Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et… mystère. Qui sera le troisième joueur sélectionné lundi dans la course au Ballon d'Or ? Quatre attaquants se distinguent nettement. Tour d'horizon. Tout est très clair cette année dans la course au Ballon d'Or. S'il faut attendre lundi pour connaître le nom des trois finalistes, peu de doutes entourent la présence de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo. Les deux hommes se partagent le palmarès depuis sept ans et les deux premières places depuis 2011. La saison exceptionnelle du Barça, couplée aux statistiques toujours aussi insensées des deux hommes, donneront sans aucun doute un goût de déjà-vu à la cérémonie. A moins d'un énorme retournement de situation, l'Argentin et le Portugais seront au rendez-vous. Le vrai suspense réside, comme depuis quelques années, sur l'identité du troisième larron. Qui va succéder à Xavi, Andres Iniesta, Franck Ribéry et Manuel Neuer ? Quatre hommes se détachent nettement du peloton.
Neymar : Le favori Pourquoi lui ? Parce qu'il réunit tous les critères pour figurer tout en haut du classement du Ballon d'Or. D'abord, une ribambelle de buts, des gestes de classe qui marquent les esprits. Ensuite, un palmarès clinquant (Ligue des champions, Liga, Coupe du Roi). Enfin, un charisme, une gueule. Pour ne rien gâcher, Neymar, co-meilleur buteur de la dernière Ligue des champions en compagnie de… Messi et Ronaldo, a pesé dans les matches qui comptent : un doublé en demi-finale de C1 et le troisième en finale face à la Juve. Quelles limites ? Deux majeures. D'abord, le Barça est avant tout l'équipe de Lionel Messi. Ce n'est pas Neymar qui incarne les succès catalans de la saison. Sa saison en sélection est loin d'être brillante. Sa Copa America fut un fiasco total. L'attaquant de la Seleçao s'est fait expulser dès le deuxième match. Sa suspension pour quatre matches a mis fin à sa compétition. Le Brésil ne s'en est pas relevé. La stat qui plaide en sa faveur : 12. Comme son nombre de buts en Liga cette saison. Personne ne fait mieux. Pas même Luis Suarez, Lionel Messi, ni Cristiano Ronaldo.
Luis Suarez : L'outsider Pourquoi lui ? Parce que, pour sa première saison avec le FC Barcelone, il s'est de suite glissé dans le costume du parfait buteur. Il a apporté aux Catalans ce qui leur manquait : un avant-centre complémentaire de Neymar et Messi et un attaquant diablement efficace. Suarez a changé le visage du Barça en donnant plus d'épaisseur encore à la menace. Grâce à lui, le jeu catalan fut plus direct et le Barça a régné sans partage sur l'Espagne et l'Europe. Quelles limites ? A l'image de Neymar, Suarez n'incarne pas la phénoménale année du Barça et, quoiqu'il arrive, il évolue dans l'ombre du Brésilien et, surtout, de Messi. Suarez reste le troisième homme de l'attaque blaugrana. Comme Neymar, il n'a pas pesé sur la Copa America pour cause de suspension après sa morsure sur Giorgio Chiellini, lors du Mondial 2014. La stat qui plaide en sa faveur : 42. Comme le nombre de buts inscrits par Suarez en un an avec le FC Barcelone. C'est déjà mieux que Romario (39) et Maradona (38), qui ont mis deux saisons pour atteindre de tels chiffres. Seul Ronaldo a fait mieux en moins de 12 mois pour sa première, et son unique, saison en Catalogne (47 buts en 49 matches).
Robert Lewandowski : L'élu de dernière minute ? Pourquoi lui ? Parce que c'est une machine, l'avant-centre le plus prolifique des grandes écuries européennes. Champion d'Allemagne et meilleur buteur de Bundesliga l'an passé, Lewandowski a toujours enfilé les buts comme d'autres les perles. Mais depuis quelques semaines, il a pris une autre dimension. Entre le 22 et le 30 septembre, il a inscrit 10 buts, dont un quintuplé en 9 minutes face à Wolfsburg (5-1). Incandescent en septembre et en octobre, là où les votes se dessinent avec précision dans la course au Ballon d'Or, le meilleur buteur des qualifications pour l'Euro a marqué les esprits au bon moment. Quelles limites ? Les demi-finales de Ligue des champions et la leçon infligée par le Barça au Bayern (3-0, 3-2) sont un vrai frein dans son duel à distance avec Neymar et/ou Suarez. La stat qui plaide en sa faveur : 25 buts en 21 matches. Lewandowski est le seul joueur, parmi les 23 derniers nommés au Ballon d'Or, à posséder un ratio supérieur à un but par match depuis le début de la saison 2015/2016.
Thomas Müller : La grosse cote Pourquoi lui ? Parce qu'il est la cheville ouvrière du Bayern Munich. Son cerveau, son maître à jouer, alors qu'Arjen Robben et Franck Ribéry ont vu leur influence s'effondrer chez les champions d'Allemagne. Et ce n'est pas un hasard si Manchester United a mis 120 millions d'euros sur la table pour l'enrôler cet été. En vain. Pour le Bayern, Müller est bien plus précieux que cela. Quelles limites ? Müller n'a pas le charisme d'un Neymar ou les statistiques d'un Lewandowski (même si les siennes restent plus qu'honorables avec 21 buts marqués cette saison déjà). Il n'est pas le plus médiatique et reste à l'écart des lumières. Comme pour Lewandowski, l'humiliation subie face au Barça la saison dernière, en demi-finale de C1, est un boulet à son pied. La stat qui plaide en sa faveur : Thomas Müller a disputé 24 rencontres depuis le début de saison. Il s'est montré décisif lors de 17 de ses 24 matches, avec 22 buts et 3 passes décisives. Neymar est notre favori parce qu'il capitalise sur l'exceptionnelle saison du Barça et sur ses innombrables inspirations. Lewandowski reste son principal concurrent dans la course au podium. Mais la démonstration en demi-finale du Barça face au Bayern, au printemps dernier, risque de faire pencher la balance du côté du Brésilien.