La tenue à l'avenir, en Algérie, d'une exposition internationale reconnue n'est pas a écarter, mais nécessite, "un travail de fond" basé sur un plan stratégique assurant sa réussite. "L'Algérie pourrait organiser une exposition internationale dans les quinze années à venir portant, évidemment, sur une thématique qui la caractérise par rapport aux autres pays, comme le sujet des déserts", c'est du moins ce qu'a indiqué jeudi à Alger, M. Mohamed Bensalem, le commissaire chargé des expositions universelles lors d'une conférence de presse conjointe avec le commissaire de l'exposition internationale de Saragosse 2008 (Espagne), M. M. Emilio Fernandez Castano. Précisant qu'une exposition internationale représente "une vitrine" pour le pays dans lequel elle est organisée, M. Bensalem a ajouté que cela nécessite "un travail de fond" pour "rénover" la ville d'accueil, fondé sur un plan stratégique afin d'assurer la réussite de la manifestation ainsi que la rentabilité des investissements engagés. Revenant sur la participation algérienne à l'exposition internationale de Saragosse qui se tiendra du 14 juin au 14 septembre prochains sous le thème "L'eau et le développement durable", M. Bensalem a relevé les enjeux d'une bonne préparation qui nécessite, a-t-il dit "un temps de réflexion" avec des spécialistes et experts habilités à proposer un projet "capable" de représenter le pays. Il a déclaré que l'Algérie participera avec 16 conférences thématiques ; son pavillon mettra en exergue un programme en rapport, notamment, avec l'homme du désert et ses techniques de puiser l'eau dans le grand Sahara, de création d'écosystème et de distribution rationnelle et équitable de l'eau. Par ailleurs, une rencontre avec la presse est prévue en début du mois de février prochain pour fournir plus de détails sur le programme finale de la participation algérienne à l'exposition de Saragosse, qui aspire à recevoir 6 millions de visiteurs et pour laquelle plus de 100 pays ont confirmé leur présence pour traiter des questions majeures de l'eau et de sa gestion, a ajouté M. Bensalem quia, par ailleurs évoqué quelques programmes nationaux de développement dans le domaine de l'eau, citant comme exemple le projet de transfert de l'eau d'Aïn Salah à Tamanrasset qui passera tout au long du trajet, a-t-il dit, par plusieurs stations de pompage d'eau et celui du dessalement d'eau de mer. Ces programmes, qui sont en phase de réalisation contribueront à présenter, entre autres, le plan national de l'eau à l'horizon de 2025, a-t-il souligné. Pour sa part, M. Castano, en visite de quatre jours en Algérie, a souligné que cette manifestation qui est une opportunité pour promouvoir une nouvelle culture de gestion de l'eau et d'échanges d'expériences, "n'est pas une exposition espagnole mais appartient à tous les pays qui ont décidé de s'y joindre". Il a salué l'appui algérien dans la sélection de l'Espagne pour abriter cette exposition, qui s'étalera sur une superficie de 25 hectares de la ville de Saragosse, ville abritant quelque 700 000 habitants. M. Castano a souligné l'importance que revêt cet évènement, notamment, pour "montrer aux citoyens" les défis dont font face les pays en matière de gestion de l'eau et de développement durable, précisant qu'elle comprend des dimensions environnementales, de coopération internationale et de technologies. Indiquant que le citoyen d'aujourd'hui à des "exigences" qui n'existaient pas dans le passé, car plus de la moitié de la population mondiale "se rassemblent" dans les grandes villes, M. Castano a appelé à une gestion de l'eau "plus efficace et plus adaptée". L'orateur, a ajouté que l'exposition consacrera une partie aux pays de l'Afrique subsaharienne où, a-t-il dit, l'eau est "source de la mort et non de la vie" puisque les maladies à transmission hydrique causent des pertes humaines en permanence. Il a plaidé, à cet égard, pour une coopération internationale afin de contribuer à la concrétisation de programmes d'assainissement des eaux dans certains pays d'Afrique subsaharienne. Interrogé sur les mesures de sécurité prise pour éviter tout risque d'attentat terroriste lors de la tenue de l'exposition, M. Castano a d'emblée indiqué que "la sécurité se bâtie sur la coopération internationale" même si les menaces terroristes "sont réelles".