Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé samedi "l'arrogance" des Etats-Unis, affirmant que les relations avec ce pays resteraient antagonistes. Ces déclarations interviennent alors que l'Iran et le groupe des pays du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont englués à Vienne dans des négociations difficiles sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. "Les Etats-Unis sont le parfait exemple de l'arrogance, préparez-vous à encore plus de combat contre l'arrogance", a affirmé le numéro un iranien lors d'un discours devant des étudiants à Téhéran, dans des propos diffusés sur le compte Twitter qui lui est associé (àkhameneiïir). L'Iran et les Etats-Unis n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980 mais les ministres des Affaires étrangères des deux pays négocient depuis des mois pour parvenir à un accord qui garantirait la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions imposées à la République islamique. Devant les étudiants, le guide iranien a fustigé les "sources étrangères et les centres occidentaux biaisés" qui selon lui donnent une mauvaise image de l'Iran, sans davantage de précisions. Les Occidentaux soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie. Les négociations sur le nucléaire sont entrées samedi dans leur troisième semaine sans qu'il y ait de signes d'un accord rapide, l'Iran refusant de se fixer une échéance et les Etats-Unis indiquant que des "questions difficiles" perdurent.
Une rencontre Kerry / Zarif "positive" Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a jugé de "positif" son entretien avec son homologue iranien Javad Zarif concernant la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire iranien. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré que son entretien à Vienne avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif a été positif, lui permettant d'espérer la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire iranien, a annoncé hier l'agence Bloomberg. "Je pense qu'on est près de prendre des décisions réelles. Je dirais, compte tenu de l'existence de plusieurs questions complexes à résoudre, que j'ai de l'espoir", a indiqué le chef de la diplomatie américaine. Samedi, le chef de la diplomatie iranienne Javad Zarif a eu plusieurs entretiens bilatéraux avec ses homologues américain et français John Kerry et Laurent Fabius, ainsi qu'avec la chef de la diplomatie européenne Fédérica Mogherini. Une source au sein de la délégation iranienne a déclaré hier que l'accord sur le programme nucléaire iranien pourrait être conclu dans la journée.
Sergueï Lavrov se joint aux négociations Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est joint aux discussions sur la question du programme nucléaire iranien à Vienne en fin de journée hier, ont annoncé les agences russes, citant une source au ministère. "Aujourd'hui, le ministre Lavrov a l'intention de participer aux discussions sur le programme nucléaire iranien à Vienne", a déclaré cette source à l'agence d'Etat RIA Novosti. L'Iran et ses interlocuteurs occidentaux ont redoublé d'efforts samedi à Vienne pour tenter de surmonter les derniers points de blocage sur le programme nucléaire de Téhéran, avec des réunions au niveau ministériel jusqu'au milieu de la nuit. "Tout est sur la table, le moment est venu de décider", a déclaré samedi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à la sortie d'une rencontre avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Depuis quinze jours, le groupe P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) tente de finaliser un accord avec l'Iran qui garantisse le caractère civil de son programme nucléaire, en échange de la levée des sanctions internationales. Malgré des progrès, que toutes les délégations reconnaissent, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait état samedi matin de "quelques questions difficiles à régler". "98% du texte est fini, il reste des petits crochets à remplir et surtout deux ou trois questions importantes", a déclaré samedi soir une source proche des négociations. "Il faut maintenant des décisions politiques: si elles sont prises, ça ira rapidement", a jugé la même source.