La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission de maintien de la paix sans mécanisme de surveillance des droits de l'homme. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, est arrivé hier à Alger. Il a été reçu respectivement par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, et le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères où se sont déroulées les deux audiences. Alger constitue la première étape de la tournée de l'émissaire onusien dans la région, pour tenter de relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Sachant que Rabat a réaffirmé sa détermination à garder le Sahara occidental dans son giron. Lors de sa visite, le 6 novembre, dans les territoires occupés du Sahara occidental (El Aâyoun), le roi du Maroc, Mohammed VI, a déclaré que son pays fera face «avec fermeté à toutes les tentatives visant à contester l'exercice de la plénitude de ses pouvoirs sur son territoire» et «il se leurre celui qui attend du Maroc qu'il fasse toute autre concession». Le choix de la date de la visite, le 6 novembre, marque le 40e anniversaire de la «marche verte». Ce jour-là de l'année 1975, à l'appel du roi Hassan II, 350 000 Marocains protégés par les soldats du royaume traversent les frontières du Sahara occidental jusque-là occupée par l'Espagne. Pour les Sahraouis, cette date symbolise quatre décennies de colonialisme marocain. La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission de maintien de la paix sans mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Elle se contente ainsi de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991. Fin avril dernier, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) a adopté la résolution portant prorogation d'un an du mandat de la mission onusienne au Sahara occidental. Coparrainée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, elle est adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil, sans intégrer la revendication sahraouie qui consiste à élargir le mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme. Le 5 novembre, quatre organisations de défense des droits de l'homme, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont dénoncé dans un communiqué conjoint l'arrestation arbitraire de 21 Sahraouis, présumés impliqués dans les événements du Gdeim Izik en novembre 2010. Elles ont affirmé que leurs aveux ont été arrachés sous la torture. Aide américaine aux réfugiés Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé une contribution de plus de 4 millions de dollars pour soutenir les efforts d'aide humanitaire suite aux inondations dans les camps de réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf (Algérie) «au cours des trois mois à venir». Cette aide, qui leur sera parvenue par l'intermédiaire du bureau du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), s'ajoute aux 8,4 millions de dollars débloqués par les Etats-Unis en 2015 au profit des réfugiés sahraouis, a indiqué l'ambassade des Etats-Unis à Alger dans un communiqué rendu public hier. Elle comprend «près de 2,5 millions de dollars pour le HCR, 1,5 million pour le PAM et plus de 400 000 dollars pour l'Unicef, dans le cadre des opérations en faveur des réfugiés sahraouis du bureau du département d'Etat pour la population, les réfugiés et la migration». Du 17 au 22 octobre, des pluies violentes d'une exceptionnelle intensité s'étaient abattues sur la région de Tindouf, dans le Sud-Ouest algérien, causant d'importants dommages aux camps sahraouis et plaçant les réfugiés dans une situation de fragilité extrême. Près de 11 500 ménages sahraouis ont été affectés, selon des chiffres officiels. La contribution des Etats-Unis aidera ainsi «à fournir des tentes d'urgence et à soutenir la réhabilitation et la reconstruction des maisons endommagées». Elle permettra aussi de «remplacer les 85 000 rations alimentaires détruites dans les inondations, en plus des produits essentiels de secours de base, de l'eau potable, des produits d'assainissement et d'hygiène», a indiqué l'ambassade. Il est également prévu «d'installer des unités de santé temporaires sous des tentes, de réhabiliter les installations endommagées et de rétablir l'électricité dans la chambre froide de l'hôpital». L'ambassade indique qu'«en raison des dommages causés aux écoles sahraouies, cette aide contribuera à mettre en place des espaces temporaires d'apprentissage et à réhabiliter les écoles endommagées, en plus de la reconstruction du centre pour les enfants à mobilité réduite (...), et que les Etats-Unis soutiennent fermement les efforts de l'ONU et d'autres ONG présentes dans les camps pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés sahraouis». Ces derniers dépendent totalement de l'aide humanitaire internationale depuis l'occupation de leur pays par le Maroc. De son côté, le gouvernement mauricien a annoncé, hier, avoir rétabli la reconnaissance de la République sahraouie en tant qu'Etat souverain et réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La République de Maurice a reconnu la République sahraouie comme Etat souverain en 1982, elle lui retire cette reconnaissance en 2014 sous l'ancien gouvernement de Navin Ramgoolam. La République sahraouie est aujourd'hui reconnue par 84 Etats.