La coalition de l'opposition de droite, menée par Lars Løkke Rasmussen, a remporté les élections législatives au Danemark, a annoncé hier la télévision publique DR. La Première ministre sortante, la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, a reconnu sa défaite. L'opposition rassemble le parti libéral de M. Rasmussen et le parti populaire danois (DF), xénophobe et eurosceptique. Elle a obtenu 90 sièges contre 85 pour les sociaux-démocrates. Le décompte des voix est toujours en cours au Groenland et aux îles Féroé. Mme Thorning-Schmidt a concédé sa défaite face à l'opposition de droite et démissionné dans la foulée de la tête de son parti. "Nous n'avons pas gagné les élections et nous avons été battus au 'finish'", a lancé à ses partisans la chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2011.
Le parti xénophobe grand vainqueur "Le leadership, c'est de savoir démissionner au bon moment. Et ce moment, c'est maintenant", a-t-elle ajouté. Elle a dirigé la formation durant dix ans. "Demain, j'irai voir la reine pour lui dire que le gouvernement démissionne. C'est maintenant à Lars Løkke Rasmussen d'essayer de former un gouvernement", a-t-elle dit les larmes aux yeux à ses supporteurs. Le grand vainqueur de l'élection est le parti populaire danois, formation anti-immigration, qui gagne 15 sièges, et sur lequel Lars Løkke Rasmussen va devoir composer pour gouverner.
La Première ministre reconnait sa défaite La Première ministre danoise, la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, a reconnu tôt hier sa défaite aux élections législatives du 18 juin. Demain j'irai voir la reine pour lui dire que le gouvernement démissionne. C'est maintenant à Lars Lokke Rasmussen (leader du bloc de droite) d'essayer de former un gouvernement, a-t-elle dit les larmes aux yeux à ses supporters réunis. Il doit être content car le Danemark est en bonne forme, a-t-elle insisté. Mme Thorning-Schmidt, qui fut la première femme à occuper le poste de Premier ministre au Danemark, a annoncé qu'elle démissionnait également de sa fonction de présidente du parti social-démocrate qu'elle a dirigé pendant 10 ans. Main dans la main avec son mari, le Britannique Stephen Kinnock, la chef du gouvernement n'a fait qu'une brève apparition à la soirée électorale des sociaux-démocrates, qui ont réalisé une bonne élection, obtenant trois sièges supplémentaires qu'en 2011 avec 47 mandats.
Suspendues à un fil L'issue des élections législatives au Danemark était incertaine la veille. Les sondages à la sortie des bureaux de vote après la fin du scrutin donnaient une très légère avance à l'opposition de droite. Tout devrait se jouer au comptage. Ces sondages ne tenaient pas compte des quatre sièges attribués aux territoires autonomes du Groenland et des îles Féroé, où des bureaux étaient encore ouverts en raison du décalage horaire. Le comptage de ces votes, qui ne pourra y commencer que plus tard dans la soirée, devrait être décisif pour déterminer le vainqueur des élections. Selon la chaîne de télévision TV2, il devrait faire pencher la balance en faveur du bloc de gauche et permettre à la social-démocrate Helle Thorning-Schmidt de rester à la tête d'un gouvernement de coalition. Avec entre 25,1% et 25,7% des suffrages, les sociaux-démocrates enregistreraient un meilleur score qu'en 2011, lorsqu'ils en avaient obtenu 24,8%. Venstre, traditionnellement le plus grand parti de droite, reculerait avec autour de 20% des suffrages contre 26,7% en 2011. Le chef de Venstre, Lars Lokke Rasmussen, a été Premier ministre entre 2009 et 2011. Il a gouverné avec le soutien au Parlement du Parti populaire danois (anti-immigration) , DF, qui réaliserait son meilleur score, soit entre 18,3% et 18,5% des suffrages, contre 12,3% enregistrés en 2011. Le DF n'a pas fait connaître sa position quant à une éventuelle entrée au gouvernement. "Nous sommes un parti que ce pays doit prendre au sérieux", s'est félicité son président, Kristian Thulesen Dahl, à son arrivée à la soirée électorale. "C'est une fête pour la démocratie", a-t-il jugé après avoir partiellement chanté avec d'autres militants "You'll never walk alone", l'hymne de l'équipe de football anglaise Liverpool dont il est un ardent supporter.
Remontée spectaculaire La campagne a été dominée par les questions économiques et l'immigration. La gauche au pouvoir a réussi au cours des dernières semaines une remontée spectaculaire dans les sondages, surfant sur la reprise économique. "C'est une élection incroyablement importante pour le Danemark", avait affirmé Mme Thorning-Schmidt, 48 ans, avant d'entrer dans l'isoloir. Les Danois "savent ce qu'ils ont avec moi. Ils ont une économie sûre et une bonne protection sociale", avait-elle ajouté. La bonne santé économique du pays, avec des prévisions de croissance relevées de 1,4% à 1,7% pour 2015, lui a permis de gagner près de sept points dans les sondages en quelques jours. Cette remontée a compromis la facile victoire promise à l'opposition, conduite par Lars Lokke Rasmussen.
Relance "confisquée" Agé de 51 ans, M. Rasmussen revendique la paternité de la relance. Il accuse sa rivale, qui a mis en œuvre un programme d'inspiration libérale avec réductions d'impôts à la clé, de la lui avoir confisquée. "Dans les faits, c'est seulement parce que Lars Lokke Rasmussen est encore plus impopulaire qu'elle n'est populaire. Dans l'absolu, elle n'est pas populaire", souligne Rune Stubager, professeur de sciences politiques à l'université d'Aarhus (centre). Sur le plan social, les deux blocs ont affiché leurs divergences pendant la campagne. Venstre veut plafonner les dépenses sociales tandis que Mme Thorning-Schmidt insiste sur l'importance d'"une société solidaire". Les Danois élisent les 179 députés du Folketing, le Parlement monocaméral.