La réalisation des objectifs essentiels tels que décrits par le programme politique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika visent la construction d'une économie développée et intégrée. A cet égard, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la visite qu'il a effectuée mercredi à la wilaya de Laghouat, a réitéré la détermination de l'Etat à instaurer un nouveau modèle économique, plus compétitif et essentiellement tiré par la promotion du secteur de l'industrie et de l'agriculture. " L'Etat poursuivra son soutien à l'économie productive et nous ne ménagerons aucun effort pour asseoir un nouveau modèle économique des plus dynamiques dans les secteurs hors hydrocarbures", a-t-il précisé. En effet, dans un contexte de ressources financières de plus en plus limité et davantage influencé par la chute drastique des prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux, de crise mondiale durable caractérisée par des mutations technologiques de grande ampleur et partant de la réalité économique objective du pays, dominée par un environnement créé par des secteurs devenus prioritaires dont notamment l'industrie et l'agriculture, le gouvernement semble bien s'orienter vers un nouveau réajustement de l'économie nationale et à la lumière des enseignements tirés de ces dernières années. Donc une nouvelle stratégie industrielle pour, d'une part, tenir compte de cette réalité économique objective et, d'autre part, relever les défis qui découlent des contraintes et des enjeux de l'avenir. C'est dans cet esprit que s'inscrivent les perspectives de développement de l'économie du pays à l'horizon 2019. C'est dire combien le développement de l'industrie et de l'agriculture sont désormais deux secteurs prioritaires qui doivent rompre avec le concept ancien de leur développement en particulier et être comme point de départ à l'entrée dans une phase d'émergence, centre et fin en soi du développement durable. C'est pourquoi, M. Sellal a insisté sur la nécessité d'établir un nouveau modèle et de nouvelles priorités. On comprend de fait qu'au niveau macro-économique ces deux secteurs prioritaires tiendront dorénavant le rôle principal et de constituer la finalité et donc le moteur de la préparation de l'après-pétrole et afin qu'il se développe en continu pour répondre aux besoins du pays. Encore faudrait-il que leur développement soit hiérarchisé d'une part en fonction des besoins et d'autre part en fonction des impératifs de développement des technologies de pointe indispensables à cette stratégie et à l'économie en général. En somme, il s'agit de l'après-pétrole à prendre en charge. Parallèlement aux mesures prises par le gouvernement pour réduire la dépendance économique, les objectifs ont été fixés en matière d'exportation des produits industriels et agricoles qui prendraient la relève du pétrole. C'est un fait bien connu que la faiblesse de l'économie nationale découle à présent de la chute du prix du baril de pétrole et que les recettes en devises en général proviennent d'une gamme réduite de produits exportés, gamme qui en dehors des hydrocarbures, se limite dans beaucoup de cas, à un nombre de produits ou à des produits ayant une faible valeur ajoutée. Dans ce contexte, il y a lieu de prendre en compte que par suite de la croissance rapide et continue de la demande intérieure consécutive à l'expansion démographique, à la progression des revenus et du niveau de vie de la population, les objectifs de production aussi ambitieux qu'ils apparaissent à travers les chiffres et les bilans se situent à peine au niveau nécessaire pour couvrir les besoins du pays en produits industriels, agricoles de consommation et d'équipement. Les surplus dégagés actuellement dans certaines branches ne sont que conjoncturels, du fait d'un glissement de planning dans la réalisation des objectifs fixés aux autres secteurs. C'est la nouvelle stratégie de l'Etat a rappelé M. Sellal qui vise non seulement de promouvoir la diversification économique mais que les bases de cette nouvelle orientation soient davantage consolidées pour que les objectifs tracés dans ce domaine soient des plus prolifiques. " Nous visons la consécration de l'autosuffisance, mais ne nous devons pas nous arrêter là, puisque nous avons aussi l'ambition de faire de l'exportation de certains produits tels le ciment et le rond à béton ", a-t-il expliqué. Selon le Premier ministre, la stratégie en matière d'exportation doit être une stratégie de rupture avec toutes les démarches antérieures, c'est-à-dire qu'il faut se fixer des objectifs volontaristes de présence sur le marché international dans des créneaux présentant des avantages comparatifs pour l'économie nationale. Les échanges extérieurs étant de puissants stimulants pour la production nationale, les objectifs d'exportation ne manqueront pas d'avoir des retombées sur les niveaux de production, qualitatif et quantitatif, ainsi que sur le taux de satisfaction de la demande nationale elle-même. Ainsi, la restructuration de l'industrie et de l'agriculture dans le sens d'une diversification plus large des produits, ne laissant à aucune activité une position prépondérante, devient-elle primordial, dans la nouvelle détermination de l'Etat. Dans ces conditions, l'enjeu est aussi de faire valoir la contribution de l'entreprise nationale en lui allouant des fonds propres, suffisants, en mettant en œuvre une politique du crédit, de la fiscalité et des prix adaptés aux impératifs du développement économique, et en accordant la plus grande autonomie aux entreprises publiques en vue de les rendre plus efficientes tant au niveau de leur contribution au développement économique et social dans son ensemble notamment par le respect des normes de production et de productivité et grâce à une meilleure maitrise des processus technologiques. A ce sujet, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a rappelé qu'il n'y aura pas de différence entre le secteur public et le secteur privé. " L'Etat ne fait aucune différence entre les opérateurs économiques du public et du privé, car ce qui importe le plus c'est de développer notre économie, de créer davantage des postes d'emploi".