Le gouvernement mauricien a annoncé lundi avoir rétabli la reconnaissance de la RASD en tant qu'Etat souverain, en réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. "Le cabinet (du gouvernement) a accepté à nouveau la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) comme un Etat souverain, (une reconnaissance) qui est en droite ligne avec l'objectif du gouvernement de forger de nouvelles relations avec le monde tel qu'annoncé dans le programme du gouvernement 2015-2019", a indiqué le gouvernent mauricien dans un communiqué. Et d'ajouter que "la reconnaissance de la RASD comme Etat souverain est une réaffirmation du soutien de la République de Maurice au droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination". La République de Maurice a reconnu la RASD comme Etat souverain en 1982, avant qu'elle ne lui retire cette reconnaissance en 2014 sous l'ancien gouvernement de Navin Ramgoolam. Très proche de Rabat qui lui avait prêté assistance à plusieurs reprises, Ramgoolam encourt aujourd'hui une peine de dix ans de prison dans son pays pour entrave à la justice et blanchiment d'argent. Actuellement la RASD est reconnue par 84 Etats. Réagissant à la décision du gouvernement mauricien, le représentant de la RASD à Washington, Mohamed Yeslem Baysset, a relevé que les tentatives de la diplomatie marocaine d'isoler politiquement le Sahara occidental "se sont soldées par un retentissant échec". "La RASD jouit d'une pleine considération et du respect du monde entier, il y aura d'autres reconnaissances qui vont s'annoncer très prochainement", a-t-il indiqué à l'APS. "Notre Espoir est que le Maroc retourne à la raison et accepte de rétablir les relations avec le Sahara occidental comme Etat souverain", a-t-il dit.
Le Sahara Occidental soutient Ross D'un autre coté, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a réitéré le soutien du Sahara Occidental à l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, afin de faciliter la relance des négociations avec le Maroc à même de permettre l'autodétermination du peuple sahraoui, a rapporté l'agence sahraouie d'information (SPS). "Nous réaffirmons notre soutien à l'Envoyé personnel, Christopher Ross, dans sa mission afin de faciliter l'engagement des deux parties dans des négociations devant aboutir à une solution politique mutuellement acceptable qui pourvoie l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental", a écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au SG de l'ONU, Ban Ki-moon. M. Mohamed Abdelaziz a en outre salué l'appel lancé par M. Ban Ki-moon, le 4 novembre à travers lequel il a souligné la nécessité de mener de "véritables négociations" entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc dans les mois à venir. Le Secrétaire général du Front Polisario, en outre, a exprimé "la profonde préoccupation" du peuple sahraoui concernant les propos du discours du roi du Maroc Mohammed VI durant sa dernière visite à la ville d'El Aayoun occupée, le 6 novembre dernier, à l'occasion du quarantième anniversaire de l'invasion marocaine illégale du Sahara occidental, qualifiant ce discours "de confrontation" directe avec l'ONU et une tentative de contourner le processus politique de la dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental qui se trouve sous la responsabilité de l'Onu et sujet d'un processus de décolonisation inachevé. Il a également exprimé sa profonde préoccupation à propos de la récente déclaration du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, selon laquelle " le Maroc ne pourra pas accepter que l'Envoyé personnel, Christopher Ross, se rende au territoire du Sahara occidental", estimant cette décision de "rejet clair" du rôle et des responsabilités de l'ONU au Sahara occidental et des résolutions du Conseil de sécurité appelant à une solution politique permettant l'autodétermination du peuple sahraoui.