À l'occasion du sommet spécial de Kampala (Ouganda) sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes en Afrique, le président algérien a affirmé que le règlement du conflit sahraoui “passe, inévitablement” par l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination, alors que Mohamed Abdelaziz a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à la tragédie du peuple sahraoui. Devant la détérioration de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis et les conditions difficiles des réfugiés sahraouis à Tindouf, le président algérien et son homologue sahraoui ont saisi l'occasion de la tenue du sommet spécial de Kampala (Ouganda) sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes en Afrique pour demander à l'ONU et à la communauté internationale d'assumer leurs responsabilités pour le règlement de ce conflit. Dans un message au sommet, lu par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le chef de l'Etat a affirmé que le règlement du conflit sahraoui “passe, inévitablement” par l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination, réitérant le “plein soutien” de l'Algérie aux efforts du secrétaire général de l'Onu et à son envoyé personnel visant à promouvoir une solution définitive et durable au conflit du Sahara occidental. Poursuivant dans le même sens, il a récusé “les solutions du prêt-à-penser et l'instrumentalisation politique des questions humanitaires pour justifier des interventions étrangères ou pour servir de couverture à des ingérences dans la conduite des affaires intérieures d'Etats souverains”. En abordant la situation dramatique des Sahraouis, il qualifiera les entraves au plan de règlement onusien de “violation du droit” du peuple du Sahara occidental “à choisir librement et démocratiquement son destin”. Bouteflika réaffirmera dans cette optique que l'Algérie “continue de fournir secours, protection et assistance aux réfugiés sahraouis, en attendant que cette question puisse trouver une solution définitive qui ouvrira la voie à leur retour dans leur pays, aujourd'hui occupé”. À cette occasion également, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle intervienne pour mettre fin à la tragédie du peuple sahraoui colonisé depuis plus de trois décennies et soumis aux plus atroces des répressions et de confiscation des libertés fondamentales de l'homme. De Kampala, le secrétaire général du Front Polisario appellera l'ONU, l'UA et le gouvernement marocain à “mettre fin à la tragédie” du peuple sahraoui et à “la répression de ses libertés et aux violations des droits humains dans la partie occupée de son territoire”, selon l'agence sahraouie de presse SPS. Pour le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), cela est possible par “l'organisation d'un référendum d'autodétermination approuvée par l'Union africaine et les Nations unies, pour lesquels la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso, surveille actuellement le cessez-le-feu entre les deux armées au Sahara occidental”. Dans la foulée, Mohamed Abdelaziz demandera au Maroc de “mettre un terme à ses violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et libérer tous les prisonniers politiques sahraouis, en particulier le groupe des sept, que Rabat se prépare à traduire devant une cour martiale pour le seul motif d'avoir visité leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis”. Par ailleurs, il a renouvelé sa demande à l'ONU d'intégrer la surveillance des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Le président sahraoui ne manquera pas de remercier l'Algérie pour “la protection, l'hospitalité, l'éducation, la nourriture qu'elle accorde au peuple sahraoui dans la dignité et la liberté pleine et absolue”, ainsi que l'Union africaine et le HCR. Enfin, il y a lieu de noter l'appel de Mohamed Abdelaziz en direction de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour qu'il intervienne pour la libération des sept militants sahraouis des droits de l'homme arrêtés par les forces de l'occupation marocaine. Il lui demande de “faire la lumière sur les circonstances de leur enlèvement et leur détention”. Au passage, il fera remarquer que ces comportements du gouvernement marocain “ne favorisent pas les efforts de paix et menacent la réussite des négociations” entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, tout en affirmant qu'il est “particulièrement” préoccupant de constater que “la visite des camps de réfugiés sahraouis, ouverts aux personnes, aux délégations et aux organisations internationales, se transforme en crime châtié par les autorités marocaines”. Il aboutira à la conclusion que “ceci est d'autant inquiétant que cette radicalisation de la répression au Sahara occidental intervient au moment où l'Onu déploie des efforts soutenus pour renforcer les mesures de confiance et intensifier les visites familiales des deux côtés du mur militaire marocain, à travers l'ouverture d'une voie terrestre entre les zones sous occupation marocaine et les camps des réfugiés”.