Wall Street a terminé la séance en petite baisse lundi, reprenant son souffle après une excellente semaine dans une journée sans grande actualité économique: le Dow Jones a perdu 0,17% et le Nasdaq 0,05%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 31,13 points à 17 792,68 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,44 points à 5 102,48. L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, a cédé 0,12%, soit 2,58 points, à 2 086,59 points. Restés proches de l'équilibre tout au long de la séance, les principaux indices ont fini par s'essouffler alors qu'ils évoluaient encore en hausse en début d'après-midi. Pour Michael Gayed, chez Pension Partners, après une "jolie série" de hausses, il pourrait juste s'agir d'une pause "qui permet de se reprendre". Tous les indices avaient grimpé de plus de 3% la semaine dernière. M. Gayed a également noté que pendant que les grands indices s'essoufflaient lundi, l'indice Russell 2000, regroupant des capitalisations bien plus modestes, s'affichait en hausse. "Je soupçonne qu'on va voir un mouvement où on va délaisser les grosses valeurs pour se reporter sur les petites capitalisations, qui ont souffert d'une tendance baissière tout au long de l'année et pourraient essayer de se rattraper", a-t-il dit. Par ailleurs, il a noté que le marché était déjà très calme avant la fête d'action de grâce (Thanksgiving) jeudi. Enfin les investisseurs ont dû prendre en compte deux indicateurs décevants: le ralentissement des reventes de logement, qui n'ont pas pu garder en octobre le rythme très vif trouvé en septembre, et le ralentissement de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis mesurée par l'institut Markit. Pour autant, le marché, qui a suivi de loin la tendance baissière des Bourses européennes, n'a pas vraiment de raison de revenir sur la forte hausse enregistrée la semaine dernière, a estimé Art Hogan, chez Wunderlich Securities. "Les deux choses dont nous nous réjouissions la semaine dernière sont toujours vraies", a-t-il noté, évoquant "le consensus qui se forme sur la perspective d'une hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale, et la situation de la distribution qui est apparue meilleure que la semaine précédente".
Les fusions inquiètent Le géant de la pharmacie Pfizer, membre du Dow Jones, a été sanctionné après l'annonce de sa méga-fusion avec l'américano-irlandais Allergan, une opération semblant justifiée autant par un souci d'optimisation fiscale que par une logique industrielle. Le titre a chuté de 2,64% à 31,33 dollars, et les titres Allergan cotés à New York de 3,44% à 301,72 dollars. Le fabricant de distributeurs de billets Diebold a chuté plus lourdement de 6,69% à 35,00 dollars après l'annonce qu'il allait acheter son concurrent allemand Wincor Nixdorf pour quelque 1,7 milliard de dollars. Pour M. Gayed, ces opérations sont désapprouvées par des investisseurs qui craignent l'impact de la prochaine hausse des taux d'intérêt que pourrait décider la banque centrale américaine à la mi-décembre. "Le marché anticipe que ces opérations vont coûter beaucoup plus cher" que par le passé, a-t-il souligné. Le distributeur de jeux vidéo GameStop, qui dévissait en début de séance, a finalement fini sur une chute limitée à -4,20% (à 37,61 dollars) après l'annonce d'une baisse de ses ventes trimestrielles, et d'une révision en baisse de ses prévisions de bénéfice annuel. En revanche le groupe énergétique Peabody a gagné 3,72% à 11,71 dollars après l'annonce de la cession pour 358 millions de dollars de mines de charbon au Nouveau-Mexique (sud-ouest) et au Colorado (ouest), qui reviendront à Bowie Resource Partner. Les groupes automobiles Ford et General Motors n'ont pas réussi à tirer profit de l'accord conclu avec le syndicat UAW, et ont cédé respectivement 0,34% et 0,72%. Facebook a cédé 0,34% à 106,95 dollars après que son patron fondateur Mark Zuckerberg eut annoncé vendredi qu'il entendait prendre un congé paternité de deux mois après la naissance prochaine de son enfant. Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 2,251%, contre 2,264% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans reculait à 3,005% contre 3,018%.