Le ministre des Ressources en eau et de l'environnement Abdeouahab Nouri participe à la 4ème conférence panafricaine sur l'assainissement et l'hygiène en Afrique (AfricaSan) qui débute aujourd'hui et se prolongera jusqu'au 27 du mois en cours au Sénégal. Cette conférence se tiendra sous le thème: "faire de l'assainissement pour tous, une réalité en Afrique". Et les participants doivent donc examiner "une nouvelle série d'objectifs et d'indicateurs pour aider à accélérer le progrès vers la couverture universelle en matière d'assainissement", selon le communiqué. Encore faut-il bien noter que seront présents à cette rencontre quelque 500 participants et 40 ministres dans la perspective de faire le point sur les progrès réalisés par les pays africains depuis l'AfricaSan3 tenue en 2008, notamment pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d'assainissement à fin 2015 "et pour œuvrer vers l'agenda de développement post 2015, de sorte que nul ne soit privé du droit à l'assainissement en Afrique", indique un communiqué du ministère. Là, il est important de rappeler qu'en réalité la politique publique menée par l'Algérie en la matière visait, en premier lieu, à garantir durablement aux ménages un approvisionnement en quantité suffisante, en qualité requise et à des tarifs équitables et progressifs permettant de mieux gérer la demande. L'approche des autorités algériennes est aussi axée sur le renforcement de l'accès au service public de l'assainissement pour assurer la salubrité du cadre de vie et la protection des écosystèmes hydriques. Il faut également préciser que les actions engagées par les pouvoirs publics, durant les 15 dernières années, avaient permis de porter le taux de raccordement individuel de la population au réseau public d'eau potable à 97% en 2014 contre 78% en 1999 avec une dotation moyenne passée de 123 litres par jour/habitant en 1999 à 175 l/j/hab en 2014. En matière d'assainissement, l'extension et la réhabilitation des réseaux ont permis de passer d'un taux de raccordement de 72% en 1999 à 89% en 2014. Sur le plan africain et concernant l'accès à l'eau potable dans les pays en développement dont ceux de l'Afrique subsaharienne particulièrement, l'Algérie a plaidé pour l'élaboration d'une définition commune de la gestion durable de l'eau dans le cadre des Objectifs de développement durables (ODD) qui prendront, prochainement, le relais des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) définis en 2000 par l'ONU pour réduire les aspects de la pauvreté. La notion de la gestion durable de l'eau doit faire l'objet, selon l'Algérie, d'une définition commune qui prend notamment en compte les aspects liés à la rareté de la ressource et à l'inégalité dans sa répartition. Faut-il noter que 89% de la population mondiale, soit 6,1 milliards de personnes, ont accès à des sources améliorées d'eau potable, constatant que ce chiffre est supérieur à la cible des OMD fixée à 88%. Il est à souligner, toutefois, que 11% de la population mondiale, soit 783 millions de personnes, n'ont toujours pas accès à l'eau potable, notant que les moyennes mondiales masquent d'importantes disparités. En effet, seuls 61% des habitants de l'Afrique subsaharienne ont accès à des sources d'eau améliorées, alors que plus de 40% de la population mondiale qui n'ont pas accès à l'eau potable vivent en Afrique subsaharienne. Les ruraux africains sont encore plus mal lotis avec un taux d'accès à l'eau potable inférieur à 50%. De surcroît, quelque 2,5 milliards de personnes à travers le monde ne bénéficient toujours pas d'un assainissement amélioré, d'où le risque de maladies à transmission hydrique, le risque pour leur sécurité et une atteinte à leur dignité, a ajouté le ministre. L'Algérie qui dispose de 166 stations d'épuration en exploitation et de 66 autres programmées dans le plan 2015-2019, fera ainsi part de son expérience dans ce domaine au cours de cette conférence de Dakar. Créée en 2004 par les ministres africains chargés de l'eau (AMCOW), cette rencontre vise à élever le degré de priorité donné à l'assainissement, a-t-on encore souligné. Enfin, à rappeler également que le concept des Objectifs de développement durable (ODD) est né de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio+20 organisée en 2012, et devra être adopté lors de l'assemblée générale de l'ONU en septembre prochain.