Intervenant lors de sa rencontre avec des investisseurs dans le cadre de sa visite de travail, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé lundi que le gouvernement mise sur l'entreprise algérienne pour relancer l'économie nationale et consolider les capacités industrielles. Lors de cette rencontre, le Premier ministre a soutenu que "la mise en place d'une base industrielle nationale moderne et compétitive est un impératif pour le parachèvement du développement national et la préservation des acquis sociaux". En effet, même si les cours des ressources naturelles, dont essentiellement les hydrocarbures, venaient à augmenter, "cela ne suffira pas pour répondre aux exigences du développement et couvrir les besoins des citoyens", a-t-il expliqué. Soutenant que c'est dans cet esprit que le gouvernement "mise sur l'entreprise algérienne, tant publique que privée, comme outil essentiel d'un passage à une économie nationale créatrice de richesses et de valeur ajoutée". Rappelant les avancées réalisées en matière de libéralisation du foncier industriel, d'amélioration de l'environnement des entreprises et de facilitation de l'accès aux sources de financement, le Premier ministre a souligné que l'Etat attend beaucoup des opérateurs économiques nationaux. Il a relevé qu'"il s'agit, essentiellement, de faire preuve d'innovation et de mettre en place des passerelles et des synergies entre les entreprises sans s'appuyer totalement sur la commande publique".
Il Appelle à l'instauration d'un climat de confiance Il a également appelé ces opérateurs à contribuer à l'instauration d'un climat de confiance dans l'économie algérienne et le marché national pour drainer davantage d'investissements, d'intégrer les acteurs du marché informel et de régulariser leur situation afin qu'ils puissent contribuer au développement national. Sur ce dernier point relevé par M. Sellal, il est à rappeler que pour assainir le secteur informel, la loi de finances complémentaire 2015 permet aux détenteurs de fonds hors circuit bancaire de déposer leur argent auprès des banques dans le cadre d'un "programme de mise en conformité fiscale volontaire" contre le payement d'une taxation forfaitaire libératoire au taux de 7%. La démarche de l'Etat exige du temps pour atteindre les objectifs, c'est ce qu'a avancé le premier ministre, en ajoutant que cela nécessite fondamentalement l'adhésion et la mobilisation de tout un chacun. "Aucun d'entre nous ne possède de baguette magique. Signer un décret n'est pas comme signer un chèque bancaire. Cela exige du temps avant l'émergence de résultats positifs", a-t-il observé. Le Premier ministre a trouvé "curieux" que "d'aucuns se demandent pourquoi nous ne libéralisons pas l'économie alors qu'en même temps, nous encourageons les investisseurs et promoteurs de projets, et pourquoi nous maintenons la politique de soutien des prix alors que nous procédons à des révisions des tarifs de certains produits et services". Relevant, en fait, que "le paradoxe est dans les esprits sceptiques qui remettent tout en cause alors qu'ils n'ont pas connaissance des éléments fondamentaux de chaque dossier". Le gouvernement “fidèle” Selon lui, le gouvernement demeure fidèle à l'objectif qu'il s'est assigné: "mettre en œuvre, à travers un plan d'action adopté par le Parlement, le programme présidentiel que le peuple a pleinement cautionné en tant que projet de société global". Ce programme tend "vers l'édification d'une économie émergente, l'augmentation de superficies irriguées d'un (1) million d'hectares et la promotion des secteurs de l'industrie et du tourisme".
Le droit de préemption est maintenu Le Premier ministre a affirmé, lors de la même rencontre, que le droit de préemption de l'Etat est maintenu afin de sauvegarder l'économie nationale. "C'est en application de ses orientations (du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika), qu'a été maintenu, à titre d'exemple, le droit de préemption qui nous a permis de reprendre nombre d'investissements", a-t-il noté ajoutant que les lois en cours d'examen consacraient et garantissaient ce droit "auquel nous ne renoncerons pas d'un iota". Le droit de préemption consacre la volonté de l'Etat algérien, suite aux recommandations du président de la République, de maintenir une marge de manœuvre au volet économique, a expliqué M. Sellal soulignant que "nul sur la scène politique nationale n'est aussi soucieux que le Chef de l'Etat de la souveraineté nationale". D'ailleurs, a-t-il poursuivi, les lois actuellement en cours d'examen "consacrent et garantissent ce droit (de préemption) auquel nous ne renoncerons pas d'un iota". Soulignant que le Chef de l'Etat a appelé, à maintes reprises, "au maintien d'une marge de manœuvre pour l'Etat au volet économique", le Premier ministre a souligné que "le droit de préemption dont use l'Etat est maintenu pour la sauvegarde de l'économie nationale". Il est à rappeler que la loi de finances complémentaire 2009 stipule que l'Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers, et ce, afin de mieux observer et réguler le patrimoine économique algérien. Le droit de préemption permet à l'Etat de récupérer les projets qu'un investisseur étranger en Algérie désire transférer à une partie tierce.
CR-Metal inspecté D'un autre côté, il a inspectée dans le même cadre, l'entreprise publique de construction métallique CR-Metal. Il a, à cette occasion, mis l'accent sur la nécessité d'utiliser les nouvelles technologies de pointe pour développer l'industrie nationale et la "rendre plus compétitive". M. Sellal s'est, en outre, félicité des progrès réalisés par CR-Métal concernant la modernisation de ses équipements de production. Après avoir suivi un exposé détaillé sur le manque du foncier industriel dans la wilaya, il a exhorté les responsables locaux à "en finir avec cette entrave dans un délai ne dépassant pas les six mois". L'entreprise de construction métallique de Blida, une SPA dépendant, depuis le 1 juillet 2001, du holding Public des entreprises de construction métallique, a été intégrée, en 2015, au holding "Emital". Elle est spécialisée dans la transformation et la construction métallique et s'étend sur une superficie de 75.000 M2, dont 16.000 M2 abritant des ateliers de fabrication, 38.000 M2 comme aires de stockage et 2.600 m2 pour la partie administration. L'entreprise, qui compte une expérience de plusieurs années dans ce domaine, assure, grâce à ses installations technologiques performantes, une production annuelle de 15.000 tonnes de structures métalliques, 4.000 tonnes de chaudières, ainsi que divers autres produits et équipements métalliques. Elle emploie actuellement 600 ouvriers, dont 400 agents d'exécution, 92 agents de maîtrise et 92 cadres. L'entreprise a bénéficié, entre 2012 et 2015, d'un plan d'investissement d'un montant de 1 658 millions DA, dans le cadre de la réhabilitation et de la modernisation de l'outil de production de l'entreprise. Kh.M.