Sous la présidence du secrétaire géné- ral du ministère du Commerce, la cellule d'écoute et de suivi des opérations d'exportations a tenu, avant-hier, sa deuxième réunion depuis son installation, le 20 janvier dernier, par le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, et qui a été consacrée à l'examen de dossiers présentés par six exportateurs. En effet, cette cellule est composée de représentants du ministère du Commerce, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), de la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL).La réunion a été "consacrée à l'examen des dossiers présentés par six exportateurs dont un prestataire de service à l'export et a porté essentiellement sur les contraintes auxquelles sont confrontés ces derniers", a indiqué un communiqu é du ministère.Ces contraintes concernent "les difficultés rencontrées auprès de certaines banques commerciales, la logistique portuaire, les questions de la certification des produits algé- riens destinés à l'export et la probl ématique de l'exportation de certains produits fabriqués à partir de matières premières subventionn ées", a précisé la même source. TIMIDE AMELIORATION DES EXPORTATIONS VERS L'UE DEPUIS 2005 Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Union européenne (UE), constituées essentiellement des produits énergétiques et miniers dérivés, ont enregistré une "timide amé- lioration" par rapport aux importations en provenance de cette zone depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association en 2005. Ces exportations se sont établies à seulement 12,3 milliards de dollars en près de dix (10) ans contre 195 milliards de dollars d'importations sur la même période, relève une évaluation de l'impact de l'accord d'association (2005/2014) réalisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays membres de l'UE sont passées de 597 millions en 2005 à 2,3 milliards de dollars en 2014. Pourtant, promouvoir les exportations hors hydrocarbures constitue pour l'Algérie un des principaux objectifs motivant la conclusion de tout accord de libre-échange.Pour la partie algérienne, une "analyse approfondie" est nécessaire pour dégager une "démarche cohérente et de rigueur" afin de faire évoluer cet accord vers un accord dynamique reflétant les objectifs de la politique économique nationale. Toutefois, ces ventes (hors hydrocarbures) vers l'UE repré- sentent une moyenne de 70% du total des exportations hors hydrocarbures. Les produits industriels, exportés en exonération totale vers l'UE représentent depuis 2005 une moyenne de plus de 90% des exportations hors hydrocarbures dominées à hauteur de 75% de dérivés d'hydrocarbures. Les principaux produits exportés sont notamment les solvants, l'ammoniac, les engrais, le phosphate, le méthanol, l'hélium. La part des produits manufactur és (dans les produits industriels) est minime avec une moyenne de 2,5% depuis 2005. Les produits agricoles et agricoles transformés ont représenté depuis 2005 une moyenne de 6,2% du total des exportations hors hydrocarbures vers l'UE. Il s'agit du sucre, des dattes, des boissons gazeuses, des graines de caroube, du beurre de cacao et des résidus des corps gras. Côté importations, les achats de l'Algérie sont passés de 10,7 milliards de dollars en 2005 à 29,5 milliards de dollars en 2014. Mais selon l'analyse cette augmentation en valeur s'aligne sur la tendance haussière des achats globaux de l'Algérie. "Avant la signature de l'accord, l'UE était déjà un partenaire de l'Algérie (plus de 50% du march é). Après l'entrée en vigueur de l'accord, la part de l'Algérie dans les exportations de chacun des pays membres de l'UE a relativement augmenté notamment pour l'Espagne et l'Italie et dans une moindre mesure pour la France" note l'étude. Pour ces trois pays, poursuit l'analyse, "la hausse n'est donc pas en termes de part uniquement mais aussi et surtout en valeur puisqu'ils ressortent parmi les principaux fournisseurs de l'Algérie". La valeur des importations des produits industriels en provenance de l'UE a sensiblement augmenté durant cette période à l'instar du ciment dont la valeur a été multipli ée par vingt avec une part du marché de 80%, des voitures qui a presque quadruplé (66% de la part du marché) ou des médicaments qui a doublé (78% de la part du marché). FSPE: BAISSE DES REMBOURSEMENTS EN 2015 Par ailleurs, concernant les activit és du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) en 2015, ses remboursements aux entreprises exportatrices ont diminué de près de 8%. Ces aides du fonds sont octroyées pour le remboursement partiel des frais de transport international ainsi que la prise en charge d'une partie des dépenses engagées dans le cadre de la participation des entreprises nationales aux manifestations économiques organisées à l'étranger. En 2015, les aides et les remboursements attribués par ce fonds, dans le cadre de la promotion des exportations hors hydrocarbures, sont passés à un peu plus de 478 millions de DA pour 390 dossiers examinés contre 527 millions de DA pour 251 dossiers en 2014. Selon les explications de M. Beggah, ce recul s'explique par le fait que depuis 2014, le FSPE n'accorde cette aide que pour les exportateurs qui réalisent un chiffre d'affaires à l'export ne dépassant pas 10 millions de dollars, et ce, dans le but d'orienter davantage ces aides vers les entreprises débutantes. "Nous avons décidé de cette mesure, en concertation avec les différentes parties concernées à l'instar de l'Association nationale des exportateurs algériens, du moment que le FSPE a été mis en place pour seconder les PME", souligne-t-il. Ainsi, les entreprises exportatrices qui réalisent un chiffre d'affaires annuel d'export dépassant les 10 millions de dollars ne sont plus éligibles aux aides octroyées par le fonds. Toutefois, le même responsable affirme que le ministère du Commerce continuera à accorder les subventions en fonction des demandes déposées par les exportateurs.Par secteur, les aides aux exportations des dattes ont atteint plus de 310 millions DA, soit près de 65% du montant global des aides octroyées par le Fonds, tandis que les aides accordées aux exportations des autres produits agricoles se sont établies à un peu plus de 2 millions DA (0,41% du montant global). Les aides pour la participation aux foires se sont chiffr ées à 86 millions DA contre plus de 7,6 millions DA pour la participation des entreprises aux foires à titre individuel. Les aides dédiées aux exportations des produits industriels ont chuté à 72 millions DA en 2015 contre 270 millions DA en 2014 (750 millions DA en 2013). La raison de ce recul est que "le soutien en aval aux exportations des produits industriels est prohib é par les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans le cadre de son processus d'adhésion, l'Algérie s'est engagée, en 2011, à démanteler progressivement les aides accordées à ces produits", explique M. Beggah. C'est dans cette optique, poursuit- il, "que nous revoyons à la baisse le montant des aides accordées aux produits industriels de 50 à 25%". Mais il ne s'agit pas d'une suppression totale des aides pour cette caté- gorie de produits: "Nous avons réorienté cette aide vers l'amont de l'acte de l'export à travers la réalisation d'études du marché, la réalisation des programmes de formation spécialisée aux métiers de l'export et l'élaboration du diagnostic de la situation". Institué par la loi de finances 1996, le FSPE est destiné à apporter un soutien financier aux exportateurs dans les actions de promotion et de placement de leurs produits sur les marchés extérieurs.