Le Japon a déployé sur au moins trois sites militaires des systèmes de missiles sol-air Patriot MIM-104 afin de se protéger contre les missiles de la Corée du Nord, a annoncé mardi le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani. Tokyo n'exclut pas la possibilité d'une provocation militaire de la part de Pyongyang. "Nous avons déployé des Patriot MIM-104 dans la région d'Ichigaya à Tokyo ainsi que sur les bases d'Asaka (à la frontière entre Tokyo et la préfecture de Saitama, ndlr) et de Narashino (préfecture de Chiba, ndlr)", a rapporté le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani. Selon lui, bien que la Corée du Nord n'ait pas officiellement annoncé sa volonté de tester un missile balistique à longue portée "l'éventualité de provocations n'est pas à exclure, y compris des lancements de missiles". M. Nakatani n'a pas précisé si d'autres missiles sol-air à moyenne portée Patriot MIM-104 seraient déployés au Japon. Il n'a en outre pas dévoilé si Tokyo comptait adopter d'autres mesures afin de réagir à d'éventuels essais de missiles de la Corée du Nord. La semaine dernière, l'agence japonaise Kyodo a annoncé que d'après l'analyse de récentes images satellites du polygone de Sohae, situé au nord-ouest de la péninsule coréenne, Pyongyang s'apprêterait à tirer un missile balistique à longue portée. De son côté, la ministre japonais de la Défense Gen Nakatani a ordonné aux forces armées de détruire tout missile nord-coréen "si sa trajectoire de vol menaçait potentiellement le Japon". Le 6 janvier, la Corée du Nord a annoncé l'essai réussi d'une bombe à hydrogène. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait expliqué que cette mesure était "nécessaire" pour "maintenir l'ordre" sur la péninsule et "prévenir une guerre nucléaire". Par le passé, Pyongyang a déjà effectué trois essais nucléaires en 2006, 2009 et 2013. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait par la suite décrété des sanctions contre la Corée du Nord. A cet égard, les autorités russes et américaines s'entendent pour dire que le récent essai d'une bombe à hydrogène est une violation directe des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Le 9 janvier, la Corée du Nord a diffusé une vidéo de l'essai d'un missile sous-marin qui aurait eu lieu en décembre. Toutefois, Séoul doute de l'authenticité de cette vidéo.