le Portugais, qui en pleine course, ajustait le gardien (1-3, 83e). Dans les dernières minutes de la partie, il inscrivait même un triplé sur un centre de James Rodriguez au second poteau, Ronaldo plaçait sa tête (1-4, 91e). Une victoire insuffisante pour le Real Madrid car Barcelone s'est imposé (0-1) contre l'Atlético Madrid. Avec son triplé, Cristiano Ronaldo en est à 45 buts cette saison en Liga et devrait remporter le titre de " Pichichi. " Karim Benzema est lui sorti en grimaçant (62e).