La 13e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la 3e réunion des parties au protocole de Kyoto se tiennent à Bali, en Indonésie, du 3 au 4 décembre 2007. Cette conférence doit permettre de poursuivre les travaux de définition du régime post-2012, et à ce titre, à l'Union européenne de consolider le nécessaire cadre global d'action visant à des objectifs mondiaux de réduction des émissions liées au seuil des deux degrés et du nécessaire partage du fardeau qui en découlera dans le respect des instruments négociés au titre de la convention et du protocole. Dans ce contexte, on imagine déjà des mesures communes mais différenciées qui associent notamment les pays en développement comme la Chine et l'Inde, ainsi que les pays industrialisés n'ayant pas ratifié le protocole de Kyoto. Ce protocole, dont l'objectif global est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a renforcé cet objectif en fédérant plusieurs pays industrialisés autour d'objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 5% en 2008-2012 par rapport à 1990. La conférence de Bali intervient au lendemain de la publication, le 17 novembre, du 4e rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) qui confirme la gravité de la menace que fait peser le changement climatique sur la planète tout entière. La conférence cherchera à déboucher sur des résultats ambitieux, capables d'apporter une réponse globale aux défis du changement climatique, notamment la mise en œuvre satisfaisante du protocole de Kyoto pour la période 2008-2012, l'adoption d'une "feuille de route" en vue de permettre un accord global d'ici 2009 pour la période s'ouvrant après 2010, la nécessité de pérenniser et de développer les mécanismes du protocole de Kyoto et la définition d'une contribution différenciée des pays émergents et des autres pays en développement. Cette conférence internationale sur le climat intervient alors qu'une prise de conscience de la crise climatique qui attend la planète semble en cours. Elle sera l'occasion de mettre à plat les problèmes et les solutions pour saisir les tenants et les aboutissants. Martin Beniston, climatologue et professeur à l'université de Genève dans une analyse de cet événement, souligne ses enjeux qui, en général, préparent l'après-protocole de Kyoto en 2012. L'idée est de faire un bilan de la période qui s'achève et d'imaginer les solutions économiques, techniques, industrielles et politiques pour la suite. A ce sujet, M. Martin Beniston dit qu'aucune grande décision ne sera prise par cette conférence. "Les participants vont établir un calendrier d'actions et décider les grands principes de lutte contre le réchauffement du climat. D'autres conférences suivront pour penser aux stratégies politiques". Il y a, d'après lui, la prise de conscience qui est montée au premier plan, y compris chez les politiques les plus réfractaires. Il pense qu'il va se passer des choses intéressantes à Bali, notamment avec l'UE qui a déjà un plan d'action pour limiter la hausse des températures à 2 degrés de plus qu'aujourd'hui d'ici 2050. A son approche, les USA sont dans une phase délicate avec la fin de l'ère Bush. "Ils vont donc adopter une politique neutre en attendant le prochain gouvernement qui, s'il est démocrate, sera probablement beaucoup plus en faveur des politiques climatiques. Les pays du pétrole semblent aussi moins réticents qu'auparavant à propos de l'effet de serre. Mais ils peinent à se positionner et à se dire qu'il vaudrait peut-être mieux garder le pétrole dans leur sous-sol pour l'utiliser, à terme, à meilleur escient. Quant aux pays émergents comme la Chine ou l'Inde, ils ne sont pas partie prenante au protocole de Kyoto, mais il faudra vite les considérer comme des acteurs de premier plan". Dressant le bilan pour les années de Kyoto avec des émissions de gaz à effet de serre ayant augmenté de 30% depuis 10 ans, ce climatologue dit : "mis en œuvre après multiples tergiversations et poursuivi par tous, il n'a pas atteint ses objectifs. Beaucoup de pays ne réussissent pas à remplir leurs obligations. D'autres y parviennent artificiellement".