Le ministre des Ressources en eau, et de l'Environnement, M. Abdelouahab Nouri, effectuera dès aujourd'hui une visite officielle de travail à Paris à l'effet de participer aux travaux de la rencontre ministérielle préparatoire de la 21e Conférence de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu à Paris en décembre 2015. Cette pré-Cop 21 sera donc l'occasion pour le ministre d'échanger avec ses homologues les derniers développements du futur accord sur le climat attendu durant la COP 21. Pour lutter contre les changements du climat, l'Algérie s'est engagée notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans une fourchette allant de 7 à 22% et la consommation de l'énergie électrique à hauteur de 9% et à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de l'électricité à hauteur de 27% à l'horizon 2030. D'autre part, le gouvernement a lancé également un programme de reconversion de plus d'un (1) million de véhicules légers au gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc) et de plus de 20 000 bus au gaz naturel comprimé (GNC) ainsi qu'un programme de logements à haute efficacité énergétique. Installation du Comité national climat Mieux encore, le Comité national chargé du suivi des stratégies de lutte contre les changements climatiques et ses effets sur le développement en Algérie, Comité national Climat, a été installé au mois de juillet dernier à Alger. Présidé par le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri, ce comité est composé des représentants des ministères, respectivement, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des collectivités locales, de l'Energie, de l'Industrie et des mines, de l'Agriculture et du développement rural, de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que du représentant du Conseil national économique et social (Cnes). L'objectif de ce comité est d'assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des politiques, programmes et des plans d'actions nationaux concernant les changements climatiques, a-t-on expliqué lors de la cérémonie d'installation. Il aura également à proposer toute mesure qu'il jugera nécessaire pour assurer la mise en œuvre des engagements contractés par l'Algérie au titre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ou des décisions prises par le gouvernement sur ces questions. Instaurée sur décision du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la réunion spéciale du Conseil interministériel, tenue le 7 juillet en cours et dédiée aux changements climatiques, cette nouvelle structure sera aussi le cadre approprié de validation des documents qui seront soumis par l'Algérie aux institutions internationales. Elle sera chargée, ainsi, de la préparation de la participation algérienne à la 21ème Conférence des parties de la Ccnucc (COP 21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, à travers notamment l'élaboration de la contribution de l'Algérie à cette conférence mondiale. Lors de la cérémonie d'installation du comité, M. Nouri a estimé qu'il est nécessaire, par ailleurs, que l'intégration de la dimension environnementale et climatique dans les processus de planification des différents secteurs soit "systématisée" compte tenu de leurs effets sur l'économie nationale. "Nous devrons non seulement nous préparer à faire face aux effets des changements climatiques sur nos écosystèmes, mais aussi apprécier à leur juste valeur, et dès maintenant, les implications économiques, financières et sociales d'un nouveau régime climatique contraignant" lors de la conférence internationale COP 21 de Paris, a-t-il avisé. Pour M. Nouri, la marge de manœuvre de l'Algérie est "faible" et ses vulnérabilités exigent une approche "pragmatique". Et c'est dans ce sens que le ministère des Ressources en eau et de l'environnement a organisé au mois de juillet dernier une rencontre nationale de concertation et de dialogue avec les parties prenantes sur la contribution de l'Algérie à la COP21. Cette concertation a été engagée avec les représentants institutionnels, les acteurs économiques, les représentants des associations socioprofessionnelles et ceux de la société civile, les experts et universitaires ainsi que les médias. Ainsi le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri. a déclaré lors de la rencontre nationale de concertation sur les changements climatiques que "Notre objectif est de faire participer toutes les parties prenantes que sont les institutions, les organisations socioprofessionnelles et de la société civile, les experts à un débat sur notre Contribution nationale de manière à parvenir à Paris à un accord qui préserve les intérêts de notre pays", Cette rencontre s'est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, du président du Conseil national économique et social (Cnes) Mohamed-Séghir Babès, du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) Abdelmadjid Sidi-Saïd, de walis, de présidents des assemblées populaires de wilayas (APW), des représentants d'organisations patronales et d'associations environnementales ainsi que des ambassadeurs étrangers en Algérie.
Contribution de l'Algérie à la Conférence sur les changements climatiques prévue à Paris La contribution nationale a été donc remise aux Nations-unies après validation du Comité national Climat et adoption du Conseil du gouvernement, le 4 septembre dernier. "Dans la perspective de sa participation à la vingt et unième session de la Conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en décembre 2015, l'Algérie vient de transmettre, le 3 septembre 2015, au secrétariat de ladite convention sa contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN)", précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Cette contribution à l'effort mondial de lutte contre les effets des changements climatiques a été élaborée sous l'égide du Comité national climat présidé par le ministre des Ressources en Eau et de l'Environnement et composé des représentants de sept départements ministériels et du CNES, avec l'appui d'experts nationaux", souligne la même source. La contribution "affiche les ambitions de l'Algérie pour la période 2020-2030, en termes d'adaptation face aux changements climatiques et d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et les actions sous-jacentes, notamment, en matière d'efficacité énergétique, de promotion de l'utilisation des énergies renouvelables dans le mix énergétique", ajoute-t-on. Elle préconise, en outre, "la mise en œuvre d'actions de sensibilisation-communication- éducation sur les enjeux des changements climatiques", note la source. "Cette CPDN est, l'émanation d'un large processus avec des parties prenantes, notamment les institutions nationales, les collectivités locales, les scientifiques, les acteurs économiques et la société civile de manière générale", conclut le communiqué du ministère des Affaires étrangères. A rappeler qu'au début du mois d'octobre dernier la ministre française de l'Ecologie, du développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal, a effectué une visite de deux jours à Alger dans le cadre de la préparation de la Conférence internationale sur le réchauffement climatique (COP 21) prévue à Paris.
L'Algérie et le Fonds vert de l'ONU pour le climat Et vers la fin de ce même mois d'octobre dernier, la Directrice exécutive du Fonds vert de l'ONU pour le climat, Mme Hala Cheikhrouhou, a indiqué lors de sa visite à Alger que le démarrage opérationnel de ce Fonds, prévu la semaine d'après, constituait une opportunité pour l'Algérie pour le financement de ses projets de lutte contre les changements climatiques. "Le démarrage opérationnel du Fonds est une opportunité pour l'Algérie de choisir parmi les projets prioritaires qu'elle souhaite proposer au financement par le Fonds", a déclaré Mme Chikhrouhou à l'issue d'une réunion avec le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri. Créé en 2010, le Fonds vert de l'ONU pour le climat est le mécanisme financier rattaché à la Convention-cadre de l'ONU pour les changements climatiques (CCNUCC). Mme Cheikhrouhou a fait savoir que le conseil du Fonds allait se réunir pour identifier les projets initiaux à financer de certains pays: "C'est maintenant que la coopération entre l'Algérie et le Fonds doit s'accélérer", a-t-elle ajouté. A ce propos, elle a affirmé que l'Algérie est l'un des pays disposant d'une "stratégie claire" en matière de lutte contre les changements climatique et de la réduction des gaz à effet de serre. Doté de plus de 10 milliards de dollars actuellement, le Fonds "commence à investir dans les pays en voie de développement", selon la même responsable. Pour sa part, M. Nouri a indiqué avoir discuté avec Mme Cheikhrouhou des modalités et des perspectives de coopération ainsi que des possibilités d'accompagnement qu'offre ce mécanisme de l'ONU pour les pays afin de mettre en œuvre leurs politiques respectives de lutte contre les changements climatiques. "Nous allons consolider notre coopération avec cette institution afin de bénéficier des financements nécessaires", a-t-il dit en rappelant que l'Algérie, concernée par les effets du dérèglement du climat, dispose d'une "politique claire" en matière de lutte contre ce phénomène.