Wall Street a un peu monté ce vendredi à l'issue d'une séance typiquement estivale, au cours de laquelle elle n'a pas enregistré de gros mouvements malgré une salve d'indicateurs américains: le Dow Jones a pris 0,40% et le Nasdaq 0,29%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 69,15 points à 17.477,40 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 14,68 points à 5.048,24 points. L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, a avancé de 0,39%, soit 8,15 points, à 2.091,54 points. "Rien n'a vraiment changé par rapport aux niveaux d'échanges autour desquels nous nous trouvons depuis quelques mois", a souligné Michael James, de Wedbush Securities. Il estimait que la Bourse serait peu encline à bouger de façon conséquente avant la réunion de mi-septembre de la Réserve fédérale (Fed), à l'occasion de laquelle elle pourrait, selon certains analystes, relever ses taux, actuellement presque nuls, et commencer ainsi à retirer un important soutien à l'économie. Sur ce plan, les observateurs restent attentifs aux signes lancés par l'économie américaine, car ils influent sur les décisions de la Fed, mais les indicateurs de vendredi n'ont guère imprimé de tendance. "Le marché a un peu monté après des chiffres plutôt bons ce matin", a noté Chris Low, de FTN Financial. "La production industrielle s'est nettement améliorée (en juillet), ce qui montre que l'activité manufacturière reprend." Néanmoins, la Bourse a été freinée par "un indice sur le moral des ménages (qui) s'est avéré moins bon que prévu", a-t-il jugé. Le moral des ménages aux Etats-Unis a légèrement reculé en août à la surprise des analystes, selon la première estimation publiée vendredi de cet indice publié par l'Université du Michigan. Troisième grand indicateur du jour, les prix à la production ont à peu près correspondu aux attentes pour le mois dernier, avec une hausse minime de 0,2%. Par ailleurs, Wall Street a continué à s'interroger sur les implications d'une dévaluation en trois temps du yuan, que la banque centrale chinoise a interrompue vendredi par un très léger relèvement de son cours de référence. Pour beaucoup d'observateurs, la mesure a pour but de favoriser les exportations chinoises et non seulement de libéraliser la monnaie, comme l'affirment les autorités, et elle témoigne d'inquiétudes au plus haut niveau quant au ralentissement de la deuxième économie mondiale. "On n'a pas abandonné toutes les craintes quant à un ralentissement persistant de la croissance chinoise, mais pour le moment, elles se sont dissipées à court terme", a relativisé M. James.
Applied Materials baisse Parmi les valeurs, la chaîne de fast-foods El Pollo Loco ("le poulet fou") a chuté de 20,70% à 14,56 dollars, après avoir nettement abaissé ses prévisions pour l'exercice en cours, ce qui a fait oublier une hausse de son bénéfice trimestriel. Applied Materials, spécialiste des semi-conducteurs, a perdu 2,40% à 16,64 dollars après avoir fait état d'une baisse de son bénéfice net trimestriel. La chaîne de grands magasins J.C. Penney a bondi de 5,58% à 8,52 dollars après avoir fait part d'une hausse de ses ventes à périmètre comparable lors du dernier trimestre et réduit sa perte nette par rapport à la même époque de l'an dernier. Egalement dans le secteur, Nordstrom a monté de 4,28% à 78,13 dollars, après avoir fait état d'un chiffre d'affaires et de bénéfices trimestriels en hausse. La banque d'affaires Goldman Sachs a gagné 0,64% à 202,02 dollars, après le rachat pour 16 milliards de dollars de dépôts bancaires au conglomérat General Electric (GE) en plein recentrage sur ses activités industrielles. GE, qui a déjà annoncé en début de semaine la cession d'actifs de prêts dans la santé pour neuf milliards de dollars, a pris 1,12% à 26,08 dollars. Le marché obligataire hésitait. Vers 20h30 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans montait à 2,198% contre 2,188% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans baissait à 2,839% contre 2,860% auparavant.