La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), un leader mondial de l'assurance-crédit, classe l'économie algérienne en matière de risques dans le groupe A4 rouge. Autrement dit, la probabilité de défaut des entreprises est "convenable" et annonce des perspectives négatives pour notre pays. Classée l'Algérie à la catégorie B, a indiqué cet organisme dans son analyse annuelle des risques et prévisions de 160 pays. Classée depuis 2009 à la catégorie A4, l'Algérie recule d'un cran, de septembre 2015 à janvier 2016, en raison du "faible prix" des hydrocarbures qui continue à "peser sur l'activité algérienne en 2016", a indiqué la Coface dans son analyse publiée au cours du colloque "Risque pays 2016" tenu hier à Paris. La note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l'environnement des affaires peut présenter d'"importantes lacunes". Le rapport note aussi que sur le plan de l'environnement des affaires en Algérie, la fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprises sont "très variables" et le recouvrement des créances "souvent difficile". Cependant, la Coface met en relief parmi les "points forts" de l'Algérie, les importantes réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme et une situation financière extérieure "solide" avec un très faible endettement extérieur et d'importantes réserves de change. La Coface, leader mondial de l'assurance-crédit, a estimé dans son rapport que la prudence s'impose pour l'évolution des risques pays en 2016. Dans un contexte de croissance mondiale "molle", prévue à 2,7% par Coface (après 2,5 % en 2015), les risques émergés en 2015 devraient persister cette année. Au premier rang figurent les tensions politiques qui gagnent du terrain à la fois dans les pays avancés et émergents, explique le document. Par ailleurs, l'Algérie se trouve dans la même situation que le Bahreïn et l'Afrique du Sud, deux pays qui ont obtenu la note A4. L'Afrique du Sud souffre de la hausse du taux de chômage, de l'inflation élevée et de l'endettement de l'Etat qui a atteint des seuils préoccupants. Le Canada est également mis sous perspective négative en raison des conséquences de la baisse des cours de l'or noir sur l'investissement, ainsi que des risques pesant sur le secteur immobilier, dans un contexte de croissance négative au premier trimestre 2015. La Coface propose aux entreprises du monde entier des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance financière de leurs clients sur leur marché domestique et à l'export. Présente directement ou indirectement dans 98 pays, elle sécurise les transactions de 40 000 entreprises dans plus de 200 pays. Chaque trimestre, la Coface publie son évaluation du risque pays dans 160 pays, en s'appuyant sur sa connaissance unique du comportement de paiement des entreprises et sur l'expertise de ses 350 arbitres localisés au plus près des clients et de leurs débiteurs. Ses notes sont importantes et influencent grandement le comportement des entreprises et des investisseurs aussi.