Alors que cette année a été marquée par un mystérieux spectre qui a menacé l'économie mondiale suite à la chute brutale du pétrole, ainsi que plusieurs analystes s'attendent à ce que la courbe du pétrole poursuive sa baisse encore plus. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a une nouvelle fois révisée à la hausse, hier, ses prévisions pour la demande de pétrole brut pour 2015, et table sur une reprise de la demande pour 2016. Dans son rapport mensuel, l'OPEP s'attend à une hausse de la demande de 1,38 million de barils par jour (mb/j) en 2015. Pour 2016, l'Organisation évoque, comme lors de ses premières prévisions publiées en juillet, une accélération de la demande de l'ordre de 1,34 mb/j, liée à un rebond de la croissance mondiale à 3,5%, contre 3,2% cette année. L'OPEP, en effet, appuie son analyse sur "la croissance meilleure qu'attendu de la demande mondiale de pétrole cette année, et certains signes de reprise des économies des principaux pays consommateurs". Elle estime que "la demande de pétrole brut devrait continuer à s'améliorer dans les mois à venir, et réduire ainsi graduellement le déséquilibre" entre offre et demande. Les prévisions récentes de l'Organisation qui pompe un tiers du brut mondial, interviennent dans un contexte d'inquiétude pour la croissance chinoise, le niveau de la demande et à propos de l'offre surabondante de pétrole, notamment de la part de l'OPEP. Le quota de production de 30 mbj que s'est fixé l'OPEP en décembre 2008 a une nouvelle fois été dépassé en juillet (31,51 mbj), alors que les cours restent très bas. "En juillet, une série de facteurs baissiers ont amené les prix du brut à leur niveau le plus bas depuis des mois", a rappelé le rapport de l'OPEP. Par ailleurs, la Banque mondiale a estimé lundi que la levée des sanctions contre l'Iran suite à l'accord sur le nucléaire avec les grandes puissances aurait un impact "important" sur les marchés mondiaux du pétrole en faisant baisser les prix du baril de brut de 10 dollars dès 2016. Si cette prévision s'avérait exacte, les prix du pétrole, déjà déprimés par l'abondance de l'offre mondiale, reculeraient ainsi de près de 21% par rapport aux cours actuels, prévoit la BM. Mardi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 63 cents à 49,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a lâché 70 cents à 44,26 dollars.