Dans les conjonctures économiques actuelles, où l'accroissement de la productivité fait l'objet d'une recherche constante, la nécessité de développer rapidement la production apicole est devenue de plus en plus indispensable. Le miel étant un produit connu surtout par ses effets positifs sur la santé des individus. D'ailleurs l'Algérie est considérée comme un pays, traditionnellement, grand consommateur de miel, mais toutefois l'Algérie ne réalise toujours pas son autosuffisance au niveau de la production apicole. L'Algérie possède en son sein des grandes possibilités dans ce domaine, de la douceur de son climat aux ressources mellifères. Il est donc impératif de développer l'apiculture pour éviter les importations en miel et augmenter ainsi les chances d'une véritable indépendance économique, d'une part, et d'autre part augmenter la production apicole qui entrainerait l'offre, sur le marché intérieur, de miel à un prix relativement bas qui mettra ce produit à la portée des bourses. Ainsi donc et dans ce même ordre d'idée, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué que son secteur allait mettre en uvre dès 2016 une feuille de route pour développer la filière apicole, visant essentiellement l'amélioration de la productivit é et l'élaboration des normes de qualité du miel d'Algérie. Le ministre a affirmé que "Cette feuille de route permettra de consolider les efforts consentis dans le développement de la filière et définir notre vision future concernant l'amélioration de la qualité de nos produits apicoles". Cela s'est passé lors de la rencontre du ministre avec des apiculteurs en marge de la foire nationale du miel qui s'est tenue du 22 au 31 octobre dernier à Alger. Et pour arriver à atteindre l'objectif assign é, et dans la projection et la continuité des réunions de concertation avec les diff érentes organisations et associations professionnelles, le ministère a désigné des groupes de réflexion chargés de faire des propositions portant sur l'amélioration de la productivité et de la qualité du miel en prévision d'exporter vers le marché international. Parmi ces axes, M. Ferroukhi a cité la création d'un laboratoire d'analyse et de contrôle de la qualité et l'élaboration de normes et paramètres afin de faire connaître le miel d'Algérie. Le ministre a soutenu que l'apiculture avait connu un développement important durant ces 15 dernières années aussi bien en quantité de production qu'en nombre d'apiculteurs qui dépassent 30.000 professionnels. Là, il est important de rappeler que l'Etat, soucieux de développer le cré- neau, subventionne les apiculteurs à hauteur de 70% d'aides financières accordées par le Fnda. L'Algérie a tablé sur une production de 100.000 tonnes de miel par année à partir de 2014 avec ses 13 varié- tés produites localement. La production nationale du miel a atteint environ 56.000 quintaux cette année en baisse par rapport à 2014 dont la production avait atteint 59.000 quintaux, l'objectif étant d'arriver à 100.000 quintaux d'ici à 2020. Ceci sans oublier d'autres produits de la ruche comme la gelée royale, la propolis, le pollen, la cire et le venin d'abeille, qui servent aussi pour la production de produits cosmétiques. Et pour expliquer cette baisse de la récoltes, les apiculteurs citent plusieurs raisons dont le changement climatique perceptibles à travers un décalage de saisons et le prolongement de la période de froid, qui perturbent la floraison et ne favorisant pas la remontée du nectar. Les mêmes spécialistes relèvent également l'utilisation par les agriculteurs des pesticides dans des vergers où sont posées les ruches. Et donc tout est engagé par l'Etat dans la perspective d'améliorer la production. Et c'est ce qui explique pourquoi le ministre a tenu à demander aux apiculteurs potentiels d'investir dans la mise en valeur des parcours où ils font de la transhumance et la plantation d'arbres à haute valeur ajoutée comme l'eucalyptus, le jujubier et le caroubier. M. Ferroukhi n'a pas omis également d'exhorter les professionnels à promouvoir le miel local à travers la multiplication des foires et expositions, des journées scientifiques et des visites au profit du grand public afin de connaître le produit national. D'ailleurs les différentes foires régulières dans les différentes wilayas du pays sont un créneau qui donne déjà beaucoup de bons résultats pour la sensibilisation des professionnels envers les citoyens.