L'accroissement des besoins sociaux et économiques induits par une poussée démographique d'un rythme élevé, une mobilité sociale intense et un fort taux d'urbanisation commandent un rééquilibrage profond de la politique de développement au profit de toutes les régions du territoire national à travers les secteurs de l'industrie et de l'agriculture. Ces perspectives nécessitent une approche nouvelle notamment dans le secteur de l'agriculture. En effet, de par les potentialités que renferme le pays en matière agricole et en raison de la nécessité primordiale d'assurer la couverture des besoins nationaux en produits alimentaires, l'agriculture tient une place de premier plan dans les objectifs du gouvernement comme rempart au déclin pétrolier. Le rythme à imposer à ce secteur conditionne de fait, en grande partie, celui de toute l'économie nationale. Les objectifs de la nouvelle orientation de la politique agricole procèdent effectivement d'une volonté d'apporter une réponse globale, cohérente et mise en œuvre de façon rationnelle et continue à une situation qui n'a pas permis à ce secteur de contribuer correctement à l'accumulation au profit de l'économie nationale. A beaucoup d'égard, il s'agit d'une agriculture qui n'a pas atteint les performances attendues d'elle. A présent l'objectif visé est l'augmentation de la production agricole pour répondre aux besoins sans cesse croissants de la population. Dans ce cadre, le gouvernement fait dans la poursuite des superficies irriguées pour atteindre un million d'hectares, la réduction du déficit en mécanisation, la résorption de la jachère, le recours le plus large aux semences à haut potentiel productif et le renforcement de la protection sanitaire et phytosanitaire. C'est aussi, le développement de l'agriculture saharienne, par la création de nouveaux périmètres de mise en valeur qui connait un effort soutenu. Les différents programmes d'investissement engagés dans le cadre de l'extension des capacités de stockage y compris en froid sont également poursuivis ainsi que ceux relatifs à la modernisation des unités de transformation et d'abattage. Dans cet esprit de rénovation, il est également attendu au cours de ce quinquennat, un développement plus large de l'industrie agroalimentaire afin de valoriser les productions agricoles de large consommation, notamment par certaines spéculations stratégiques ayant connu des dernières années une croissance avérée ( céréales, lait, maraichage dont la pomme de terre et l'oignon, viandes blanches et rouges...) et de promouvoir l'exploration des produits agricoles bénéficiant d'avantages comparatifs certains. Par ailleurs, la réalisation des différentes actions inscrites au titre du programme du renouveau rural a permis la stabilisation des populations grâce aux efforts consentis par l'Etat pour la relance de l'économie rurale. Au titre de la consolidation de cette politique rurale, le gouvernement devra respecter ses engagements et mettre l'accent sur la préservation des ressources naturelles et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales. De même qu'une très grande priorité devra être accordée à une véritable prise en charge du patrimoine forestier par une profonde opération d'aménagement des forêts, la reprise du programme de reboisement en arbres fruitiers et rustiques particulièrement dans les bassins versants des barrages pour atténuer le phénomène de l'érosion et sauvegarder les ouvrages hydrauliques. En période d'indice fort de la sécheresse tout le monde évoque, encore une fois, le relancement de la réalisation d'une ceinture verte pour compléter le "barrage vert" déjà existant à l'effet d'endiguer la progression de la désertification. De tout ce qui précède, l'heure doit être à la mise en œuvre de la politique agricole et rurale accompagnée par un recentrage des missions du secteur et la redéfinition des rôles des différentes institutions publiques, prives et mixtes impliquées dans l'exécution de cette politique de développement et ce, à travers un redéploiement administratif et territorial plus efficient. Il s'agira également de consolider les actions de programme de renforcement des capacités techniques dont les objectifs attendus sont: l'amélioration du niveau de conscience, du savoir-faire et de maitrise des fellahs éleveurs et bénéficiaires de projets et de programmes de développement agricole et rural- Le renforcement des capacités institutionnelles de services de formation, de recherche et de vulgarisation- La consolidation des capacités de gestion et de conseil des instituts de recherche et de développement. Mais aussi, un système d'information agricole et rural qui reliera tous les niveaux de gestion, du district à l'administration centrale permettant au secteur de disposer d'un outil de "sur-évaluation" indispensable à l'élévation des progrès réalisés et d'en mesurer les impacts en termes de performances économique, sociale et environnementale.