Le Danemark a élu pour la première fois, avant-hier, soir une femme Premier ministre, mettant fin à dix ans de gouvernement de droite. Après le décompte quasi complet des votes, la coalition de gauche menée par les sociaux-démocrates de Helle Thorning-Schmidt remportait une courte majorité des 179 sièges que compte le Parlement danois. "Nous l'avons fait. Nous avons écrit l'histoire", a lancé à ses partisans Helle Thorning-Schmidt, 44 ans. "Aujourd'hui, il y a un changement de direction au Danemark". Le chef du gouvernement sortant Lars Loekke Rasmussen a reconnu sa défaite, précisant qu'il présenterait sa démission à la reine Margreth. "Ce soir je remets les clés du bureau de Premier ministre à Helle Thorning-Schmidt. Et chère Helle, prenez bien soin d'eux. Vous ne faites que les emprunter", a-t-il lancé. L'opposition a remporté 89 des sièges contre 86 pour la coalition de droite, d'après les résultats préliminaires en attendant ceux des territoires semi-autonomes du Groenland et les îles Féroé, qui représentent quatre sièges. La coalition de gauche devrait gagner au moins deux de ces sièges. Cela fait dix ans que les sociaux-démocrates danois sont dans l'opposition. Dix ans au cours desquels la coalition rassemblant Libéraux et Conservateurs est restée au pouvoir grâce au soutien au parlement du Parti d'extrême droite anti-immigrés, le Parti du peuple danois (DP) de la très vocale Pia Kjaersgaard, 64 ans, devenue faiseuse de rois. Pour prix de son soutien, le Danemark, autrefois l'un des pays les plus accueillants d'Europe, a mis en oeuvre l'une des législations les plus dures du Vieux Continent en matière d'immigration.