Un responsable au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la pêche a affirmé que, l'Algérie a pêché la totalité de son quota de thon rouge fixé à 370 tonnes en 2015 par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique Cicta. Selon le bilan, remis récemment à ce ministère, qui est établi par la Cicta, l'Algérie a même dépassé de 10 tonnes le quota fixé en ayant capturé 380 t sur la période légale fixée du 26 mai au 24 juin, indique le même responsable, Kamel Neghli. Ce surplus de 10 t devrait être toléré par la Cicta tant qu'il est inférieur à 5% du quota autorisé, tel que le stipule son règlement. Lors de sa réunion de novembre dernier, l'organisation mondiale avait augmenté le quota de pêche de thon rouge de l'Algérie à 370 t en 2015 et à 460 t en 2016 avant d'arriver à 543 t en 2017 et à 650 tonnes en 2018. Ceci est un prélude pour rétablir sa quote-part initiale qui était de 5% du total des captures admissibles TAC en Méditerranée et Atlantique Est. Durant cette campagne 2015, la quote-part a été répartie entre trois groupes de 17 chalutiers nationaux en fonction des capacités de chacun de ces derniers, conformément aux dispositions de la nouvelle loi modifiant et complétant celle de juillet 2001 relative à la pêche et aux ressources halieutiques.
Une opération menée avec succès Le même responsable a observé que "L'opération a été menée avec succès en dépit des difficultés dues notamment au manque de moyens et d'expérience ainsi qu'aux perturbations climatiques". Afin d'éviter l'éventualité d'une réduction de cette quote-part par la Cicta , le responsable a ce propos relève l'impérativité pour l'Algérie de continuer à pêcher la totalité de son quota fixé. A cet effet, le cadre organisationnel de l'opération de pêche du thon sera réviser par, le ministère à travers, notamment, un assainissement des listes des armateurs et de la flotte nationale destinée à cette pêche selon des critères "justes et transparents". L'élaboration d'un décret exécutif relatif aux poissons migrateurs tel le thon est également prévu, ce décret devra être fin prêt en 2016. Une fois en vigueur, ce futur texte devra permettre une meilleure préparation et mise en œuvre des campagnes de pêche du thon sur les prochaines années en se focalisant, particulièrement, sur la qualité des prestations des armateurs concernés et garantir la pêche de la totalité de la quote-part autorisée par la Cicta. Dans ce sens, Neghli insiste sur le renforcement du pavillon national de pêche du thon et l'encouragement des opérateurs à investir dans ce créneau.
Une demande d'investissement dès la levée du gel Questionné sur les perspectives d'investissement dans les fermes d'engraissement de thon, le même responsable a indiqué que l'opération d'octroi des permis d'exploitation aux investisseurs potentiels est toujours gelée par la Cicta depuis 2008 en raison du nombre élevé de ce type de fermes au niveau mondial. Mais l'Algérie envisage de déposer une demande d'investissement dans ce sens dès la levée du gel, a-t-il assuré. A souligner que l'augmentation de la quote-part algérienne de pêche du thonidé a été attribuée dans le cadre du nouveau Total des captures admissible TAC qui a été relevé de 20% par an pendant trois ans dans l'Atlantique-Est et en Méditerranée. Fixée à 13.500 T pour 2014, l'autorisation de la Cicta passera à 16.142 T en 2015 et 19.296 T en 2016 pour les pays membres. Le quota pour 2017, établi pour l'instant à 23.155 T, sera réexaminé sur la base d'une réévaluation du stock prévue en 2016. Pris entre les enjeux économiques et la préservation de l'environnement, les 49 membres de la Cicta 47 pays et l'Union européenne ont mené des négociations "très serrées" du fait de la pression exercée par l'étude du Comité scientifique de cette organisation qui avait annoncé la reconstitution du plus gros stock de thon rouge au monde se situant dans la Méditerranée et l'Atlantique Est. Selon cette étude, le stock de reproducteurs était estimé à 585.000 T en 2013 contre 150.000 T en 2008. Sans préciser si ce stock est reconstitué ou en passe de l'être, les scientifiques de ce comité ont souligné qu'une hausse "progressive et modérée" du quota ne devrait pas remettre en cause le programme de reconstitution prévu sur 15 ans. Victime de la surpêche dans les années 1990-2000, le "thunnus thynnus" a été sauvé par l'établissement, en 2007, d'un quota et de mesures de régulation draconiennes réduction des flottilles, contrôles.