Les prix du pétrole continuaient de reculer mardi en cours d'échanges européens, après une nouvelle révision en baisse de la croissance de la demande mondiale de pétrole par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 87,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,06 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 09H30 GMT, le Brent est tombé à 87,59 dollars, un nouveau plus bas depuis le 1er décembre 2010. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 96 cents, à 84,78 dollars. L'AIE a de nouveau abaissé mardi ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2014 et 2015, du fait de la faiblesse de la croissance économique mondiale. L'agence table désormais sur une hausse de 700.000 barils par jour de la demande planétaire d'or noir en 2014, à 92,4 millions de barils par jour (mbj), soit 200.000 barils de moins que l'estimation précédente de 92,6 mbj, indique-t-elle dans son rapport mensuel d'octobre. Pour 2015, la consommation est également abaissée de 93,8 mbj à 93,5 mbj. Cette faiblesse de la demande, combinée à une offre mondiale surabondante, pèse depuis des mois sur les prix du pétrole -- qui ont perdu près de 24% à Londres et 21% à New York depuis la mi-juin. "Le marché semble avoir capitulé. D'importants seuils techniques ont été franchis au cours des dernières semaines et tout porte à croire que la chute (des prix du pétrole) n'est pas prête de s'arrêter à moins d'une action rapide de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)", jugeait Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Par le passé, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial (environ 30 mbj), a pu moduler son offre pour maintenir les prix du brut à un niveau qui lui convenait. Mais récemment, les pays membres de l'Opep n'ont pas manifesté de volonté unanime de réduire leur production, des dissensions apparaissant même entre eux. Certains, comme le Venezuela (qui a demandé ce weekend la convocation d'une réunion d'urgence), voudraient freiner la baisse des prix. D'autres, comme l'Arabie Saoudite (chef de file du cartel) ou l'Irak, semblent plutôt préoccupés par leurs parts de marché, puisqu'ils ont récemment réduit les prix pratiqués à leurs clients. Dans ce contexte, les investisseurs scrutent les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne.